LE Père Goriot p.265 267

Le père Goriot - Balzac

Extrait p.265-267

Contexte : Cet extrait du roman, nous raconte l’arrestation de Vautrin. L’arrestation est due à la dénonciation de mademoiselle Michonneau et de Mr Poiret. En effet ces deux-ci avaient accepté la mission confiée par un policier : vérifier que Vautrin possède bien la marque de l’infamie commune aux bagnard sur l’épaule. Suite à cela, les forces de l’ordre débarquent dans la pension Vauquer pour cerner le forçat évadé.

-> Récit de l’arrestation en trois mouvements.

-> Focalisation omnisciente.

Dans quelle mesure la façon dont est menée cette arrestation  révèle aux yeux de tous (lecteur et personnages) la complexité du personnage de Vautrin ?

I) L’efficacité d’une arrestation méthodique et impressionnante.

II) Le portrait d’un homme diabolisé, mais mis à nu.

III) Une réaction violente qui allie animalité et lucidité.

L'efficacité d'une arrestation méthodique et impressionnante.

Énonciation de récit avec les temps du passé simple et de l'imparfait + marques de la troisième personne -) narrer l'arrestation comme un enchaînement d’événements tout en décrivant l'attitude des personnage. Verbes de mvt et de position : « se séparèrent », « livrer passage »,  « suivaient » , « occupèrent », « se montrèrent », « alla droit » -) nous permettent de visualiser les déplacements des personnages et l'agencement de ces derniers dans  la pièce.

Scène décrite de façon précise par un narrateur omniscient qui nous donne une vue d'ensemble.

Adv « bientôt » -) marqueur tpl nous ancre dans   la scène.

Rythme ternaire ₎ caractère solennel de l'arrestation. Description précise : acteurs de l'arresta° dénombrée « trois » officiers de police, « deux gendarmes ».

Marqueurs spatiaux « la porte du salon », « l'escalier », « la façade ».

Mention des armes « pistolets, « fusils », confèrent gravité à la scène. Appel à notre ouïe afin de capter notre attention avec le verbe sensoriel « retentirent ».

La conséquence de cette organisation spatiale est induite par la conjonction « donc » -) aucune possibilité de fuite -) arresta° méthodique. Usage du surnom « Trompe-la-Mort » confère importance au personnage de Vautrin et rappelle la gravité de la situa° -) surnom de malfrat qui est souvent confronté à la mort. Importance accentuée par le caractère « irrésistible » des regards qui « s'arrêtent » sur Vautrin, qui est alors le point de mire de tous les personnages.

Autre marque du caractère organisé de l'arrestation, c'est « le chef » qui agit et montre son autorité en « lui donn[ant] une tape » . verbe « fit sauter » et adverbe « violemment » dénotent une certaine brutalité-) rendent l'arrestation impressionnante.

Identité du malfrat mise en lumière par l'absence de sa perruque, et cette vérité qui éclate aux yeux de tous est soulignée par l'emploi du vrai nom du personnage « Collin », dont on perçoit à présent la « tête » dans toute son horreur -) plus de dissimulation, plus de « masque », le personnage est démasqué et le sentiment d'horreur qu'il inspire dévoilé au grand jour.

Le portrait d’un personnage démoniaque.

1ere phrase :

Longue phrase construite sur juxtaposi° et subordina° -) complextité de la phrase confère un caractère impressionnant à V.

 Description au  passé imparfait (+ subj imparfait pour la comparaison) «  donnaient » « eussent » -) valeur descriptive.

Passé simple -)mis en lumière brusque physionomie de V. (métaphore aura)

 Rythme quaternaire qui apporte de la stabilité, puissance. -) une description forte.

Description de « cette tête et cette face » diabolisée    par les « cheveux rouge-brique » et par les comparaison « feux de l’enfer ». « épouvantable » ( adj péjoratif, hyperbolique) On voit apparaître la puissance infernale . Il est implacable, rusé.

2ème phrase :

Une longue accumulation -) complexité d’un personnage dont il y a beaucoup à comprendre et dont tous les aspects sont soudainement dévoilés.

Lucidité soudaine (passé simple) des personnages octroyée par le narrateur vis à vis de         V, « Chacun comprit tout de Vautrin » -) ils en savent à présent autant que le narrateur sur V, sont mis sur un pied d’égalité

La mise à nu permet une désacralisation du personnage mystérieux qu’était Vautrin jusqu’à présent .  Mais il n’est pas rabaissé.  On nous dévoile  le « tout Vautrin». Le narrateur nous refait une seconde fois son portrait mais très rapidement en nous rappelant ce que l’on avait du comprendre dans les précédent discours de Vautrin . Vautrin est mis en hauteur, valorisé par sa puissance « Royauté »,« La religion de son bon plaisir» (libre car agit au nom de son bon plaisir), « Doctrines implacables»  (personnage clairvoyant, théories et opinions qui lui sont propres quant à la société dans laquelle il vit et sur laquelle il porte un regard cynique)-) Vautrin reste puissant, ne perd pas sa contenance de personnage surhumain-) prestance.

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