La Chambre Des Officiers

La chambre des officiers, est un roman de Marc Dugain, publié en 1998.

C'est un roman qui rend un bel hommage à tous les hommes mutilés de La grande guerre, les « gueules cassées »

La chambre des officiers raconte l'histoire d'un jeune homme, Adrien Fournier, qui est appelé au front. Dès les premiers jours de guerre, Adrien ainsi que deux autres soldats se font attaquer par des allemands. Il reçoit un éclat d'obus au visage, et se réveille dans un hôpital à Paris, puis sera déplacé dans un service spécial pour les officiers.

Adrien a perdu ses dents, son palais, ses lèvres et l'odorat. Pendant 5 ans il vivra un enfer, recevra plusieurs greffes qu'il finira même par refuser malgré les progrès de la médecine, en affirmant que ce visage faisait maintenant parti de son histoire.

Adrien assistera ensuite au traité de Versailles avec ses amis rencontrés dans la chambre, et reçoivent tous les trois la Légion d'honneur.

Le roman est écrit tout en sobriété et réalisme, sans tomber dans les sentiments tragiques et la pitié. C'est sûrement cela qui nous fait rendre compte du courage d'Adrien tout au long de son histoire.

Les descriptions (physiques) sont un mélange entre dureté et simplicité, qui laissent le lecteur perplexe face à ces atrocités si « facilement » racontées. Nous retrouvons ainsi dès le chapitre 2, lorsque Adrien raconte l'explosion « Une détonation part de tout près. Un sifflement d'un quart de seconde. J'ai le temps de voir une tête qui se détache d'un corps qui plie sur ses genoux, un cheval qui s'effondre. L'autre sous-lieutnant, qui était resté en selle, s'écroule de mon côté, l'épaule arrachée, l'os qui sort comme d'un jambon. Je sens comme une hache qui vient s'enfoncer sous la base de mon nez. Puis on coupe la lumière. »

Quelques citations

Un médecin fait le constat de l'état d'Adrien, avant d'être transféré au « Val-de-Grâce »

« Voyons voir. Destruction maxillo-faciale. Notez, mon vieux ! Béance totale des parties situées du sommet du menton jusqu'à la moitié du nez, avec destruction totale du maxillaire supérieur et du palais, décloisonnant l'espace entre la bouche et les sinus. Destruction partielle de la langue. Apparition des organes de l'arrière gorge qui ne sont plus protégés. Infection généralisée des tissus meurtris par apparition de pus. »

Une infirmière nourrit Adrien

« Mon premier repas m'est servi par un tube de caoutchouc surmonté d'un petit récipient qui contient la soupe. (…) -On va vous mettre ça dans le nez. Vous allez arrêter de respirer par le nez pour ne plus respirer que par la bouche. (…) La soupe me rentre par les sinus ; je m'étouffe, me débats. L'infirmière me tape dans le dos ; mon estomac se rétracte, j'ai le hoquet. Et on recommence »

Les autres blessés.

« On fixe le poignet du blessé sur le sommet de son crane avec une atèle métallique

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