La figure de la femme dans les Fleurs du Mal

La Figure de la femme :

Introduction :

“Les Fleurs du mal”, est une œuvre de Charles Baudelaire.

Ce dernier, de son nom complet Charles-Pierre Baudelaire, est un poète français né le 9 avril 1821 à Paris.

On peut évoquer l’enfance et la jeunesse de Baudelaire comme peu heureuse et plutôt turbulente. En effet, suite à la mort de son père Joseph-François Baudelaire, il a été élevé par sa mère, Caroline Dufäys avec l’aide d’une servante, Mariette. S’en suit le remariage de sa mère avec le commandant Jacques Aupick, que Baudelaire ne porte pas dans son cœur. Sa jeunesse est rythmée par de nombreux déplacements, comme lorsque celui-ci s’est rendu à l’île Maurice ou encore à la Réunion. Ces voyages sont des sources d’inspiration pour le futur poète. On évoque donc la vie d’étudiant de Baudelaire comme dissipée, ce qui ne l'empêche pas d’obtenir son baccalauréat et de débuter des études de droit.

En parallèle, la vie amoureuse du poète a eu un fort impact sur ses écrits. On évoque trois femmes ayant marquées la vie de Baudelaire.

 La première, Jeanne Duval que Baudelaire rencontre en 1942. Ils eurent une relation complexe qui a duré 20 ans. Celle-ci est décrite et perçue comme une “femme fatale” et son métissage symbole de son exotisme et de sa sensualité inspire Baudelaire. 

La seconde se nomme Marie Daubrun, c’est une actrice. Celle-ci joue le rôle d’une amante mais également d’une sœur pour le poète. Il la rencontre en 1847 et entretient une courte liaison avec cette dernière. Ses yeux verts sont connus comme une réelle source d’inspiration pour le poète, notamment dans son poème “Ciel brouillé”. 

Enfin, il rencontre Madame Sabatier en 1854. C’est une mondaine qui anime des salons et y reçoit divers poètes et écrivains, comme Musset, Flaubert, et donc Baudelaire. La liaison avec celle-ci fut courte, mais eut un rôle tout aussi important dans sa vie. C’est en juin 1857, que celui-ci publie les Fleurs du Mal, à l’époque un recueil de 100 poèmes. Accusé d’immoralité, celui-ci passe en procès et Baudelaire se voit condamné pour “outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs”. Le poète se retrouve enseveli de dettes, consomme diverses drogues et attrape la syphilis. Il meurt donc le 31 août 1857 à Bruxelles, à la suite d’une grave crise cérébrale.

Concernant l’œuvre en particulier, il s’agit donc d'un recueil de poèmes composés de 1840, à août 1867. Ce livre scandalise et Baudelaire subit un procès (comme évoqué précédemment). De plus, 6 poèmes sont censurés. C’est donc de 1861 à 1868 que l’ouvrage va être réédité en plusieurs versions puis enrichi avec de nouveaux poèmes.

Cette œuvre est caractéristique du renouvellement poétique puisqu’elle s’inscrit dans la poésie moderne. Ainsi, se détachant du Romantisme et “s’inscrivant” petit à petit dans le lyrisme, cet ouvrage aborde différents thèmes autour des sentiments du poète. On peut ici citer la mort, le voyage, l’amour ou encore les femmes. 

C’est donc autour d’une situation de trivialité, que les femmes sont abordées comme un sujet poétique, nouveauté pour l’époque. Le spleen qui contraste avec l’Idéal dans cet ouvrage est également caractéristique de la mélancolie et de la nostalgie du poète. 

On notera également que concernant, la figure de la femme dans cette œuvre, il est possible de “découper” l’œuvre en “3 cycles” distincts ramenant chacun d’entre eux, à une des femmes qui a marqué Baudelaire, et à ses particularités.

Ainsi, les femmes qu’elles soient connues ou non du poète, fictives ou réelles, constituent la structure même du recueil. 

Nous nous demanderons donc comment Baudelaire représente-t-il la femme dans Les Fleurs du mal. Pour cela nous nous intéresserons dans un premier temps à la femme sensuelle de l’idéal. Puis, nous analyserons la femme “fatale” du Spleen.

Nous conclurons enfin sur la dualité constante qui existe entre plaisir et souffrance.

1. La femme sensuelle de l’Idéal :

1. Le Monde Idéal à travers les sens du poète : 

Le monde idéal est rare et bref, pour Baudelaire c’est un monde inaccessible, qui est l’aspiration vers la perfection, un monde sans aucune contrainte, un monde utopique. Il l’oppose au Spleen qui lui, est un monde de désespoir, d’ennui et de mélancolie. 

Pour aborder ce monde idéal Baudelaire le représente souvent par un paysage qui est le fruit de son imagination. Il nous le fait vivre à travers ses 5 sens, l'ouïe, l’odorat, le toucher, la vue ainsi que le goût, on peut l’observer dans de nombreux de ses poèmes comme “la chevelure”, “le beau navire” ou encore “parfum exotique”.  

“Parfum exotique”, ce poème est paru en 1857 dans “les fleurs du mal” dans la section “Spleen et Idéal” et c’est le premier poème qui est consacré à Jeanne Duval, la maîtresse de Baudelaire. C’est un sonnet écrit en alexandrins.

La scène se déroule un soir d’automne qui fait place à la rêverie et l’imagination, une description sensuelle de la femme bien aimé est faite. On peut dire qu’il compare le tableau exotique à la figure féminine. Pour cela il utilise un vocabulaire assez chaleureux, sensuel “les feux d’un soleil” v4 ‘“fruits savoureux” v6. 

L’utilisation des cinq sens de l’auteur est fréquente dans ce poème : 

Tout d’abord la vue “ les deux yeux “ v1, “je vois” v3, il voit sa bien-aimée à travers son imagination et tout ce qui les entoure, le bonheur qu’ils vivent.

Ensuite on trouve l’odorat “je respire l’odeur” v2 “ton odeur” v9, qui lui, est l’un des sens les plus utilisé dans ce poème car il fait référence à l’odeur de ce parfum, qui lui rappelle sa maîtresse, qui lui rappelle des souvenirs, cette odeur qui le fait voyager et qui le rend heureux.

Il laisse place au goût “fruits savoureux” v6 pour montrer ce qui se trouve sur cette fameuse île qui représente la femme  

De plus, on note la présence de l’utilisation du toucher “ton sein chaleureux” v2, qui évoque les souvenirs auprès d’elle et leur relation fusionnelle. 

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