La communication polyhandicapée / Anne Marie Boutin

Fiche de lecture

Titre : « comment communiquer avec la personne handicapée »

Auteur de l’extrait : Anne Marie Boutin

Biographie de l’auteur : Médecin pédiatre en retraite, elle a été directrice médicale du CESAP (comité d’études, d’éducation et de soins auprès des personnes polyhandicapées) et responsable médicale à l’hôpital d’enfants de la Roche-Guyon. Elle est aujourd’hui administrateur du CESAP, au sein duquel elle préside son conseil des études, recherches et évaluation (Céré) et administrateur du GPF (groupe polyhandicap France)

Editeur : Presses de l’EHESP (École des Hautes Études en Santé Publique)

Date d’édition : janvier 2013

Pages du livre : pages 103 à 113 : 3ème partie « comment communiquer avec la personne handicapée

Genre de document : extrait du livre « polyhandicaps et handicaps graves à expression multiple » de Gérard Zribi et Richard Jean-Tristan

Thématique : la communication avec les personnes polyhandicapées

Thèse : la communication avec la personne polyhandicapée est présente mais n’est pas simple. Pour atteindre l’échange, il est nécessaire de repérer leur propre mode de communication et de s’y adapter.

Liste des mots clés : communication, personnes polyhandicapée, interactions, stimulations, environnement

Résumé :

Selon l’auteur, la communication est un élément indispensable pour partager avec autrui. Chez la personne polyhandicapée, en l’absence de langage oral, l’expression de ses besoins et sentiments peuvent se traduire par des mouvements et des cris étranges, difficilement compréhensible.

On peut donc penser que la communication n’existe pas, mais elle est bien présente, mais différente.

Pour éviter toute souffrance chez les personnes polyhandicapées et les personnes qui l’entourent, il est important de recueillir leur expression, les interpréter et d’y répondre.

Au début, la communication est non intentionnelle puis progressivement, elle devient intentionnelle lorsque la personne polyhandicapée expérimente le lien entre ses comportements et leur effet sur l’environnement, c’est à cet instant qu’il est important de les aider à prendre conscience de ce lien.

Pour communiquer, les personnes polyhandicapées utilisent leur corps dans sa globalité, pour essayer de rentrer en relation, il est essentiel d’utiliser les mêmes moyens d’expression, ainsi, ils prennent conscience de l’autre.

Pour Andreas Fröhlich, les approches par stimulations aident à identifier des réactions, permettant la mise en place d’une communication commune et la prise de conscience de soi puis une individuation, c’est-à-dire une différenciation entre soi, les autres et l’environnement.

Avec la fréquence des interactions et la mise en place de supports d’outils (photos, pictogrammes, l’accès oui/non…), la communication devient plus active et affinée, ce qui amènera à une fiabilité et stabilité des expressions et la multiplication des échanges avec d’autres personnes.

Conjointement, l’usage du langage oral se fera naturellement avec quelques principes :

• Parler lentement, distinctement, avec des gestes associés aux mots et attendre la réponse souvent longe à venir
• Limiter les bruits de fond
• S’adresser à la personne, individuellement, en se positionnant près et face à son visage.

L’installation de la personne et son environnement quotidien doit permettre de favoriser la communication.

Extrait : … « chez la personne polyhandicapée, la pauvreté d’expression peut être surdéterminé par la pauvreté des interactions proposées » cet extrait, m’interpelle sur la nécessité des échanges et de l’accompagnement au quotidien. En effet, plus la personne sera stimulée, plus sa communication sera développée. Il donc important que la prise en charge soit précoce et que l’entourage ainsi que les soignants soient formés sur ces échanges, indispensables au bien être de la personne polyhandicapée.

Réflexion personnelle :

Ces recherches m’ont permis de mieux comprendre la communication chez les personnes polyhandicapées, j’ai retenu que le temps, l’observation et mon positionnement étaient les clés pour établir une interaction.

De plus, par ma maigre expérience, j’ai constaté que le toucher permettait de de communiquer, notamment chez les personnes atteintes de cécité et de surdité. J’ai pu ressentir qu’ils appréciaient ces échanges, car en retour, je pouvais apercevoir un sourire, un regard ou même une caresse sur la main.

Malgré mon positionnement professionnel, il est difficile de ne pas être touché par ces rencontres, ce lieu d’accueil est chargé d’émotions et d’amour.