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Commentaire De Texte: Alexandre Dumas, le Compte de Monte-Cristo (roman)

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Par   •  25 Mars 2014  •  497 Mots (2 Pages)  •  5 530 Vues

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L’énergie vitale est valorisée par la littérature romantique sous le nom de passion. Ainsi, elle apparaît dans le roman Le Comte de Monte-Cristo (1845) d’Alexandre Dumas. Hélas pour lui, elle fait du héros emprisonné injustement un personnage tragique car, en pensée comme en acte, elle le conduit à une violence fatale à la moindre excitation puisque, comparé à un « aigle » enfermé dans une « cage », il se trouve dans l’incapacité de voler, c’est à dire bouger ou méditer sereinement.

Tout d’abord, en effet, son esprit ne trouve pas le repos. Des termes physiques matérialisent son attachement comme avec des serres à son idée fixe sur laquelle il « s’acharn[e] » et qu’il « dévore » non avec son bec, mais « à belles dents ». Il se « cramponn[e] » à ce « bonheur détruit » pour le retenir, il le « tourn[e] » et le « retourne]» sans cesse, sous « toutes les faces », mais en vain. Dumas insiste sur la répétition, sur l’incapacité à renoncer, pour mener directement notre « aigle » à la monomanie, à la folie, donc au malheur.

De plus, cette énergie qui nourrit une colère démesurée l’éloigne des hommes et des chrétiens. La « fureur » qui s’empare de lui l’assimile à une créature mythologique tandis que la « rage » fait de lui un animal, un chien ou un renard. Alors, il « s’en pren[d] » à lui-même aussi bien qu’à « tout » ce qui l’entoure : sa haine n’a plus de limite et envahit même le monde surnaturel. Il perd la « foi » et « lanc[e] des blasphèmes » donc offense Dieu. Cette destruction de son « corps qu’il bris[e] contre les murs » et de son âme qu’il voue à « l’enfer ». C’est bien là un personnage tragique de par la violence de ses actes.

Enfin, ce personnage violent s’emporte à la moindre occasion. Déjà, la « fatalité » lui paraît absurde car elle l’éloigne du bonheur « sans cause apparente » : son emportement semble en quelque sorte justifié. Cependant, cette énergie qu’il possède a besoin de se dissiper : alors, une gradation va montrer comment la « moindre contrariété » déchaine sa furie. Des objets physiques, mais de plus en plus réduits, de plus en plus inconsistants, deviennent les comparants de ce qui excite le condamné : « un grain de sable » est plus dur qu’un « fétu de paille » ou a fortiori qu’un « souffle d’air ». En un mot, il s’emporte pour trois fois rien.

Edmond Dantès est ainsi un personnage excessif typiquement romantique qui, privé tragiquement du bonheur, plonge malgré lui dans une violence verbale et physique qui le voue à la destruction et à la damnation. Cette démesure est mise en valeur par la comparaison implicite avec Ugolin, le personnage de la Divine comédie, et avec la paronomase de son nom avec son auteur italien Dante Alighieri (1265-1321) : Dantès est un personnage « dantesque ».

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