LA PROMESSE DE L'AUBE

Romain Gary est né en 1914 en en Pologne. Très tôt abandonné par son père, il grandit seul avec sa mère qui le voit promis à un avenir brillant.

La promesse de l'aube est un roman autobiographique sur l'amour maternel. Romain Gary raconte une partie de sa vie telle qu'il la ressent alors qu'il est devenu adulte, et non pas telle qu'elle s'est très exactement passée. La fiction (qui n'est pas le mensonge !) et l'humour présent dans toute son œuvre l'aident à ne pas céder au désespoir.

Le titre du livre est une métaphore et fait référence à l'engagement que le narrateur a pris envers sa mère : devenir un héros de la littérature ou de la politique. L'aube désigne le jeune âge du narrateur.

Sa mère est au centre du roman, elle adorait son fils unique auquel elle était complètement dévouée. Sûre du destin glorieux de son fils elle fait tout pour lui.

Lorsque la guerre éclate, il part comme simple caporal, la laissant très souffrante. Durant la guerre, il reçoit des lettres de sa mère qui l’encouragent. Il rejoint l’aviation de la France libre, combat en Grande-Bretagne, en Afrique et termine la guerre avec le grade de capitaine, est fait Compagnon de la Libération et se voit proposer d’entrer dans la diplomatie pour “services exceptionnels”. Quand il revient à Nice il découvre que sa mère est morte depuis 3 ans, elle avait chargé une amie de lui transmettre au fur et à mesure des centaines de lettres écrites avant de mourir. Il rentre en héros au moment où il comprend que celle pour qui il a tout accompli a disparu. C'est ce qui donne au dénouement son caractère mélancolique.

L'écriture permet de maintenir le lien entre la mère et le fils au-delà de la mort, elle permet de se maintenir en vie. C’est un hommage à la mère mais aussi aux disparus, à ceux qu'il a aimés ou admirés et qui ne sont plus là. Pour ce rescapé de la Seconde Guerre mondiale, l'écriture est aussi un devoir de mémoire : témoigner de l'esprit de Résistance, rappeler l'humanité des hommes mais aussi rappeler les hommes à leur humanité. Les personnages des romans de Gary ne se regardent jamais comme des victimes. Ils sont des héros cherchant toujours à rester maîtres d'eux-mêmes.

Romain Gary nous communique son enthousiasme débordant pour la vie. Alors qu’il s’est suicidé peu après l'édition définitive de ce livre.

C’est un roman mélancolique, avec de nombreuses touches d’humour et très imagé : “Si ma mère avait eu un amant, je n'aurais pas passé ma vie à mourir de soif auprès de chaque fontaine.”

...