L'extase matérielle, Le Clezio

J.M.G Le Clézio, extrait de L’extase matérielle.

Question traitée:

En quoi ce texte relève-t-il de genre de l’essai?

Introduction

- dans les éléments biographiques ne pas oublier le Nobel en 2008

- penser aussi au titre:

Extase matérielle: 2 sens: critique et péjoratif (ne trouver le bonheur que dans le matériel, la consommation…) ou plutôt neutre (le bonheur passe passe ce que l’on peut toucher, éprouver comme le corps…)

- un essai est un écrit d’argumentation directe dans lequel un auteur expose plus ou moins objectivement ses idées au service d’une thèse donc:

1ère partie: la réflexion sur le bonheur dans ce texte

2ème partie: comment les idées sont-elles exposées

I. La réflexion sur le bonheur

- texte composé de 5 paragraphes qui à partir de l’interrogation même de l’idée de bonheur se propose se montrer que cette quête comme celle du sens en général est vaine.

- le 1er paragraphe pose le thème du texte et énonce la thèse de l’auteur:

« Le bonheur est simplement un accord entre le monde et l’homme: il est une incarnation »

Thèse précisée plus bas

« La seule vérité est d’être vivant, le seul bonheur est de savoir qu’on est vivant », c’est la conscience de vivre

On voit que cette thèse n’est pas sans lien avec les textes de Montaigne et de Rousseau.

- l’auteur justifie ensuite sa thèse:

dans le 2ème paragraphe, Le Clézio critique l’idée que le bonheur puisse faire l’objet d’une théorie ce qu’il qualifie d’ « absurdité », idée qu’il justifie par « la rupture » que la théorie et « les systèmes (…) supposent avec le monde vivant ». Bref, selon l’auteur la vie est assez « vaste, tragique, comique » sans qu’il soit nécessaire de trouver un bonheur hors de celle-ci.

- le 3ème paragraphe poursuit cette critique des théories du bonheur en avançant l’idée qu’elles sont surtout produites pour la « gloire » de leurs créateurs et qu’elles sont totalement désincarnées c’est-à-dire qu’elles n’ont pas de mise en pratique dans la vie.

- le paragraphe suivant continue cette opposition entre l’intelligence et la vie, entre les idées et le corps en affirmant que « l’histoire de la pensée humain est (…) un vain jeu de cubes » et pour tout dire que tout étant mouvant « le visage de la vérité » se modifie sans cesse.

- enfin le dernier paragraphe confirme l’idée que le bonheur n’est pas une question qui aurait une réponse dans la mesure où le monde est à vivre non à essayer de comprendre: « pas de solution (…) de clé  » parce que «  pas de problème, de raison ». L’homme peut « apercevoir » et non « comprendre ».

On voit donc que la question du bonheur qui ouvre ce passage permet à l’auteur d’élargir sa réflexion à la vie et au monde en général. Dans ce texte, le bonheur est à l’image de toutes les préoccupations humaines. Selon Le Clézio l’homme devrait se contenter de vivre, d’être dans l’aventure des choses mouvantes sans chercher sans cesse à expliquer par l’intelligence une vie qui doit être avant tout vécu par le corps…

II. Comment ces idées sont-elles exposées?

- énonciation, présence de l’auteur.

Ici pas de marque de 1ère personne. Seul le pronom « nous » l.3 apparaît une seule fois ce qui témoigne du « je » s’incluant dans la masse des humains.

Pour le reste la réflexion se fait plus large avec des pronoms indéfinis comme « on » ou des des termes comme « la civilisation », « l’homme ».

- Néanmoins cet effacement du « je » n’exclut pas le caractère de méditation que revêt ce passage.

En témoigne la triple question rhétorique qui ouvre le texte; ces trois questions vont d’une formulation simplifiée « Pourquoi le bonheur? » à une mise en question plus complexe de la nécessité et de la matière même de l’idée de bonheur. D’emblée le bonheur est

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