LES OBSÈQUES DE LA LIONNE – COMMENTAIRE COMPOSÉ

LES OBSÈQUES DE LA LIONNE – COMMENTAIRE COMPOSÉ

Jean de la Fontaine (1621-1695) est un fabuliste de l’époque Classique qui obtint rapidement le succès et étudia à l’Académie française en 1684. Une de ces œuvres, « Les obsèques de la lionne », est une fable parut en 1678 dans le deuxième recueil des Fables de La Fontaine. Elle s’inspire d’un texte de l’Italien Abstémius, un auteur de la renaissance. À travers cette fable, De la Fontaine cherche à critiquer la société et à dénoncer l’hypocrisie, le mensonge, la naïveté et le pouvoir absolu. Alors, en quoi ce texte cherche-t-il à divertir et instruire ? D’une part, l’auteur cherche à amuser le lecteur ; d’autre part, nous renseigne sur les relations à la cour.

Premièrement, la fable plait grâce à sa vivacité. Tout d’abord, le texte est écrit suivant un schéma narratif simple : la situation initiale (v.1 à 16) contextualise bien le début de l’histoire, l’élément déclencheur (v.25 à 29 et v.33 à 38), ensuite suivent deux péripéties (v.49 à 51), le dénouement (v.52 à 54), et finalement, la situation initiale… Ce schéma narratif aide à la compréhension du texte et à son analyse.

Ensuite, les vers sont de longueur inégales, nous remarquons des alexandrins ainsi que des octosyllabes sans motif de répétition. Cette hétérométrie apporte au texte une certaine fluidité et variété, ces irrégularités semblent également plus proches du langage.

Puis, bien que majoritairement écrite au discours indirect, la fable contient quelques passages où les personnages interagissent entre eux. Notamment lorsque le lion s’adresse au cerf du vers 33 à 38, puis lorsque le cerf riposte, du vers 39 à 43. Ce discours direct créer un effet réel, il permet au lecteur de s’imaginer le ton et le niveau de langue employés, les voix des personnages, de conserver leur vivacité pour contribuer à rendre le texte plus expressif.

De plus, la prosopopée utilisée dans le texte à pour effet de rendre le texte plus accrocheur et dramatique. En effet, le fait de redonner vie et de donner la parole à la reine (vers 43 à 48) lors de ses obsèques permet de tenir en haleine le lecteur jusqu’à la fin du récit…

Deuxièmement, la fable plait grâce à son aspect caricatural. Avant tout, l’une des caractéristiques des fables de Jean de la Fontaine est le fait qu’il mette en scène des animaux anthropomorphes, c’est-à-dire qu’il leur attribue des caractères humains. Dans « les obsèques de la lionne », l’homme est rabaissé et placé au rang de l’animal en mettant en avant leurs similitudes : le personnage du monarque est associé au roi des animaux, le lion, le peuple est associé au cerf et les gardes aux loups. Cette animalisation à un aspect plaisant face au lecteur.

Ensuite, l’auteur veut mettre en avant l’aspect caricatural en mettant en évidence quelques traits des animaux, ceci créer un effet hyperbolique qui sert à se moquer de leurs défauts. Tout d’abord, l’impulsivité et la dureté du lion sont reflétés au vers 35 et 36 lorsqu’il condamne le cerf. Ensuite, la cruauté et l’impitoyabilité des loups lorsqu’ils doivent faire usage à la violence. Dernièrement, l’auteur dénonce l’homogénéité et la superficialité des courtisans, ils sont présentés comme un « peuple caméléon » (v.21) et « peuple singe du maître » (v.21), c’est-à-dire qu’ils s’adaptent en fonction de la situation qui se présente juste pour faire bonne figure face au roi, ils se comportent tous de la même façon, en évitant de faire des faux pas…

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