La Poésie

PETITE HISTOIRE DE LA POESIE

I. L'inspiration poétique: les sources mythiques:

L'inspiration est de nature divine: le poète, inspiré des dieux, a la faculté de parler spontanément une langue qui n'est pas naturelle. La Muse: incarne l'inspiration.

Qui sont les muses? Filles de Zeus et de Mnémosyne, la Mémoire, elles sont au nombre de 9 et chacune se voit attribuer un domaine du savoir humain: Clio = l'histoire; Uranie = l'astronomie; Euterpe = flûte et dithyrambe; Melpomène = la tragédie; Thalie = la comédie; Terpsichore = danse; Erato = chant choral; Calliope = poésie épique; Polymnie = pantomime + chant religieux.

La poésie, dès son origine, est étroitement liée aux dieux, à la musique, au savoir et à la mémoire. La poésie chante le sacré, l'essentiel: c'est une langue particulière, inspirée et magique.

3 noms, liés aux muses, représentent 3 missions ou vocations de la poésie: Orphée, Apollon et Dionysos.

 Orphée: la musique est l'apanage des dieux: Orphée est l'un des rares mortels à exceller dans cet art au point d'égaler les dieux. Il est associé à la poésie lyrique, cad à l'expression des sentiments: douleur et temps qui passe, deuil, déploration, difficulté à être au monde ... Genres: Ode: poème de louanges; élégie: exprime joies et peines de la vie amoureuse. Le registre élégiaque se caractérise par l'introspection douloureuse, la méditation nostalgique sur le temps qui passe et dissout toute chose.

 Apollon: dieu de la bouche duquel nul mensonge ne sortait jamais, dieu de la vérité. Intermédiaire entre les hommes et les dieux dont il révèle la volonté dans une langue souvent obscure et mystérieuse (oracle). Le poète apollinien vise à percer le secret des apparences trompeuses, à abolir l'opacité dont s'entourent les choses ou les hommes. Il puise la matière de sa création dans l'intelligence permanente et lucide. L'intention est aussi parfois satirique, toujours au nom de la vérité dévoilée.

 Dionysos: dieu du vin et de l'ivresse. Il représente la part d'ombre de chaque être humain, le monde des pulsions, de la régression, de la libération de toutes les entraves de la religion et de la civilisation (voir tableau).

II. Historique:

1. LE MOYEN AGE

Les poètes portent le nom de "trouvères" (nord) ou "troubadours" (sud): comme leur nom l'indique, ce sont des "trouveurs", des faiseurs de vers: poètes itinérants à la fois auteurs, compositeurs et récitants. ("jongleurs" = récitants; "ménestrels" = sédentaires attachés à une cour).

Les oeuvres sont destinées à un public aristocratique, conçues pour la récitation. Certaines formes poétiques apparaissent: le rondeau, la ballade. Au XIII°: poésie lyrique qui reflète les valeurs de la société de l'époque: honneur, engagement, conception de l'amour fondée sur des valeurs chrétiennes: amour courtois ou fin'amor. A la fin du MA (XV°): grande virtuosité formelle de ceux qu'on appelle les grands rhétoriqueurs, précurseurs de la poésie moderne car ils font du langage lui-même l'objet de la poésie.

2. LA RENAISSANCE

Les écrivains ne vivent pas directement de leur plume: ils offrent leurs oeuvres. Celui qui se les voit dédier doit les récompenser.  une poésie de louange se développe: hymnes, odes, discours.

Clément Marot + poètes dits de l'école lyonnaise: poésie courtoise et conception platonicienne  mysticisme.

Poètes de la Brigade surnommés ironiquement par leurs ennemis protestants La Pléïade sont au nombre de 7: Ronsard, Du Bellay, Baïf, Pelletier du Mans, Belleau, Jodelle, Pontus de Tyard. Ils refusent l'héritage médiéval et prônent la tradition antique et les poètes italiens (Pétrarque) importation et mode du sonnet. Pour compenser une infériorité sociale, les poètes renouvellent la conception antique de la poésie inspirée: le poème est la restitution d'un sens divin dans une langue que les esprits profanes peuvent comprendre: la langue poétique s'éloigne du langage courant, s'enrichit ... L'imitation des modèles antiques est prescrite.

Les guerres de religion (1562-1598) assombrissent le paysage culturel: luttes fratricides qui

s'opposent à l'esprit humaniste initial et développement d'une poésie militante: Ronsard pour les catholiques; Agrippa d'Aubigné pour les protestants.  début du Baroque.

3. LE XVII°

Mécénat royal domine qui donne à la littérature un rôle de service de l'Etat.

 Début du siècle (mort d'Henri IV en 1610): marqué par les guerres: sensibilité baroque mouvance artistique liée à la contre-réforme qui développe des thèmes témoignant du pessimisme et de l'incertitude des esprits: vrai et illusion, métamorphoses, théâtralité de la vie, putréfaction des corps, instabilité... La Poésie baroque se veut moderne, persuasive, voire polémique et invite fréquemment à la méditation religieuse.

 Au milieu du siècle: une poésie mondaine de salon se développe à l'initiative des classes bourgeoises cultivées: elle privilégie l'ornement et la distance avec le réel, considéré comme vulgaire. La préciosité poussera à l'extrême les principes de cette dernière tendance.

 Le Classicisme:codification des règles et de la langue: la tâche assignée à la poésie est de célébrer les grands: odes, genres antiques l'emportent sur le sonnet désormais délaissé.

4. LE XVIII°:

On continue à faire des vers, mais le siècle des Lumières n'accorde pas la prééminence à la poésie dans la hiérarchie des genres littéraires: reléguée au rang d'ornement + jeux de l'esprit, de salons (voir le film Ridicule)  jeux de versification mais absence d'inspiration. A aussi un rôle didactique: faire connaître les thèses politiques ou philosophiques, les découvertes scientifiques (voir Le Mondain de

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