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Le Bagnard De Lopera Fiche Professeur

Commentaire d'oeuvre : Le Bagnard De Lopera Fiche Professeur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Avril 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  2 903 Mots (12 Pages)  •  591 Vues

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DOCUMENTATION COMPLÉMENTAIRE

Quelques anecdotes sur Dumas pour égayer la séance

– Le père d’Alexandre Dumas, général de la République et du Consulat, était un mulâtre de 1,95 m, bâti en Hercule. Atteint d’un cancer des reins (son fils prétend qu’il aurait été empoisonné par le roi de Naples, Ferdinand, mais rien n’est moins sûr), il s’éteint à Villers-Cotterêts, dans la maison familiale, en 1805. Le futur romancier n’a alors que trois ans. Il a été envoyé chez des amis, avec sa cousine, pour lui épargner les affres de l’agonie de son père. Au beau milieu de la nuit, on frappe à une porte de la chambre où dort l’enfant – porte donnant sur une autre pièce vide et fermée de l’extérieur. La petite fille s’affole, le bambin la rassure : « Ce n’est rien, c’est juste papa qui vient me dire adieu. » À la même heure, le général Dumas vient de cesser de vivre.

Dès le lendemain, le petit garçon court chez sa mère. La maison est dans le remue-ménage des pré-obsèques. Sans se faire remarquer, Alexandre décroche un énorme fusil, et monte les étages. Sa mère, par hasard, le croise. « Où vas- tu, mon pauvre enfant ? – Je vais au Ciel tuer le Bon Dieu qui a tué papa. »

– Durant les trois jours de la Révolution de 1830, les insurgés craignent de manquer de munitions. Le dépôt de l’armée le plus proche est à Soissons. Dumas, épaulé par un peintre de ses amis, y court, enferme la garnison dans ses quartiers, fait céder, sous la menace, le gouverneur de la forteresse, qui refuse toutefois de lui remettre les clés de la poudrière. Qu’à cela ne tienne : Dumas enfonce la porte à coups de hache, produisant de grandes gerbes d’étincelles, en s’acharnant contre les ferrures, à quelques pas des tonneaux de poudre.

– Dumas, originaire des Antilles par son père, a souvent été en butte à l’hostilité raciste de certains de ses contemporains. À un importun qui, dans un salon, lui rappelait tout haut qu’il était « un peu nègre », Dumas tran- quillement répondit: «C’est vrai. Mon père était mulâtre, ma grand-mère noire, et mon arrière-grand-père singe. Vous voyez, Monsieur, ma race a com- mencé là où la vôtre finit. »

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Dans tous les cas, insister auprès des élèves sur le fait qu’il s’agit d’un auteur démesuré, qui avait choisi de vivre sa vie sur le mode héroïque. C’était par ailleurs un grand voyageur, qui a souvent utilisé ses aventures personnelles comme base « réaliste » de ses récits. C’est le cas dans Gabriel Lambert ou le Bagnard de l’Opéra.

POUR COMPRENDRE: quelques réponses, quelques commentaires

Réflexions sur le titre

2 Dumas est à Toulon pour écrire. Il faudra rappeler qu’à l’époque où se passent les faits, il est connu et admiré surtout comme auteur drama- tique : Henri III et sa Cour (1829), Antony (1831), La Tour de Nesle (1832) – pour en rester aux œuvres les plus marquantes. D’où les allusions à Don Juan de Marana, pièce sur laquelle il travaille alors et qui sera représentée en 1836. Capitaine Paul, qu’il est censé rédiger (p. 9), est l’un de ses pre- miers romans.

Les termes « bagnard » et « opéra » sont en opposition sémantique, de sorte que le titre dans son ensemble peut être perçu comme un oxymore. On peut à ce propos étudier les connotations de l’un et l’autre mot. On peut remar- quer qu’au sens strict le titre est une fausse annonce : lorsqu’on croise Gabriel Lambert à l’Opéra, il n’a pas encore connu le bagne. Et lorsqu’on le croise au bagne, il y a bien longtemps qu’il n’est plus à l’Opéra. Le titre a donc pour fonction première de coller l’un à l’autre deux moments totalement distincts dans la chronologie de l’histoire : le procédé est à rapprocher de la construc- tion générale du récit, bâtie sur un retour en arrière qui a pour effet de rendre présents en même temps des événements fort éloignés les uns des autres.

4 La chiourme est bien entendu l’ensemble des forçats, et par extension le lieu où on les détient.

Étape 1 [Mœurs de forçats, pp. 202-203]

7 « Infâme », car on n’imagine pas à l’époque de traitement plus dégra- dant que le bagne, qui coupe de la société humaine. Le marquage au fer rouge, toujours pratiqué à l’époque: une lettre, par exemple «V» pour voleur ou « M » pour maquereau, est gravée au fer sur l’épaule : d’où l’ad- jectif « flétris » (l. 124).

9 On rappellera qu’un roman d’Agatha Christie, Mr Brown, sera basé sur la même idée : le criminel a un visage si commun, si peu identifiable, qu’il opère impunément au milieu de la foule : aucun témoin n’est vraiment en mesure de l’identifier.

11 Le bagne est pour tous les Romantiques, presque tous républicains, et favorables en tout cas aux droits de l’homme, une survivance monstrueuse de l’Ancien Régime. L’idée même du fer rouge (reprise par Balzac avec le per- sonnage de Vautrin) heurte leur sensibilité. On rappellera tout ce que le per- sonnage de Jean Valjean, dans Les Misérables, doit à cette réflexion humaniste sur le bagne.

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13 L’ « ennemi du genre humain » est, traditionnellement, Satan le tenta- teur (d’où l’idée de « recruter »). Les sept péchés capitaux sont : l’avarice, la colère, l’envie, la gourmandise, la luxure, l’orgueil, et la paresse. Pour l’anec- dote, des bas-reliefs représentant ces péchés ont été sculptés sur les murs de la prison des Baumettes, à Marseille – ce qui correspond à l’idée de Dumas.

cin est le garant de l’exactitude des propos de Gabriel, alors que c’est bien entendu ce qu’il y a de plus inventé de tout le roman.

15 La Divine Comédie (l. 39) est de Dante ; le Paradis perdu (l. 40) est un poème de Milton ; Faust (l. 40) est probablement, ici, celui de Goethe (tous trois cités l. 42). Angèle ou Antony (l. 41) sont des œuvres de Dumas.

7 Seul Gabriel se raconte très peu. Il est le centre des regards, le sujet des récits. La parole des autres lui confère toute son authenticité. S’il se racontait davantage, on retomberait trop visiblement dans la fiction à la première per- sonne. L’ensemble du roman, dès le premier chapitre, se lit donc comme un reportage, une enquête journalistique.

16 La tapisserie de Pénélope, tissée le jour et détissée la nuit, rappelle un épisode de L’Odyssée où la femme d’Ulysse, toujours

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