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La môme Verre De Rouge

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Par   •  12 Novembre 2014  •  9 965 Mots (40 Pages)  •  673 Vues

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la môme verre de rouge

pierre-jean billon 

DRAMATIS PRESONAE

par ordre d’entrée en page ou à peu près

Monsieur Vladimir Péproméno, dit Watch Finger. Narrateur

Monsieur Rex Erastisse, dit Ty. Voisin du narrateur, directeur à tout faire de la société CLONA.

Madame Profitis (prénom inconnu, ça pourrait être Sidonie). Concierge, videuse de poubelles et de soda.

Monsieur Mouloud Mektoub, directeur commercial. Un très bel homme.

Monsieur Pâris Falma-Porni, directeur financier. Veuf dès la page 5 ou 6.

Madame Eve Erastisse, dite Evie, épouse de Rex (Ty), chieuse par vocation.

Madame Thérèse Méllon. Psychologue. Vraiment très jolie, mais pas que.

Monsieur Adam Tsoula, génie autoproclamé de la biologie.

Monsieur Armand Canonac, directeur général de la société où travaillait l’épouse de Pâris Falma-Porni (pas l’entreprise CLONA, une autre).

Monsieur Enosi, délégué syndical CGT, dito.

Monsieur Alex Coinon, délégué syndical CNT, dito aussi.

Mathilde, la copine d’Alex. Artiste temporaire.

Monsieur Roger Imisos, porteur de marcels.

Madame Imisos, sa femme.

Stéphane Imisos, leur fils.

Madame Junie Vlavie, flic cultivée.

Monsieur Pierre Corneille, gendarme inculte au dire de madame Profitis. N’a, en tout et pour tout, qu’une seule phrase à dire.

Aude, faire-valoir momentané du narrateur. Muette dans le texte.

Le narrateur présente ses excuses par avance pour avoir utilisé à mauvais escient les langues grecque, latine, allemande, tchèque, anglaise, hébraïque.

Après réflexion, il présente aussi ses excuses pour la manière dont il a usé de la langue française.

Le narrateur certifie aussi que de nombreux personnages ne servent à rien et que, en conséquence, le lecteur n’a pas à s’en soucier.

Le nom des acteurs importants est en gras dans la partie supérieure de cette feuille.

Chapitre 1

La douleur était intense, un pivert s’en prenait à mon crâne, le martelant de son bec. Je le distinguai bien, croupion jaune, face supérieure verte, dessus de tête gris-rouge. Cette saloperie de picus viridus avait une moustache noire ; une femelle, donc. Ce sont les pires. Soudain, elle me parla ou plutôt cria :

- Ouvre, ouvre-moi !

C’était le matin, du moins ça devait l’être puisque le soleil éclairait ma fenêtre donnant sur l’Est. Ma calebasse était un peu démantibulée.

Ce n’est pas que j’avais trop bu, je picolais assez peu, mais les alcools doux me vrillaient toujours le cervelet. J’avais, la veille, soigné une grippe avec un reste de limoncello chauffé. Ma température interne ne baissant pas après absorption, j’avais trouvé au fond du placard de ma cuisine, une boisson corse d’alcool de myrte. J’y avais dissous deux cachets d’aspirine, placé le tout quelques secondes dans le four à micro-ondes. Le grog était odoriférant. Me sentant mieux, j’avais réitéré l’opération. Au troisième grand verre de cette mixture avalée vers trois heures du matin je m’étais senti réconforté. Quelques instants plus tard, curieusement, une nausée m’avait obligé à m’allonger.

Je pensais travailler tard pour terminer l’écriture de mon étude sur la fréquence des rapports sexuels chez le culicidae courant. J’aimais bien, en effet, lorsque je concluais un rapport, adopter les habitudes de vie des diptères auxquels je consacrais ma vie professionnelle. C’est pourquoi j’avais résolu de m’atteler à ma tâche de manière nycthémérale. J’avais donc commencé mon travail vers minuit avant que le mélange aspirine-myrte à 40° ne m’impose un arrêt par KO technique. Je me demandai si l’aspirine n’était pas périmée. Comment expliquer autrement l’effet étrange qu’elle m’avait fait en m’envoyant illico m’endormir ?

En 5 mots plutôt qu’en 94, je m’étais salement piqué la ruche la veille. J’en avais honte et étais prêt à raconter l’histoire du grog avarié à qui voulait l’entendre.

La femelle pivert hurla de nouveau :

- Ouvre, ouvre-moi !

Nom de Dieu, l’oiselle avait la voix d’un voisin ! Elle s’exprimait comme le chauve honteux du premier étage avec lequel je copinais souvent.

J’ouvris à demi un œil globuleux de merlan avarié. C’était bien l’occupant du dessus qui frappait, non un volatile coloré. Maintenant, il beuglait. Il donnait même des coups de pied dans la porte. Je me levai, vérifiai que le jean que je n’avais pas quitté la veille en m’écroulant sur mon lit dissimulait bien mon matin triomphant. Je sortis de la chambre pour lui ouvrir.

- Qu’est-ce que tu foutais ? Putain, j’ai besoin de toi. On prend ta voiture !

Il vociférait, la bave aux lèvres. C’était habituellement un homme doux et effacé. J’eus du mal à le reconnaitre tant il éructait. Peu grand, tout maigre, il dissimulait sa calvitie par vingt ou trente cheveux qu’il portait habituellement à la mode Giscard-Fabius. Cette coupe où quelques longs poils plantés à l’extrémité gauche du crâne rejoignent la partie supérieure droite, dissimulait ainsi l’œuf poli qui surplombait son front. Ce matin-là, ce salmigondis de chevelure pendait lamentablement sur le côté. C’était comme un store qui allait jusqu’au cou faisant une sorte de mini-rideau anti-mouches qui protégeait l’oreille gauche de mon visiteur.

Il était vêtu d’une veste croisée de costume foncé et d’un pantalon maculé en toile gris clair. Cela m’étonna. Il s’habillait toujours de manière très classique et prisait particulièrement les camaïeux. Sa glotte tremblotait, la pomme d’Adam qu’il avait, comme le nez, proéminente et pointue s’avançait par saccades.

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