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L'ingénu de Voltaire

Commentaire de texte : L'ingénu de Voltaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Janvier 2016  •  Commentaire de texte  •  2 027 Mots (9 Pages)  •  1 309 Vues

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L'extrait étudié ici est tiré de L’Ingénu rédigé par Voltaire en 1767. Cependant le récit se passe sous le règne de Louis XIV, en l'écrivant à cette date il est sûr d'éviter la censure. Néanmoins son ouvrage sera retiré de la vente sur ordre de la police. Dès qu'il l'apprendra, il s'empressera de refuser la paternité de ce pamphlet politique. Dans cet extrait l'Ingénu, arrivé depuis peu, dîne avec les Bas-Bretons. A travers ce personnage on découvre la société pleine de préjugés sous le règne de Louis XIV. Nous allons voir en quoi cet extrait est l'incipit d'un conte philosophique. Ainsi dans un premier temps, nous étudierons la situation initiale de cet histoire et dans un deuxième temps, les axes de réflexion majeurs de ce récit.

Dans l'incipit de L'ingénu, Voltaire nous présente la situation initiale avec des personnages stéréotypés. Tout d'abord le personnage principal, l'Ingénu, ayant dans son nom l'une de ses caractéristiques étant la naïveté, possède les attributs du héros. En effet dans le passage « je le sus, j'y courus, je terrassai l'Algonquin » Voltaire nous décrit un personnage courageux et fort. De plus, dans les extraits suivants « je lui rendis sa liberté, j'en fis un ami », « ma chère nourrice », « jamais un vrai Huron n'avait changé d'opinion, et que même il n'y avait point dans sa langue de terme qui signifiât inconstance » on comprend que le Huron est gentil et fait preuve de droiture morale et Voltaire nous le décrit comme fidèle par « Je n'en ai jamais eu qu'une » lorsqu'il parle du nombre de ses maîtresses. Deuxièmement, Mlle de Saint-Yves n'est assimilée qu'à deux traits, son caractère très croyant par son nom et Voltaire nous dit dès la première phrase de cet extrait qu'elle est « fort curieuse ». Ensuite Voltaire nous présente Mlle de Kerkabon, tout de suite son nom nous apporte deux informations sur celle-ci, en effet, le préfixe «Ker» a une consonance typiquement bretonne et le suffixe «bon» nous informe sur sa gentillesse. Cependant Voltaire insiste tellement sur ce caractère par les hyperboles « si bonne personne » et « avec beaucoup de bonté », qu'on se demande s'il ne veut pas plutôt insister sur le fait qu'elle est surtout niaise, voire simple d'esprit. Par la suite, nous trouvons le personnage opposé du Huron : le bailli. Tout de suite, Voltaire lui attribut l'adjectif qualificatif « impitoyable » et nous montre sa forte déformation professionnelle lorsqu'il ne peut « réprimer sa fureur de questionner », ainsi, on comprend le caractère méchant de ce personnage d'une, par « sa fureur » mais aussi par le fait qu'il ne peut s'empêcher de « questionner » ; ceci rappelant la torture lors de l'inquisition. Voltaire présente aussi les Bas-Bretons comme ignorant et curieux face au Huron par les passages « Tous les convives applaudirent avec étonnement » et « Tout le monde fixait les yeux sur l'Ingénu ». Ainsi l'auteur nous présente dans ce récit des personnages manichéens fortement stéréotypés se limitant à très peu de traits de caractères, beaucoup de sentiments se tirent de chacun, voire des sentiments amoureux.

Dans ce passage Voltaire nous annonce une future relation amoureuse entre l'Ingénu et Mlle de Saint-Yves. En effet, lorsque Mlle de Saint-Yves devient « fort curieuse de savoir comment on faisait l'amour au pays des Hurons » cela fait opposition entre son caractère saint et l’attirance sexuelle qu’elle éprouve pour le Huron. Attirance confirmée par la phrase « Mademoiselle de Saint−Yves, à ce récit, sentait un plaisir secret d'apprendre que l'Ingénu n'avait eu qu'une maîtresse, et qu' Abacaba n'était plus ; mais elle ne démêlait pas la cause de son plaisir », où Voltaire utilise le mot plaisir à double sens. De plus la phrase «Ces derniers mots plurent extrêmement à mademoiselle de Saint−Yves. » montre une certaine complicité entre le Huron et la belle. Néanmoins, une rivalité s'installe entre Mlle de Saint-Yves et Mlle de Kerkabon lorsque « Mademoiselle de Saint−Yves rougit et fut fort aise » mais « Mademoiselle de Kerkabon rougit aussi, mais elle n'était pas si aise » ce qui montre que Mlle de Kerkabon est aussi attirée par le Huron sauf que celui-ci est déjà épris de l’autre femme. Dans cet extrait Voltaire amène aussi une parodie d'histoire d'amour avec l'histoire d'Abacaba. En effet, lors de sa description Voltaire utilise une énumération ainsi qu’une graduation avec « les joncs ne sont pas plus droits, l'hermine n'est pas plus blanche, les moutons sont moins doux, les aigles moins fiers, et les cerfs ne sont pas si légers que l'était Abacaba » afin de montrer l’affection du Huron pour sa belle défunte. Ainsi cet extrait pose une intrigue amoureuse entre deux personnages, cependant la parodie de l'histoire d'amour y amène un esprit comique.

A partir de cet extrait le lecteur peut s'attendre à un récit mêlant comique et ironie, en effet, le caractère comique est présent par l'histoire de « mademoiselle Abacaba » qui est aussi une parodie du roman de chevalerie on peut le remarquer notamment avec comme princesse « mademoiselle Abacaba » ce qui est déjà ironique de part l’opposition entre mademoiselle et le nom sauvage, comme grand méchant « l’ours » et comme acte héroïque « je le sus, j'y courus, je terrassai l'Algonquin » ce qui reste bien moins grandiose que de battre un dragon. Ici, l’auteur utilise aussi un décalage de niveau de langue lorsqu'il associe le terme « terrassai » avec « un coup de massue ». D'autre part, nous avons plusieurs comiques de situation avec le préjugé des sauvages cannibales « Les parents d'Abacaba voulurent le manger, mais je n'eus jamais de goût pour ces sortes de festins » ou avec l'attitude du Huron lorsque sa chère et tendre fut mangée par un ours, il conte « j'ai puni l'ours, j'ai porté longtemps sa peau; mais cela ne m'a pas consolé » ou encore « ce sera une cérémonie bien brillante ; il en sera parlé dans toute la Basse−Bretagne, et cela nous fera

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