Le Conformisme

Marcel Gauchet a dit un jour : « être anticonformiste est devenu le conformisme ». Cet historien et philosophe nous donne ainsi une définition de deux termes qui sont pourtant en opposition. Cependant, à travers ce pléonasme, on peut se demander si l’individu doit-être conformiste ou s’il peut adopter une attitude anticonformiste afin de s’intégrer à la société. C’est à cette question que nous invite à réfléchir le dossier proposé dans lequel les avis sont partagés sur le comportement des individus face à la société puisque certains sont pour une attitude conformiste alors que d’autres sont pour le choix de l’anticonformisme.

Afin de s’intégrer à la société, certains individus choisissent une attitude conformiste.

Pour eux, le conformisme permet de s’intégrer à la société en étant semblable aux autres. Alberto Moravia, dans son roman Le Conformiste paru en 1952, nous expose la vie d’un jeune étudiant qui pense qua la normalité est le fait d’être conforme aux autres selon son apparence, sa forme de penser et son mode de consommation. Cette idée de conformisme se renforce à travers la chronique de Vincent Delacroix « La fable du mouton nietzschéen ». En effet, le chroniqueur nous montre que le conformisme est le résultat d’une pérennité de la société et d’une consolidation de la cohésion sociale par un animal étant considéré comme étant un suiveur, le mouton. A travers son article « Le conformisme de la subversion » paru en 2000, Pascal Bruckner enrichit l’analyse d’Alberto Moravia et de Vincent Delacroix en définissant l’homme conformiste comme étant un homme standardisé c'est-à-dire un homme qui fait pareil que les autres avec les mêmes désirs et les mêmes pensées afin de se sentir en sécurité dans la société.

Par ailleurs, bien que le conformisme soit un moyen de survie dans la société, il peut mener à la mort. L’un des premiers écrivains à l’avoir perçu est François Rabelais dans son roman Le Quart Livre paru en 1552. En effet, lors d’un voyage imaginaire, un

mouton se jeta à l’eau et tous les autres le suivirent pour finir noyer. C’est à travers son roman que Rabelais nous fait une critique du mouton en soulignant son caractère conformiste et le qualifie ainsi de sot et stupide. Vincent Delacroix complète l’analyse dans sa chronique « La fable du mouton Nietzschéen » parue en 2005, car il remarque que le comportement conformiste mène à la pétrification et à la mort du corps social. En effet, il nous montre à travers le comportement suiveur des moutons que la mort arrive progressivement. Enfin, l’artiste Duane Hanson prolonge l’étude avec sa sculpture « supermarket shopper », une critique de la société de consommation par la présence d’un chariot plein, en insistant sur l’aspect négligé de la femme à travers des bigoudis et la cigarette à la bouche. De plus, cette sculpture représentant une femme standardisée, nous montre explicitement le comportement conformiste de la société américaine qui mènerait à la mort par le regard vide, l’obésité ou encore les effets nocifs du tabac.

Tout au long de cette étude, nous avons délibéré sur le comportement conformiste par le choix d’une attitude

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