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« La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême. » Dans quelle mesure la pièce de Jean-Luc LAGARCE vous semble-t-elle mettre en scène cette idée

Dissertation : « La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême. » Dans quelle mesure la pièce de Jean-Luc LAGARCE vous semble-t-elle mettre en scène cette idée. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  11 Mai 2022  •  Dissertation  •  2 404 Mots (10 Pages)  •  2 669 Vues

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JUSTE LA FIN DU MONDE – Sujets de dissertation : entraînement

Sujet 1 = Dans Les Nourritures affectives (2000), BORIS CYRULNIK écrit : « La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême. »

Dans quelle mesure la pièce de Jean-Luc LAGARCE vous semble-t-elle mettre en scène cette idée ?

        Influencé par l’absurde, Jean-Luc Lagarce a réalisé plus de vingt mises en scènes, dont celle qui l’a fait connaître est celle de La Cantatrice Chauve d’Ionesco. Après avoir appris sa séropositivité en 1988, il décide d’écrire une pièce dont le protagoniste partage sa crise personnelle. Cependant, dans sa pièce, Louis provoque une crise familiale, ce qui n’est pas le cas du dramaturge. Dans son œuvre, il rompt avec les étapes traditionnelles du théâtre et la parole tient lieu d’action. La famille, qui est, au sens premier du terme, une institution juridique qui groupe des personnes unies par les liens du mariage, par les liens du sang, ou éventuellement, en vertu d'un pacte, par des liens d'adoption, est ainsi l’un des thèmes principaux de l’oeuvre. Cela peut donc nous amener à nous interroger sur la fonction de la famille ici. Par ailleurs, dans Les Nourritures affectives (2000), BORIS CYRULNIK écrit : « La famille, ce havre de sécurité, est en même temps le lieu de la violence extrême. » Le havre de sécurité est défini par un état d'esprit confiant et tranquille qui résulte du sentiment, bien ou mal fondé, que l'on est à l'abri de tout danger. À l’inverse, le lieu de la violence extrême est défini par un ensemble d'actes, d'attitudes qui manifestent l'hostilité, l'agressivité entre des individus. Ainsi, afin de nous interroger sur le lien entre cette citation et la pièce de Jean-Luc Lagarce, nous pouvons être amenés à nous demander dans quelle mesure la famille de Louis est à la fois un havre de sécurité et le lieu de la violence extrême. Dans un premier temps, nous étudierons le fait que, de par la crise familiale, la famille de Louis est uniquement le lieu de la violence extrême. Dans un deuxième temps, nous analyserons cependant le lieu de la sécurité qu’est sa famille, bien qu’il n’y trouve pas lui-même cette tranquilité d’esprit.

                

I/ La famille de Louis, un lieu de la violence extrême mis en valeur par la crise familiale

A/c’est le lieu de la violence extrême

- créent des conflits puisque la venue de Louis libère la parole = c’est la thématique du retour du fils prodigue qui a provoqué la crise familiale. Toute la famille avait établit des rôles suite à la mort du père et à l’absence du frère aîné, mais puique ce dernier revient, tout est chamboulé, ce qui ne peut amener que la crise familiale. Tous les personnages ont accumulé des non-dits et ainsi créé une crise personnelles bien ancrée, qui au contact des autres ne peut que dégénérer en crise familiale

= Antoine est celui qui incarne le plus la violence puisqu’il ‘dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas’.

→ Il reproche à sa sœur Suzanne de jouer un rôle devant Louis = conflit entre les deux : « Mais merde toi à la fin ! Je ne te cause pas, je ne te parle pas, ce n’est pas à toi que je parle ! Il a fini de s’occuper de moi comme ça, tout le temps… » , « Comment est-ce que tu me parles ? Tu me parles comme ça, jamais je ne t’ai entendue. Elle veut avoir l’air, c’est parce que Louis est là » (Partie I, scène 9).

→ Il repproche à sa femme Catherine de se rapprocher de Louis inconsciemment malgré la haine qu’il a envers lui : « Laisse ça tu l’ennuies » (Partie I, scène 2)

→ son mal-être passe d’abord par les sarcasmes, puis par la violence à l’égard de Louis : « Tu me touches : je te tue ! » (Partie II, scène 2). Le conflit entre ces deux personnages relève du mythe des frères ennemis (Cf Romulus et Remus)

= Mais d’autres conflits existent également

→ Louis / Suzanne = Reproche de l’absence de Louis, reproche d’un manque d’intérêt et d’amour envers sa famille : « Ce n’est pas bien que tu sois parti. / Parti si longtemps. » (Partie I, scène 3)

→ Catherine, La Mère / Antoine = Reproche de la brutalité, de l’honnêteté choquante, dure. « Antoine ! » = manière simple et autoritaire d’essayer de calmer son mari.

= la crise familiale passe surtout par la crise du langage, par les silences, les mensonges, les repproches et les cris, d’où les nombreuses épanorthoses. Dire signifie faire du mal aux autres, et c’est la problématique même de la pièce : dire ou ne pas dire. Un simple mot peut être dévastateur, comme c’est le cas de la qualification « brutal » que donne Catherine à l’égard d’Antoine, qu’il va interpréter comme une terrible injustice (Partie II, scène 2)

B/ Le havre de sécurité dans la famille n’a jamais vraiment existé, elle n’a été que de l’hypocrisie cachant de la violence

- des crises personnelles présentent depuis longtemps, la crise familiale n’attendait qu’un prétexte pour éclater mais a toujours été présente. Des non-dits sont gardés par chacun depuis biens trop longtemps.

→ Crise personnelle d’Antoine = à la suite du départ de son frère aîné et de la mort de son père, il a dû endosser le rôle de la figure masculine dominante. Pourtant, il déteste les étiquettes. Il ressent de la rancoeur pour son frère, de la tristesse, de l’abandon, ce qui se traduit par de la colère, de la brutalité, et enfin de la culpabilité, voire de l’oubli de soi. C’est donc ici un crise personnelle identitaire.

→ Crise personnelle de Suzanne = Elle est en quelques sortes admirative de son frère Louis.  Son retour lui rappelle, à elle et à Catherine, la médiocrité et la banalité de leur vie. L’absence de Louis la déçoit : « Je voulais être heureuse et l’être avec toi ». Elle donne beaucoup d’importance à une relation qui finalement n’existe pas car elle n’a jamais connu son frère et il ne la connait pas. De plus, la relation conflictuelle entre ses deux frères va l’obliger à ‘faire un choix’, qui va créer un conflit avec elle-même pour profiter de Louis sans blesser Antoine. Elle voudrait également une place plus importante dans la famille et être indépendante, quitter le nid familiale, bien qu’ayant un caractère enfantin.

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