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L'image du roi et l'image du pouvoir

Fiche : L'image du roi et l'image du pouvoir. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Janvier 2016  •  Fiche  •  975 Mots (4 Pages)  •  649 Vues

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Œdipe Roi - L'image du roi et l'image du pouvoir

LE POUVOIR

Dans les deux œuvres, Œdipe Roi de Sophocle et de Pasolini, la notion de pouvoir apparaît partout. En effet, dès les premières scènes, Œdipe appelle le prêtre en vue d’accéder au savoir, pour lui savoir et pouvoir sont indissociables.

 Œdipe est aveuglé par son pouvoir de tyran, on note d’ailleurs qu’« Œdipe tyran » est la traduction du titre grec Oidipoùs turannos. Toutefois, utiliser le mot tyran de nos jours est complexe puisqu’il renvoie à un homme qui aurait pris le pouvoir de façon illégitime et qui se placerait au-dessus de la justice. Tandis qu’avant, la tyrannie était une forme de gouvernement proche de la monarchie. Chez les Grecs, le tyran est un souverain qui gouverne seul, mais ce ne sont ni la violence ni le droit divin qui fondent sa légitimité : son pouvoir lui a été conféré avec l’assentiment du peuple.

Enfin, on peut parler d’un des derniers épisodes de l’histoire d’Œdipe : sa mutilation. On peut l’interpréter comme le geste d’un homme qui se libère d’une force occulte en lui, qui se libère du joug des dieux. " Ce fut Apollon, amis, Apollon / qui lança les maux que voici, les maux / sur moi que voici, sur moi, ces horreurs / Mais la propre main et la seule / qui m'a frappé, c’est bien la mienne ! " Il est également possible de supposer que ce geste marque une dernière fois l'hybris d'Œdipe qui veut défier les dieux en s'infligeant lui-même sa propre punition, les privant de ce pouvoir. On peut dire qu’il se libère de la « tyrannie » des dieux, de leur toute puissance.

Œdipe incarne le pouvoir puisqu’il est le seul à être en mesure de sauver Thèbes de la peste, le seul à pouvoir résoudre l’énigme du Sphinx. Il apparaît comme un être digne de confiance au début de la pièce puisque le peuple de thébains s’en remet à lui. Son pouvoir lui confère donc d’importantes responsabilités qu’il se dit prêt à assumer : « Quel que soit le coupable, j’interdis à tous, dans ce pays où j’ai le trône et le pouvoir, qu’on le reçoive, qu’on lui parle, qu’on l’associe aux prières ou aux sacrifices, qu’on lui accorde la moindre goutte d’eau lustrale. »  Il est donc à la fois tyran et sauveur : Œdipe occupe une position ambiguë, complexe et si difficile à tenir que la fin ne peut être que tragique. Sa puissance, son pouvoir et la démesure qu’ils occasionnent le mèneront à sa perte.

Dans l’œuvre de Sophocle, le bâton d’Œdipe a plusieurs significations. Il est à la fois, signe de sa fragilité et de la perte de son pouvoir mais aussi signe de royauté et de violence (puisque c’est avec ce bâton qu’il tue son père). En effet, Œdipe frappe le vieillard, Laios, avec un bâton : le bâton du voyageur, Œdipe voyage physiquement mais aussi « mentalement », il est en pleine quête d’identité, à la recherche de lui-même. « Mais le vieux me voit, il épie l’instant où je passe près de lui et de son chariot il m’assène en pleine tête un coup de son double fouet. Il paya cher ce geste-là ! En un moment, atteint par le bâton que brandit cette main (…) ».

Les deux œuvres permettent de questionner le pouvoir, qu'il s'agisse de celui exercé sur les hommes par les dispositifs politiques comme de celui issu des puissances qui nous excèdent, dieux et malédictions. Mais avec Œdipe s'ajoute cette question d'un pouvoir occulte comme à l'intérieur de soi, main dissimulée qui tire les ficelles de l'identité.

LE ROI

Dès le prologue de la pièce de Sophocle, l’aide d’Œdipe est demandée par le porte-parole du peuple. Il est aimé de tous, il a su résoudre l'énigme du sphinx et sauver Thèbes. Le peuple le voit donc comme un héros et lui voue une confiance aveuglée par l’admiration. Il y a une certaine idée de grandeur qui émane d’Œdipe puisqu’il a la ville à ses pieds. En bon roi, inquiété par les plaintes de son peuple et plein de compassion, il a envoyé Créon consulter l'oracle de Delplhes pour savoir ce qu'il fallait faire pour éradiquer la peste qui ravage Thèbes : " J'ai délégué Créon, mon beau-frère, auprès d'Apollon pythien, je l'ai chargé de s'enquérir des actes ou des paroles par lesquels je sauverais la cité."

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