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L'intertextualite

Dissertation : L'intertextualite. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Janvier 2013  •  Dissertation  •  1 476 Mots (6 Pages)  •  3 667 Vues

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Plan :

I) Approche générale

II) Etude détaillée du concept

2-1 Définitions

2-2 Manifestation et fonctionnement

2-3 Fonction

2-4 Fréquence et classification

2-5 Protocole de lecture

III) Espace critique

3-1 Théoriciens

3-2 Lexique des termes connexes

IV) Pour finir

I) Approche générale

Apparu comme néologisme des années soixante, le concept d’intertextualité qui devait avoir une grande fortune en théorie littéraire fit aussitôt face à une difficulté de taille : le droit de cité. Plongé dans le cercle vicieux des définitions, il en ressortit pourtant en gagnant en précision sémantique. Aujourd’hui, il fait explicitement référence à l’ensemble de liens complexes qu’un texte entretient avec l’histoire littéraire et même l’histoire de la connaissance en générale.

Cependant, l’intertextualité est à différencier de la recherche des sources et des influences. Etablissant des rapports entre les textes par-delà leur apparente spécificité (il faut savoir qu’on invente rarement en littérature), elle leur dresse ce qu’on pourrait appeler une méga« généalogie » littéraire en les abordant sous l’angle de vue thématique (similitude des sujets), esthétique (« tout est dit » mais il reste d’autres manières de dire) et linguistique (importation ou exportation d’outils linguistiques pour un texte novateur).

II) Etude détaillée du concept

2-1 Définitions

Toute réflexion étant d’abord réflexion sur les mots, le concept d’intertextualité ne peut être élucidé sans au préalable un corps définitionnel précis dégagé par ceux qui en assurent l’autorité. Une première définition, fonctionnelle surtout, serait celle de Julia Kristéva :

Le texte est […] une productivité, […] il est une permutation de textes, une intertextualité : dans l’espace d’un texte, plusieurs énoncés, pris à d’autres textes, se croisent et se neutralisent.

La définition de Marc Eigeldinger est encore plus fonctionnelle :

Elle trouve sa légitimation, sa véritable fin dans l’étude et la pratique, dans son insertion à l’intérieur de l’espace textuel littéraire. Elle instaure un échange, un dialogue entre deux ou plusieurs textes, elle est une greffe opérée sur le grand arbre ou sur le vaste corps de l’écriture.

Quant à Laurent Jenny, sa définition serait celle des dictionnaires :

L’intertextualité désigne non pas une addition confuse et mystérieuse d’influences, mais un travail de transformation et d’assimilation de plusieurs textes par un texte centreur qui garde le leadership du sens.

Peter Dembowski, lui, en donne une définition pratique :

L’intertextualité met l’accent sur les correspondances entre les textes et un contexte littéraire plus large, c’est-à-dire, le genre, les conventions.

Une dernière définition serait celle de Michel Riffaterre qui assimile la notion à ce qu’on pourrait appeler la lecture transgressive, discontinue, révélatrice d’une instance plus forte que le sens, la signifiance. Ainsi, l’intertextualité est

Le mécanisme propre à la lecture non linéaire ; elle seule, en effet, peut produire la signifiance, alors que la lecture linéaire commune aux textes littéraires et non littéraires, ne produit que le sens.

Cette étape élucidée, il reste maintenant de passer à un niveau plus concret, à savoir les manifestations et le fonctionnement de l’intertextualité.

2-2 Manifestations et fonctionnement

L’intertextualité n’est pas une donnée statique et uniforme, et obéit en cela à la complexité même de l’œuvre littéraire. D’abord, elle peut être interne (quand un auteur brode sur la matière de ses propres textes antérieurs) ou externe (lorsque d’autres textes, étrangers, et d’autres genres sont mis à contribution) ; d’autre part, elle peut être explicite et facilement repérable, ou implicite et allusive. Les intertextes, quant à eux, (voir lexique) sont plurifonctionnels, en variant de l’argument d’autorité aux effets de surprise. Notons aussi que l’intertextualité a des véhicules ou modes, entres autres pertinents : la citation, l’allusion, le pastiche et la mise en abyme.

La citation est de loin le premier mode de l’intertextualité du fait qu’elle est le plus souvent insérée à l’aide de signes formels explicites. Sa variante la plus courante est l’épigraphe donnée généralement comme une balise sémantique, un indice possible du sens éclairé a priori (la métagraphe ou épigraphe de fin de texte est conclusive et joue un pareil rôle). Du reste, l’épigraphe peut être le commentaire ou la justification d’un contenu, comme elle peut représenter une fenêtre d’avance ouverte sur un énoncé ; sa valeur d’autorité et sa fonction ornementale (l’effet épigraphe) sont aussi à signaler.

L’allusion, quant à elle, est un non-dit suggestif, un clin d’œil amusé et voilé pour mettre en exergue une idée mise en ellipse. Fontanier lui distingue quatre types : historique, mythologique, morale et verbale. L’allusion est du reste plus libre que la citation.

Le pastiche ou imitation stylistique proche de la parodie (à travers le jeu verbal) et la

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