La forêt autour de l’abbaye de Villers
Commentaire d'oeuvre : La forêt autour de l’abbaye de Villers. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar THIERNOFIB • 29 Mars 2015 • Commentaire d'oeuvre • 726 Mots (3 Pages) • 432 Vues
et s’alla cacher dans les bois.
La forêt autour de l’abbaye de Villers
abrita
pendant plusieurs jours et plusieurs nuits toutes
ces malheureuses populations dispersées.
Aujourd’hui encore de certains vestiges
reconnaissables, tels que de vieux troncs d’arbres
brûlés, marquent la place de ces pauvres bivouacs
tremblants au fond des halliers.
Guillaume V
a
n Kylsom demeura à
Hougomont «
pour garder le château
» et se
blottit dans une cave. Les Anglais l’y
découvrirent. On l’arracha de sa cachette, et, à
coups de plat de sabre, les combattants se firent
servir par cet homme effrayé. Ils avaient soif
; ce
Guillaume leur portait à boire. C’est à ce puits
qu’il puisait l’eau. Beaucoup burent là leur
dernière gorgée. Ce puits, où burent tant de
morts, devait mourir lui aussi.
Après l’action, on eut une hâte, enterrer les
cadavres. La mort a une façon à elle de harceler
la victoire, et elle fait suivre la gloire par la peste.
Le typhus est une annexe du triomphe. Ce puits
était profond, on en fit un sépulcre. On y jeta trois
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cents morts. Peut-être avec trop d’empressement.
Tous étaient-ils morts
? la légende dit non. Il
paraît que, la nuit qui s
u
ivit l’ensevelissement, on
entendit sortir du puits des voix faibles qui
appelaient.
Ce puits est isolé au milieu de la cour. Trois
murs mi-partis pierre et brique, repliés comme les
feuilles
d’un paravent et simulant une tourelle
carrée, l’entourent de trois côtés. Le quatrième
côté est ouvert. C’est par là qu’on puisait l’eau.
Le mur du fond a une façon d’œil-de-bœuf
informe, peut-être un trou d’obus. Cette tourelle
avait un plafond dont il ne reste que les poutres.
La ferrure de soutènement du mur de droite
dessine une croix. On se penche, et l’œil se perd
dans un profond cylindre de brique qu’emplit un
entassement de ténèbres. Tout autour du puits, le
bas des murs disparaît dans les orties.
Ce puits n’a point pour devanture la large
dalle bleue qui sert de tablier à tous les puits de
Belgique. La dalle bleue y est remplacée par une
traverse à laquelle s’appuient cinq ou six
difformes tronçons de bois noueux et ankylosés
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qui ressemblent à de grands ossements. Il n’a
plus ni seau, ni chaîne, ni poulie ; mais il a encore
la cuvette de pierre qui servait de déversoir.
L’eau des pluies s’y amasse, et de temps en
temps un oiseau des forêts voisines vient y boire
et s’envole.
Une maison dans cette ruine, la maison de la
ferme, est encore habitée. La porte de cette
maison donne sur la cour. À côté d’une jolie
plaque de serrure gothique il y a sur cette porte
une poignée de fer à trèfles, posée de biais. Au
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