La tendresse attendra de Mathieu Simard

Dissertation en littérature

L’ère post-Seconde Guerre mondiale nous émerge dans une nouvelle tendance littéraire connu sous le nom de la littérature postmoderne. La postmodernité se fait reconnaitre par la diversité culturelle, par son ironie et par le concept de “jeu”, c’est-à-dire d’assonance, d’allitération ou même de jeux de mots. Plusieurs grands œuvres sont d’ailleurs connus pour ses caractéristiques comme celui de Catch-22 de Joseph Heller qui met en accent l’ironie dans son histoire ou encore The Crying of Lot 49 de Thomas Pynchon qui inclus des jeux de mots tout au long de son roman. Certaine de ses caractéristiques comme celle du “jeu” se rapproche beaucoup de l’écrivain Matthieu Simard et de son œuvre La tendresse attendra (Matthieu Simard, La tendresse attendra, Éd. Stanké, coll. 10/10, 2015) publiée en 2011 qui décrit l’histoire d’un écrivain pris dans une lourde peine d’amour où il doit faire son deuil de l’amour de sa vie. Cependant, durant le roman, on remarque que la reconstruction personnelle du personnage principal ne lui permet pas de surmonter son deuil, car il vit dans le déni et qu’il est encore trop dépendant d’elle

Tout d’abord, l’écrivain, qui est le surnom du personnage principal, ne veut pas accepter la réalité et il préfère vivre dans une histoire fictive. En effet, au lieu d’accepter la mort de sa compagne, il décide d’en faire autrement et de nier son décès en se créant une nouvelle vie pour “l’impressionner”. Effectivement, tout au long du roman, l’homme nous donne l’impression qu’il parle à son ancienne amoureuse comme si elle était encore vivante en utilisant un champ lexical avec le temps au présent qui nous fait croire qu’elle ferait encore partie de sa vie. Le personnage cite des phrases comme : « tu es parfaite, tu veux bien et tu m’as écouté ». Ce passage, montre que l’écrivain s’accroche à elle en la faisant parler par lui-même. De plus, il est tellement obnubilé par le déni qu’il va même laisser des messages sur son répondeur en lui parlant comme si elle était vivante, de même qu’il s’invente une discussion imaginaire au téléphone avec elle. Ses situations reflètent la détresse du personnage face au deuil et à quel point il est complètement désorienté. Également, nous remarquons durant la lecture que le héros du roman ne souhaite que fuir sa réalité. En effet, l’auteur de l’œuvre utilise plusieurs termes lier à la fuite surtout avec la thématique de l’eau en créant une métaphore filé reprise couramment dans le texte. Des mots comme: « noie, fuite, plonge et pleure » montre que le personnage veut s’évader de la réalité. De fait, lorsque Phil Faulkner, le patron de l’entreprise de plomberie où il travail, lui demande s’il a une fuite d’eau chez lui, l’écrivain se dit à lui-même « que si quelque chose [fuyait], chez [lui], c’[était lui-même] » (p. 18) , car il ne veut que s’enfuir de sa situation actuel. Tout cela, ne lui permet donc pas de se reconstruire de ce deuil, puisqu'il est pris dans une boucle sans fin par son refus d’accepter la réalité.  

...