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La boue et l'or

Synthèse : La boue et l'or. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Mars 2020  •  Synthèse  •  534 Mots (3 Pages)  •  1 755 Vues

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Dans bon nombre de ses poèmes, Baudelaire aborde un concept qui lui est propre : celui de « la boue et l’or ». Un procédé métaphorique par lequel il associe sa poésie à de l’alchimie, pratique occulte destinée à réaliser la transmutation des métaux vils en métaux nobles. Ainsi, l’auteur porte un regard différent sur les horreurs de notre monde, sur « une charogne » qu’il qualifie de « carcasse superbe » ou « l’Albatros » de « roi de l’Azur ». Baudelaire laisse s’exprimer sa fascination pour le rebutant, qui constitue une source d’inspiration et de révélation poétique : il recherche la beauté dans les bas-fonds de l’univers.

« Ô vous, soyez témoins que j’ai fait mon devoir

Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.

Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence,

Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or. »

Ébauche d’un épilogue pour la deuxième édition des Fleurs du Mal

Tel un alchimiste, il use de son art pour faire rejaillir le précieux du hideux, la beauté de la laideur ou encore le bien du mal ainsi qu’il le laisse transparaitre dès le titre Les Fleurs du Mal, façonnant le mal en fleurs. Par sa sensibilité et son talent artistique, Baudelaire réalise son ambition de sublimer le marginal, qu’il manipule afin de faire miroiter une réalité épurée et rayonnante par le prisme de la poésie.

« Il m'a paru plaisant, et d'autant plus agréable que la tâche était plus difficile, d'extraire la beauté du Mal. »

(Projet de préface pour la deuxième édition des Fleurs du Mal).

Cette initiative tient probablement d’une tentative de refréner ses angoisses. Une échappatoire aux tourments qui le rongent et aux démons qui le hantent car on le sait : Baudelaire est un être torturé, obsédé par la mort et le temps qui passe, « l’Ennemi ». En effet, le temps destructeur est une notion récurrente chez le poète, une épée de Damoclès suspendue au-dessus de sa tête. Il définit cette entité comme un « obscur Ennemi qui nous ronge le cœur » (l’Ennemi) mais parviendra à la changer en « Dieu » en « Sylphide » dans l’Horloge.

Baudelaire apparait tel un Midas de la poésie, doté de par sa plume du talent de métamorphose métaphorique de la boue en or : « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or » (« Orgueil », Les Fleurs du Mal). Il change de la sorte le « haillon trop court » d’« une mendiante rousse » en « un superbe habit de cour » ou « Les petites vieilles » qu’il qualifie de « monstres disloqués » en « Èves octogénaires ».

D’autre part, le poète se contredit dans le sonnet « Alchimie de la douleur » :

Tu me rends l’égal de Midas,

Le plus triste des alchimistes ;

Par toi je change l’or en fer

Et le paradis en enfer

S’il fait également mention de la boue et l’or, c’est pour exprimer une notion diamétralement opposée à celle précédemment évoquée. De ce fait, Baudelaire apparait

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