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La vertu de Madame de Clèves

Fiche de lecture : La vertu de Madame de Clèves. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Septembre 2013  •  Fiche de lecture  •  516 Mots (3 Pages)  •  2 329 Vues

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Madame de La Fayette, amie de Monsieur de La Rochefoucauld, fréquente également les milieux jansénistes. La Princesse de Clèves porte les marques de cette influence.

Cette influence s’exprime assez simplement dans le roman par l’incapacité continuelle de Madame de Clèves à exprimer correctement ses problèmes, et à les affronter. En effet, la plupart des soliloques qui ponctuent le récit posent de faux problèmes. Il ne s’agit pas, par exemple, de combattre un coupable amour mais de le cacher à la Cour. Il ne s’agit pas d’avoir été indigne envers son mari, mais d’avoir paru indigne à Monsieur de Nemours.

Cette mauvaise foi permanente de Madame de Clèves introduit, on le voit bien, le thème du paraître, qui domine dès l’ouverture de la nouvelle, depuis la description de la Cour jusque dans les soliloques de la jeune femme. Rien n’est ce qu’il semble être à la Cour, et il faut se garder des apparences : l’homme est menteur. « Si vous jugez sur les apparences en ce lieu-ci, répondit madame de Chartres, vous serez souvent trompée : ce qui parait n’est presque jamais la vérité. » (Première Partie)

Dès lors, la Cour n’est qu’un vaste complexe de cabales et autres jeux d’influences. La direction du pays est toute entière livrée aux passions des princes et des princesses, et la religion même est occultée par l’ambition de la gloire. Ainsi, à la mort du Roi, ce ne sont pas la pitié et la piété qui dominent, mais bien les jeux de pouvoir. « Une cour aussi partagée et aussi remplie d’intérêts opposés n’était pas dans une médiocre agitation à la veille d’un si grand évènement ; néanmoins, tous les mouvements étaient cachés et l’on ne paraissait occupé que de l’unique inquiétude de la santé du roi. » (Troisième Partie)

L’être humain est dominé par des passions par lesquelles il développe ses vices. Même la plus innocente des créatures, Madame de Clèves, fait preuve de duperie lorsque l’intérêt de ses passions est en jeu. Elle ment en effet à la reine dauphine à propos de la lettre de Madame de Tournon, dissimule à son mari. Certes, l’aveu est apparemment une preuve de transparence. En réalité, il se révèle être une stratégie de Madame de Clèves pour se tenir éloignée de la Cour. Elle prend d’ailleurs un ton bien impératif, lors de cet aveu, pour une femme qui a commis une faute. De plus, elle n’a de cesse de magnifier son courage : « Quelque dangereux que soit le parti que je prends, je le prends avec joie pour me conserver digne d’être à vous. [...] Songez que pour faire ce que je fais, il faut avoir plus d’amitié et plus d’estime pour un mari que l’on n’en a jamais eu : conduisez-moi, ayez pitié de moi, et aimez-moi encore, si vous pouvez. » (Troisième partie)

En somme, la vertu de Madame de Clèves n’est qu’une façade. Comme les autres, elle dissimule, jouet de ses passions et du gouvernement de l’apparence. Sa vertu même est toujours mise en scène, à l’image de la vertu stoïque pour les jansénistes, comme lors du dernier entretien avec Mons

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