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L'Étranger par Albert Camus : Analyse littéraire

Commentaire d'oeuvre : L'Étranger par Albert Camus : Analyse littéraire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Décembre 2021  •  Commentaire d'oeuvre  •  1 417 Mots (6 Pages)  •  1 803 Vues

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Français préuniversitaire 12ième 

Évaluation sommative – Analyse littéraire

« En te servant de l’œuvre L’étranger de Camus, démontre l’obstination de l’homme à vouloir donner un sens à tous ses actes »

L’absurdité est une philosophie qui a captivé l’attention de plusieurs écrivains durant les deux guerres mondiales, incluant monsieur Albert Camus, l’auteur de l’Étranger (1942). Avant les guerres mondiales, le monde n’a jamais vu une telle grande quantité de violence et de destruction. Questionner le sens de la vie est donc devenue un conflit interne très commun parmi les humains à travers le monde. L’optique de l’absurdité est assez unique comparée aux autres philosophies de la vie. Elle est centrée autour de la notion que la vie n’a aucun sens et que nous souffrons en essayant de donner du sens à quelque chose qui est simplement incompréhensible. En lisant l’Étranger, nous pouvons voir l’obstination de l’homme à vouloir donner un sens à tous ses actes à travers les personnages ainsi que les habitudes décrites dans le livre.

La théorie de l’attribution décrit comment les humains cherchent naturellement à expliquer les choses. Au-dessus de cela, nous favorisons les réponses rapides et simples à digérer plutôt que des explications complexes. D’ailleurs, cela pourrait expliquer l’aspect psychologique derrière l’invention des religions monothéistes, car il est plus digeste de comprendre qu’une entité est la raison de notre existence, plutôt que de se faire dire que ta vie ne veut rien dire et que la seule raison que tu sois ici est à cause du hasard. Camus illustre cela à travers le juge dans la deuxième partie du roman, d’ailleurs il se moque un peu de ce comportement : « Il agitait son crucifix presque au-dessus de moi (…) qu’il me faisait un peu peur. Je reconnaissais en même temps que c’était ridicule parce que, après tout, c’était moi le criminel. » (Camus, 105).

Camus exemplifie notre nature à vouloir justifier nos actes via les personnages du roman. Notamment, l’ami du protagoniste, Raymond. Ce personnage n’est pas particulièrement un homme très gentil. Avec l’aide de Meursault, Raymond conçoit un plan pour se venger contre

sa maîtresse. Il demande Meursault de rédiger une lettre adressée à elle, disant combien elle lui manque, qu’il l’aime et qu’il veut la voire afin de s’excuser. Meursault dit « Il voulait lui écrire une lettre «avec des coups de pied et en même temps des choses pour la faire regretter» » (Camus, 51). Son plan est de lui persuader à venir le voir pour qu’il puisse la tabasser. Dans le roman, Camus écrit que tout le monde dans le logement a entendu les cris de la maîtresse lorsque Raymond la battait : « Quelques bruits sourds et la femme a hurlé, mais de si terrible façon qu’immédiatement le palier s’est empli de monde. » (Camus, 57-58). Ce que Raymond a fait constitue un crime très sérieux. Raymond pense que l’infidélité de sa maîtresse est une justification pour l’avoir battu si brutalement. Il a même demandé l’opinion de Meursault, afin de confirmer à lui-même que son plan est justifiable : « Il m’a demandé si je pensais qu’il y avait de la tromperie, et moi, il me semblait bien qu’il y avait de la tromperie, si je trouvais qu’on devait la punir et ce que je ferais à sa place, je lui ai dit que qu’on ne pouvait jamais savoir, mais je comprenais qu’il veuille la punir. » (Camus, 51). Il est aussi mentionné dans le livre que la tromperie d’une femme est vue comme une justification pour l’abus dans un contexte législatif, soulignant le sexisme que les femmes subissaient dans ce temps : « Il m’a dit qu’il fallait que je lui serve de témoin (…) Selon Raymond, il suffisait de déclarer que la fille lui avait manqué » (Camus, 60).

Un autre exemple illustrant l’obstination des personnages à vouloir donner du sens aux actes humains est lorsque Meursault doit se présenter à la cour après avoir tué un homme. L’attitude de Meursault contraste bien celle du reste de la société. Il avait réellement aucune excuse pour avoir tué l’homme, notamment de lui avoir tiré dessus cinq fois : « …«Pourquoi, pourquoi avez-vous tiré sur un corps à terre?» Là encore, je n’ai pas su répondre » (Camus, 104). Meursault est un homme qui suit ses pulsions sans les questionner : « …je lui ai expliqué que j’avais une nature telle que mes besoins physiques dérangeaient souvent mes sentiments. Le jour où j’avais enterré maman, j’étais très fatigué et j’avais sommeil. » (Camus, 100). S’il veut dormir, il dort. S’il veut fumer, il fume. Il n’a pas ressenti la nécessité de se justifier devant le juge. Quand son avocat initial a tenté de trouver un raisonnement à son acte afin de le défendre en avant du juge, Meursault n’avait rien à dire qui aiderait son cas. L’avocat lui a demandé s’il était triste que sa mère soit morte afin d’utiliser son décès récent comme argument de défense. Meursault lui a répondu que non, il n’était pas triste : « Sans doute, j’aimais bien maman, mais cela ne voulait rien dire. » (Camus, 100). L’avocat s’est vite frustré envers Meursault et son manque de volonté de se défendre. C’est un fait point et claire que Meursault a tué l’homme – il ne comprenais pas pourquoi il devait se justifier. Il ne comprenait surtout pas le rapport entre le décès de sa mère et son acte : « Je lui ai fait remarquer que cette histoire n’avait pas de rapport avec mon affaire, mais il m’a répondu seulement qu’il était visible que je n’avais jamais eu de rapports avec la justice. » (Camus, 101). Mais, dans les yeux de la société, le fait de ne pas pleurer au funérailles de ta mère et l’acte de tué un homme ont une forte corrélation. Son manque d’émotion au funéraire de sa mère était le plus grand facteur déterminant son destin en prison. Camus écrit après la publication de son livre que dans notre société, un homme qui ne pleure pas au funéraire de sa mère risque d’être condamné à la mort.

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