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L'expédition de Maupertuis en Laponie

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Par   •  11 Décembre 2016  •  Cours  •  701 Mots (3 Pages)  •  686 Vues

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Le déroulement de l’expédition en Laponie

Au départ de Paris, ce voyage débute le 20 avril 1736 et se termine en été 1737. Il se déroulera apparemment dans une bonne ambiance malgré les difficultés, car Maupertuis est un organisateur hors pair et un bon vivant. L’expédition s’organise en deux temps : un premier groupe d’académiciens sous la direction de Louis Godin (l’équipe comprenait aussi un ami de Maupertuis, Charles Marie de La Condamine et Pierre Bouguer) est envoyé en Amérique du Sud, dans ce qui était alors le Pérou (et aujourd’hui l’Équateur) en 1735. Sa mission était de mesurer la longueur d’un arc d’un degré le long d’un méridien. Cassini ayant déjà réalisé des mesures similaires vers Paris, il serait alors possible, en comparant les résultats respectifs, de résoudre la controverse : si un degré à l’équateur était plus long, alors la terre était un citron, sinon c’était une orange !

Toutefois, ce premier voyage est jugé insuffisant pour décider la question. Maupertuis vit alors une splendide occasion de se distinguer. En effet, pensait-il, une expédition pour mesurer la longueur d’un degré dans une région proche du pôle apporterait un résultat beaucoup plus sûr, d’autant qu’il doutait de la précision des résultats de Cassini.

Un second voyage est donc prescrit en complément : vers le cercle polaire – précisément en Laponie – auquel participent les académiciens Clairaut, Camus, Lemonnier, l’abbé Outhier, correspondant de l’Académie, et Anders Celsius (1701- 1744), astronome et physicien suédois et futur créateur de l’échelle thermométrique centésimale (1742), le fameux « degré Celsius ». Celsius se procure des instruments géométriques du dernier cri.

La troupe s’embarque sur le navire Le Prudent, bourré d’instruments et d’alcools – des eaux-de-vie et des vins – pour résister au grand froid polaire (on retrouve plaisamment cette cargaison dans Micromégas, lors du sauve-qui-peut des « mites »). Elle quitte Dunkerque le 2 mai 1736 pour la Suède, et arrive à Stockholm le 21 mai. Là, ils sont présentés au roi de Suède par l’ambassadeur de France, le copte de Castéjà et c’est seulement le 6 juin 1736 qu’il reparte vers le Nord. Une fois au pôle nord, l’expédition effectue des mesures rendues difficiles par la rigueur du climat et les attaques rangées d’armées de moustiques polaires ; et aussi parce qu’il est nécessaire de parfaitement réajuster et de revérifier. L’expédition inaugure une toute nouvelle technique géométrique : les triangles. Il s’agit d’un procédé révolutionnaire de mesure aérienne par triangles, permettant d’éliminer les erreurs de mesure inévitables au sol, parce qu’il n’est pas plat. Pendant leur travail, nos scientifiques suscitent la curiosité des Lapons, qui descendent des montagnes pour les voir, eux et leurs curieux instruments. Les voyageurs se familiarisent avec les mœurs laponnes. Ici s’inscrit l’épisode – que Voltaire n’a pas laissé passer – des fameuses « deux Lapones » : deux sœurs ravissantes aux longs cheveux blonds presque blancs, qui ont conquis les cœurs de Maupertuis et de Clairaut. Les deux Lapones ne sont cependant jamais montées sur le bateau de retour, contrairement à ce que dit M. de Voltaire.

Après avoir

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