LOUIS ARAGON

LOUIS ARAGON

Poète surréaliste, il s’engage en 1927 au parti communiste. Un an plus tard, il rencontre Elsa Triolet à qui il vouera un amour profond qui sera une de ses inspirations majeures. Durant la seconde guerre mondiale, Aragon participe activement à la Résistance et compose plusieurs recueils engagés publiés dans la clandestinité. « Le musée Grévin » fut publié par la maison d’édition clandestine (fondée par Paul Eluard) « La bibliothèque française », située à Saint Flour dans le Cantal. Du plomb composé à Clermont-Ferrand à l'imprimerie Mont-Louis, propriété de Pierre Laval, était apporté tous les mois à Saint-Flour par deux résistants, ce qui permettait l'impression de journaux, tracts et publication clandestines. Les deux résistants repartaient le soir même par le train avec deux valises pleines de milliers d’exemplaires.

Sur les publication clandestines pendant la guerre : http://www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichecitoyennete.php?idCitoyen=20&idLang=fr#top

1) Un poème inscrit dans une réalité.

Ce poème a été rédigé pendant la seconde guerre mondiale. Aragon était résistant et participa à de nombreuses publications clandestines. On peut relever des allusions plus ou moins explicites au contexte historique :

« Un pays dévasté » (1) : allusion à l’état de la France sous l’occupation.

« escogriffes »/ « à coup de fouet chassant le bétail devant eux » (v.5/6) :allusion aux soldats allemands.

« Roi Pétoche »(v.11) : surnom donné à Pétain.

« Ce pays où l’on parque les hommes » (v.13) : allusion aux emprisonnement.

« Laval » (v.16) : responsable de l’Etat de Vichy.

« La police »/ »à toute heure de nuit entre dans les maisons » (v.21/22) : allusion aux méthodes de la Gestapo.

« Les soldats étrangers »(v.34) : les soldats Allemands.

« Et les trains s’étrangler au loin dans les tunnels/ Dont Dieu sait si jamais ils pourront déplonger » (v.35/36) : allusion aux trains de déportés.

2) La France occupée

Le poème décrit le pays -la France- dans les 8 premières strophes. Ensuite, la situation est évoquée au travers de métaphores..

Dans cette évocations, deux éléments principaux sont mis en valeur :

. La soumission à laquelle est réduit le pays vaincu

. L’agonie qu’il endure.

Strophe 1 : un pays qui se meurt.

Strophe 2 : Ceux qui se sont emparés du pays pour son plus grand malheur.

Strophe 3 : Conjugue les 2 thèmes : Agonie (pays pantelant, labouré) et Soumission (sous les pieds des fantoches, Roi Pétoche)

Strophe 4 : dénonce les souffrances infligées à ceux qui vivent dans le pays (emprisonnement, travail forcé)

Strophe 5 : évoque à nouveau l’agonie.

Strophe 6 : se rattache au thème de la soumission car elle évoque les méthodes de la Gestapo ou de la milice française.

Strophe 7 et 8 : évoquent l’agonie.

Aragon multiplie donc les images, parfois très violentes et frappantes, pour décrire l’état de déliquescence et de souffrance dans lequel la collaboration avec l’Allemagne nazie a plongé le pays.

Il s’agit de dénoncer et d’alerter.

Deux champs lexicaux dominent : celui e la souffrance (physique et morale) et celui de la mort. Certains termes appartiennent d’ailleurs aux deux champs lexicaux.

Champ lexical de la souffrance :

Dévasté (1), cauchemar (2), disputé par l’ongle et par la griffe (7), pantelant(9), labouré jusqu’au cœur (10), frayeur (12), l’ordure et la soif, le silence et la faim (14), arracher (15), le sang défigure (17), monceau de douleur et de plaies (18) (v18), les membres brisés (v24), souffre mille morts (v25), blessures pourprées (v26), mord (v27), écorchent (v29), brûler (v.31)

Champ lexical de la mort :

La peste (1) des squelettes blancs (4), le sang (v17), une ruine (v20), la mort (v20), mille morts (v25), la curée (v28).

3)

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