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L. BRENNER, Tableau de la vie littéraire d’avant-guerre à nos jours

Thèse : L. BRENNER, Tableau de la vie littéraire d’avant-guerre à nos jours. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Novembre 2020  •  Thèse  •  794 Mots (4 Pages)  •  429 Vues

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L. BRENNER, Tableau de la vie littéraire d’avant -guerre à nos jours

Vous analyserez les emplois des pronoms « vous » et « on » dans ce passage, en indiquant en quoi ils permettent à l’auteur de conduire sa démonstration.

Proposition de réponse :

Dans cet extrait, l’auteur, J. Brenner, engage une polémique à l’encontre des écrivains pour défendre le rôle et l’intérêt des critiques littéraires qui analysent leurs œuvres. Ce ton polémique s’exprime et se manifeste tout particulièrement dans l’emploi des nombreux pronoms « vous » et des deux occurrences du pronom « on ».

D’emblée, la parole est donnée aux « écrivains » (l. 1) dont l’énonciateur rapporte, sur le mode du discours indirect libre(1), les pensées et les jugements à l’endroit des critiques littéraires qu’ils méprisent. Les sept premières lignes du passage sont les propos mêmes des écrivains tels qu’ils les formulent (selon l’auteur, Brenner) de sorte que les pronoms « vous » utilisés renvoient aux écrivains eux-mêmes et sont le signe, au travers de leur répétition et de l’effet de martèlement créé, de l’égocentrisme excessif dont ils font preuve : seule compte la personne de l’écrivain, car elle est seule à avoir le talent et la valeur absolus qui ne tolèrent donc aucune remise en cause. Cette accumulation du pronom « vous » censé être utilisé par les écrivains est, sous la plume de Brenner, une façon vigoureuse de dénoncer leur orgueil et leur vision très matérialiste – pour des intellectuels qui devraient ne pas s’en soucier – de la fonction du critique qui n’a pour but que de « louer » l’écrivain et qui souvent le fait sans talent : « car il ne vous loue jamais autant que vous le méritez ». La valeur hautaine et exclusive du « vous » utilisé par les écrivains, pour qui les critiques ne sont que des « raté(s) » (l.5) et des « parasites » (l. 7), permet à l’auteur de les discréditer à leur tour et de souligner leur vaine et inutile vanité qui consiste à établir une hiérarchie où ils occuperaient une position très supérieure à celle des critiques, modestes et indignes « gratte-papier ».

Apparaît ensuite le pronom « on », à la ligne 7 : « on peut penser différemment ». Ce pronom est associé au verbe « penser » remettant ainsi en cause la prééminence intellectuelle des écrivains qui n’auraient donc pas le monopole de la réflexion ; il désigne l’auteur du texte et tous les critiques littéraires et associe tous les lecteurs susceptibles d’adhérer à la pensée de l’auteur. Sa valeur se veut la plus générale possible (car le critique est par essence ouvert) et s’oppose au sens élitiste et restreint du « vous » qui caractérise les écrivains murés dans leurs conceptions étroites. Non seulement le critique littéraire produit une « interprétation » (l.10) qui est souvent une « création » (l.10) semblable en tous points à celle des écrivains, même si son objet est différent, mais encore joue-t-il un rôle fondamental – certes indirect, mais efficient – au sein même de la littérature, en faisant la promotion de ces écrivains « fragiles » (l. 11) qui disparaîtraient du monde de la littérature parce qu’ils n’auraient pas conscience

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