La satire dans L’Ingénu
Commentaire d'oeuvre : La satire dans L’Ingénu. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar vmouly • 14 Mars 2015 • Commentaire d'oeuvre • 468 Mots (2 Pages) • 687 Vues
La satire dans L’Ingénu
L'Ingénu, rédigé au printemps 1767, est imprimé en juillet. li est publié anonymement en août, d'abord à Genève, puis à Paris
et bient8t retiré de la vente par la police. Certains traits de l'actualité expliquent ce regain d'énergie. 1760 marque un
renouveau d'activité chez Voltaire comme chef de la bataille philosophique et comme homme d'action.
) La critique du jansénisme :
• Le contexte politico-religieux
L'Ingénu se déroule en 1689 et Voltaire rédige le conte presque un siècle plus tard, en 1767. Les différents événements
religieux de ces deux périodes, étroitement mêlées dans le conte, expliquent l'attitude ambiguë de Voltaire vis-à-vis des
jansénistes.
A l'époque de la rédaction du conte, le Parlement de Paris, de tendance gallicane et janséniste, intervient contre les
philosophes en condamnant plusieurs ouvrages dont l'Encyclopédie, monument du nouvel esprit composé sous la direction de
Diderot. De violents libelles ou pamphlets sont échangés entre les philosophes et leurs adversaires.
De même, Voltaire s'oppose aux parlementaires impliqués dans plusieurs erreurs judiciaires (le parlement de Toulouse
avec les affaires Calas et Sirven, celui de Paris avec la condamnation du chevalier de La Barre). Or, les parlementaires sont
assez souvent jansénistes. En 1760, ils apparaissent donc comme des fanatiques. . .
Mais autrefois, pendant le règne de Louis XIV, les jansénistes ont été persécutés par les jésuites, ce qui explique que
Voltaire, en dépit de son opposition à la doctrine janséniste, crée le personnage sympathique de Gordon.
C'est en ce sens qu'il faut comprendre le mot célèbre: « Je charge mon fusil de sel avec les uns (les jansénistes), de
grosses balles avec les autres (les jésuites). »
• Une critique du jansénisme
Voltaire présente le mouvement de Port-Royal sous les traits de Gordon, un aimable vieillard qui prodigue son amitié et
sa culture à l'Ingénu. Cependant, l'évolution de Gordon (il n'est plus janséniste à la fin du conte) souligne les réticences de
Voltaire vis-à-vis de cette doctrine.
Le point de vue des jansénistes sur la prédestination et la grâce ne résout pas, selon Voltaire, le préoccupant problème
du Bien et du Mal. Comment expliquer que certains hommes soient privés de la grâce ? Gordon s'effraie des conclusions de
l'Ingénu, qui pense que Dieu fait tout en nous, comme le souligne
...