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L'engagement de Lamartine contre l'esclavage

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Par   •  25 Octobre 2020  •  Dissertation  •  2 149 Mots (9 Pages)  •  825 Vues

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        L’histoire de l’abolition de l’esclavage est complexe en France. Cette question a débuté au siècle des Lumières. L’esclavage avait été aboli une première fois en 1794 mais Napoléon l’a rétabli quelques années plus tard, en mai 1802.

Lamartine, par un discours engagé, propose à son auditoire de renoncer à un patriotisme négatif. Pour cela, nous allons procéder à un commentaire linéaire. Tout d’abord, nous allons voir que l’orateur aborde l’équité des hommes. Ensuite, nous verrons que le terme patriotisme est un terme à décrypter. Puis, nous analyserons les deux types de patriotisme que Lamartine évoque.

        Dans un premier temps, Lamartine aborde le sujet de l’équité des hommes selon la volonté de Dieu.

        Tout d’abord, Lamartine pose des questions rhétoriques de la ligne 1 à ligne 6. Dans ces questions, on comprend que vouloir une patrie, pour un esclave, est une aspiration légitime (« biens de la vie civile »). Avec ce parallélisme de construction « est-il vrai que nous soyons moins patriotes », Lamartine veut pousser à la réflexion et insister sur le terme de « patriote » qui est l’idée principale de son discours. Il oppose ceux qui ne veulent pas l’équilibre entre les hommes (« ne veulent pas que d’autres les possèdent ») et ceux qui sont favorables à cette égalité (« nous voulons donner une patrie à toute une race d’hommes »).

La troisième question propose un raisonnement analogique, en effet, il compare l’héritage des enfants de Dieu à l’héritage d’un père à ses fils (« l’héritage des enfants de Dieu […] ressemble à cet héritage borné du père de famille »). Comprenons que les enfants de Dieu, vu comme un père, ont tous reçu en héritage un monde avec des « biens de la vie civile », il n’a pas privilégié tel ou tel enfant. S’il y a un déséquilibre dans la remise de ces biens, l’erreur ne vient pas de Dieu, mais elle vient des hommes.  Lamartine, par ses interrogations, s’appuie sur des valeurs supérieures et religieuses que son public est censé connaitre et partager avec lui.

        Dans ses questions, Lamartine demande si le fait de vouloir l’équité des hommes fait de lui et ses compagnons, des personnes moins patriotes. A partir de la ligne 7, il répond par « Non ». « Vous le savez bien » confirme l’idée que l’orateur s’adresse à un public qui est en osmose avec ses paroles, il ne s’adresse pas à des adversaires. De la ligne 7 à la ligne 9, on a une très longue phrase fragmentée par des virgules et des points virgules qui permettent de rythmer le discours. Lamartine revendique la conception de Dieu (« père commun » l.7) selon laquelle les biens sont accessibles à tous les hommes. Selon le romantique, le domaine de Dieu, qu’on pourrait appeler univers, est illimité, il est « infini » non seulement en terme de progrès intellectuel (« avec le travail » (l.8)), avec tout ce qui concerne l’ « espace », c’est-à-dire le milieu dans lequel l’homme vit, mais aussi en terme de progrès au niveau de la civilisation qui comprendrait les facultés, c’est-à-dire les capacités, les droits et les développements. Lamartine met en avant le propos « c’est le champ de Dieu ». Pour cela, il l’isole par un point virgule, il fait une sorte de conclusion ; il met en lumière ce qui importe le plus dans ce paragraphe.

        Enfin, Lamartine s’en prend à celui qui s’oppose au désir de patrie et qui pose des limites. Selon lui, celui-ci s’oppose aussi à Dieu (« il empiète sur Dieu lui-même » l.11). Lamartine intègre un discours direct « Vous n’y entrerez pas » pour rapporter la parole des adversaires qui rejettent les étrangers. Il utilise les pronoms démonstratifs « celui » et « celui-là » : avec « celui-là », il y a une forme d’éloignement, en effet « là » désigne quelque chose ou quelqu’un de loin, ici, on pourrait penser que Lamartine en fait usage pour montrer cette distanciation qui existe entre lui et ses adversaires. Ensuite, l’écrivain qualifie l’adversaire avec des adjectifs qualificatifs péjoratifs comme « dur », « cruel », « blasphémateur » et « insensé ». La locution « pas seulement » illustre une amplification, Lamartine ajoute des adjectifs pour dévaloriser celui qui n’accepte pas les autres patries. L’exclamation permet d’accentuer le mépris de l’orateur, ce qui suscite l’approbation de l’auditoire, avec la didascalie « Vive adhésion ».

Lamartine commence donc par se poser des questions sur l’égalité des hommes, il utilise un terme, « patriote », qui est l’idée même du discours, mais le patriotisme est une notion difficile à comprendre.

        Dans un second temps, le terme « patriotisme » est un mot qu’il faut déchiffrer.         D’abord, c’est un terme qui, par des définitions vagues, engendrent incompréhension et hostilité entre les hommes. C’est pourquoi Lamartine veut éclaircir cette notion. Il commence par poser une question rhétorique « Ne serait-il pas temps de s’entendre enfin sur ce qu’on appelle patriotisme » (l.13). L’adverbe « enfin » marque l’impatience de Lamartine : les hommes ont passé trop de temps à chercher des définitions du patriotisme sans jamais s’accorder. L’écrivain aurait pu couper sa phrase ici, mais il choisit de justifier son interrogation avec  la locution « afin ».  Il explique que le fait de ne pas avoir tous le même ressenti sur un même terme entraine de l’incompréhension (« termes mal définis », « erreur »), mais aussi de la colère (« injures », « irritation »).  

Cette question rhétorique sert donc à apporter la réponse elle-même. Elle admet comme vrai la phrase énoncée sous sa forme interrogative.

        Par la suite, Lamartine donne une définition générale du patriotisme avec un présent de vérité général « Le patriotisme est le premier sentiment, le premier devoir de l’homme ».  L’orateur fait appel à l’anaphore « premier » pour montrer l’importance du rôle du patriotisme. Il explique que la nature, vue comme l’univers, rattache d’abord l’homme à son pays ; on peut comprendre que le patriotisme est inné, que l’homme nait avec, il n’apprend pas à être patriote. Cette idée est renforcée par les locutions adverbiales « par-dessus tout » et « avant tout » (l.17). Le patriotisme est également un lien familial. D’ailleurs, le champ lexical de la famille est présent dans le discours, on trouve les mots « enfants » (l.4), « père de famille » (l.5), « frères » (l.6), « famille élargie » (l.18). L’orateur ajoute que si un homme n’est pas patriote, c’est-à-dire qui n’aime pas sa patrie, ne prend pas sa défense, celui-ci n’appartient pas à la nation, il le qualifie donc de « nomade », personne qui n’a pas de lieu fixe.

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