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L'ecole Des Femmes Commentaire Acte 2 Scene 5

Mémoire : L'ecole Des Femmes Commentaire Acte 2 Scene 5. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Février 2015  •  1 838 Mots (8 Pages)  •  5 345 Vues

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INTRODUCTION

L’Ecole des Femmes fait entrer Molière dans la littérature française. Cette pièce qui est une comédie est présentée pour la première fois le 26 décembre 1662 au

Palais Royal. Elle remporte un immense succès et vaut à Molière une recette importante ainsi qu’une récompense de 4000 livres de la part du Roi.

L’extrait que nous allons étudier se trouve dans la scène 5. C’est la scène la plus longue du deuxième acte de « l’Ecole des femmes ». Arnolphe convoque Agnès

pour savoir ce qui s’est passé entre sa « protégée » et Horace pendant son absence. Arnolphe avec habileté par le truchement d’un ton « mi câlin mi impérieux »

réussit à faire parler Agnès de son rôle dans cette confrontation.

Cette scène est un dialogue entre deux personnages opposés, un homme et une femme, deux situations inverses, un bourgeois rusé et une jeune fille innocente et

compliquée, mais tout de même maligne. L’évolution psychologique de ce couple se traduit à travers le quiproquo et l’art de l’alexandrin. Tout d’abord, étudions le

caractère des deux protagonistes et le fonctionnement burlesque basé sur le quiproquo qui se déroule tout au long de cet extrait.

I. Le caractère des deux personnages.

1/ Arnolphe : Fou de rage, Arnolphe est vraiment choqué quand Agnès lui avoue qu’elle a donné à Horace le ruban, cadeau d’Arnolphe à Agnès (ruban : un mot

emprunté au moyen néerlandais ringband « colier » ou ring « anneau » anglais ; ce cadeau symbolique a une valeur morale représentant un engagement sentimental).

Arnolphe, toujours sûr de lui, ressent dans cette annonce une humiliation, un danger de perdre la bataille amoureuse. Ce danger est perçu avec l’adjectif quitte (dans l’

expression « rendre quitte » ou « être quitte ». Cet adjectif est emprunté au latin juridique médiéval quitus « libéré d’une obligation juridique, une extension « exonéré,

déchargé » quelque chose désagréable, d’un danger – Dictionnaire historique de la langue française), par le verbe retomber, équivalent être abattu. L’obsession de

cocuage s’exprime bien fort dans la métaphore par la métonymie, le verbe « affronter » (de front signifie aller au devant, faire face, faire front. Front, est issu du latin

frons, frontis « front », mot obscur qui reprend tous les sens du grec où le front s’était considéré comme le miroir de sentiment (en particulier de la pudeur, de l’

impudence – Dictionnaire historique de la langue française)

v.587 : Grâce aux bontés du Ciel, j’en suis quitte à bon compte.

v.588 : Si je retombe plus, je veux bien qu’on m’affronte.

Ces deux vers décrivent le fait qu’Arnolphe parle à lui-même, (à part) en montrant ses inquiétudes. Tout de suite, il prend un ton impérieux par l’interjection « Chut ! »,

signifiant, « Silence ! Taisez –vous ! ». Rusé, Arnolphe critique Horace, un blondin, dit-il, terme méprisant. Pour rabaisser Horace, Arnolphe explique à Agnès que les

paroles de ce dernier ont pour but de l’abuser, de se moquer d’elle :

v.591 : Que de vous abuser, et puis après s’en rire.

Sa leçon de morale est composée ironiquement de mots portant le sens érotique, comme chatouiller, baiser, langueur (v.599), grand plaisir, douces caresses, goûter

(V. 607, 608,609). Ensuite, il résume que la séduction d’Horace n’est qu’un « péché mortel plus gros », un discours chrétien dans sa plénitude.

v. 599 : Est un péché mortel des plus gros qu’il le fasse.

Nous avons dans cet extrait une mise en scène de péché, un discours de peur et de manipulation. Arnolphe explique à Agnès que la rencontre entre elle et Horace est

la cause d’un péché mortel, de la colère de Dieu quand arrivera le Jugement dernier.

Le mot actions (ac-ti-ons entre le i et le o) réfère sa colère en se prononçant ce mot actions par la diérèse (vers. 602).

Il impose son point de vue en disant que le mariage est la seule issue pour éviter ce péché.

Tous ces discours reflètent l’image d’une personne polymorphe et obsédée. Il profite de ce moment là pour lui proposer le mariage (v.613) mais cette déclaration porte

sur un quiproquo (de v.613 jusqu’ au v.624). La proposition de mariage d’Arnolphe a un autre sens c'est-à-dire une cruauté non apparente, comme un animal féroce qui

s’amuse avec sa proie avant de la tuer. Dans sa naïveté, Agnès pense-t-elle qu’Arnolphe veut la marier à Horace (v.612) ?

2/ Agnès est une fille innocente qui n’a pas le sens du péché. ! Elle avoue son innocence par le vers « Et je ne savais point encor ces choses-là ».

Elle ne comprend pas que l’Amour, cette chose si douce et si plaisante (v.604) puisse évoquer la colère de Dieu et soit défendue par la morale ? Pour elle, l’Amour n’

apporte que la joie et elle veut y goûter (v.605). La répétition des mots « courroucé » (3 occurrences de ce mot ; v.604, 605) et les deux points d’interrogations (v.603)

expriment une grande surprise. En plus, les deux points d’exclamation (v.604) et l’interjection « hélas », marquent une déception. Profitant de cette naïveté, Arnolphe

impose son point de vue sur le mariage comme s’il tendait un piège à cette jeune fille. Elle croit en lui comme un tuteur qu’il est, voire un sauveur, elle lui montre son

affection dans le bons sens « v.618 : Que, si cela se fait, je vous caresserai ! »

La réponse d’Arnolphe commençant par l’interjection

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