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La Poésie

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Par   •  8 Décembre 2014  •  755 Mots (4 Pages)  •  790 Vues

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Est-il possible d’initier l’enfant à la poésie ? L’école et les enseignants ont-ils une responsabilité dans ce domaine ? C’est à ces questions que répondent les auteurs de quatre documents. Jacques Charpentreau, dans Enfance et poésie, Editions ouvrières, 1972 mène un parallèle entre l’enfant et le poète. Laurent Jenny, dans son article de la revue Le Français aujourd’hui, « Ecrire à l’école : jeux et enjeux », montre les limites du jeu poétique pratiqué à l’école. Jean-Hugues Malineau, dans L’enfant et la poésie, Armand Colin, 1972, fait un panégyrique du jeu créatif à l’école. Enfin, les auteurs de la brochure du Ministère de l’éducation nationale expliquent que la poésie est le lieu privilégié des plus belles expériences que l’on peut faire du langage. Inventer des jeux à l’école, jouer avec les mots, les assembler pour en faire des poèmes est une des missions de l’école, pour autant est-ce une réelle expérience poétique pour les élèves ?

La pratique du jeu est une nécessité à l’école. Jean-Hugues Malineau explique que toute véritable pédagogie est créative. L’enseignant n’est pas là pour copier une méthode, il est là pour éveiller, pour inventer, et comme pour toute création, il y a une part de risque dans sa démarche. Pour lui le domaine du jeu implique aussi le langage. Si le texte libre s’avère difficile à pratiquer d’emblée, les enseignants peuvent commencer par des jeux poétiques. Du reste, ajoute Jacques Charpentreau, à l’inverse de l’adulte, l’enfant prend plaisir à jouer avec les mots. Apprise dès la naissance, la langue maternelle l’initie à une culture et lui ouvre l’univers prodigieux des sons et des mots. L’enfant découvre le pouvoir de nommer les choses, et en ce sens, il est déjà poète. Des écrivains comme Colette ont relaté leurs premières expériences du langage et leur émerveillement à travestir la réalité par des mots. Laurent Jenny évoque presque une mode qui tendrait à privilégier certaines formes exotiques plus facilement exploitables en classe. Que l’enfant soit très jeune capable d’expérimenter la puissance poétique du langage, les auteurs du texte émanant du ministère de l’éducation nationale en sont, eux aussi, bien persuadés. Initié très jeune au jeu poétique par les comptines et les chants, comme le souligne également Jacques Charpentreau, l’enfant sera très rapidement réceptif à la notion même de forme poétique. Baignant dans un univers imaginaire,

l’enfant ne peut qu’être attentif aux configurations particulières qui façonnent le langage même de la poésie. C’est donc bien, pour le ministère de l’éducation nationale, une des missions de l’école, de sensibiliser les enfants aux formes inventées par les poètes, de les inciter à créer des rythmes, d’accoutumer leur oreille à la toute puissance des rimes.

En somme, que l’école doive s’emparer de la dimension ludique du langage, les auteurs des quatre documents en sont bien persuadés. Mais si les enfants ont tout à y gagner, la poésie de son côté y gagne-t-elle ? Ne prend-on pas un risque à inciter les enfants à reproduire ses plus beaux effets au moyen de techniques qui peuvent à tout moment tourner au procédé ? L’exercice poétique

ne devient-il pas alors un jeu sans enjeu ? C’est ce risque, souvent actualisé, pense-t-il,

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