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L'apologue

Dissertation : L'apologue. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Mars 2017  •  Dissertation  •  2 133 Mots (9 Pages)  •  1 192 Vues

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Un apologue est un récit qui a pour fonction d'illustrer une leçon morale qui peut être formulée explicitement. La visée de l’apologue est donc argumentative. L'apologue propose des personnages et des situations symboliques, représentatifs de la morale que l'auteur veut en dégager. 

A)        L'apologue : l'alliance de deux parties aux manifestations différentes

1)         La fable est corps et la morale est l'âme (définition et histoire)

2)         Le rôle de ces parties

3)        Les différentes formes d'alliances (début/fin/implicite)

B)         L'importance du récit

  1. L'apologue : l'alliance de deux genres aux manifestations différentes
  1. La fable est corps et la morale est l'âme (définition et histoire)

        Dans sa thèse intitulée La Fontaine et ses fables, Hippolyte Taine distingue trois étapes de l'évolution de la fable. La première étant « la fable philosophique », qui a pour seul but de démontrer la morale, « la fable primitive » qui correspond à la fable du Moyen-Age, et « la fable poétique » qui est celle de Jean de La Fontaine. Cette évolution de la fable nous permet de comprendre la distinction qui est faite par le fabuliste: « L'apologue est fait de deux parties dont on peut appeler l'une le corps, l'autre l'âme. Le corps est la fable ; l'âme, la moralité ». Le sens du mot «fable» n'est pas le même de celui  que nous utilisons aujourd'hui. Lorsque Jean de La Fontaine évoque la fable, il fait référence au récit de l'apologue. Ainsi, la fable est composée de deux parties : le récit et la morale. Ces deux éléments forment l'essence de la fable et ce, depuis la création de ce genre. La fable L'Homme et la Couleuvre met en évidence les deux aspects du genre. La morale apparaît aux derniers vers de la fable : « Mais que faut-il faire ?/ -Parler de loin ou bien se taire » tandis que le récit se contient dans le reste de la fable. Si l'alliance de la morale et du récit est certaine pour définir la fable, Jean de La Fontaine pointe une tension entre ce deux parties en associant l'une au corps de l'apologue et l'autre à l'âme. L'aspect éphémère du corps et l'importance de l'âme dans ce XVIIème siècle catholique semblent montrer que la morale est l'élément le plus précieux de la fable. Cela peut se comprendre puisque dès sa création, la fable n'avait pour objectif que d’illustrer la morale. Il est vrai que l'aventure de l'homme et de la couleuvre met en lumière la morale, la couleuvre a tenté de faire justice en accusant l'homme et ce fût pire, elle aurait dû se taire. La portée importante de la morale dans la fable peut aussi se comprendre par l'étude des rôles des deux parties du genre.

  1. Les manifestations de ces genres (animaux vs maximes) et leur rôle

La morale et le récit de la fable prennent deux formes différentes parce qu'ils ont deux fonctions différentes : la première se veut instructrice tandis que la deuxième se veut plaisante. La fable semble donc être dans un premier lieu, un enseignement où le plaisir du récit se met au service de l'enseignement. La morales prend souvent la forme d'une maxime, une phrase courte (un ou deux vers) employée au présent de vérité générale tandis que le récit compose presque entièrement la fable. Le plaisir de la lecture de la fable passe par le récit qui raconte une histoire, qui met en scène des personnages et qui fait appelle aux émotions du lecteur en le plongeant dans une aventure. Dans la fable Le Lièvre et la Tortue les deux parties de la fable sont bien distinctes et prennent pleinement leur rôle. La sagesse que veut transmettre le fabuliste est annoncé dès le premier vers : « Rien ne sert de courir, il faut partir à point ». La phrase est courte et directe, elle vérifie toutes caractéristiques que nous avons évoquer. Cet enseignement est porté par les différents éléments du récit qui est annoncé au deuxième vers : « Le lièvre et la tortue en sont un témoignage ». Le divertissement est le résultat de l'union d'une intrigue drôle et d'un texte vivant. La mise en scène de personnage animalier est tout de suite entraînante et le défi de la tortue nous interpelle dès le troisième vers grâce au verbe « Gageons » qui évoque un pari fou. De plus, le récit porte bien la morale dans tous ses aspects puisque le lièvre qui ne s'est pas concentré pour réussir correctement sa course finit par perdre mais aussi car chaque animal incarne des valeurs qui sont pointées par le fabuliste. Le lièvre est vaniteux : « il y va de son honneur/ De partir tard » vers 25/26 ; tandis que la tortue est courageuse : « Elle se hâte avec lenteur » vers 22. Ces valeurs mettent en relief la morale de façon plus précise. Ainsi, la morale et le récit utilisent des moyens bien différents mais dans un même but, ils forment une alliance au service de l'instruction.

  1. Les différentes formes d'alliances (début/fin/implicite)

Cette alliance peut prendre différentes figures. La place traditionnelle de la morale est à la fin du récit, souvent dans un nouveau paragraphe, séparé par un blanc typographique. Jean de la Fontaine a élaboré quelques changements puisque selon les fables, la morale peut être aussi bien placée à la fin, au début ou intégrée dans le récit. Elle peut aussi être prononcée par un personnage ce qui est nouveaux puisque la morale était habituellement prononcé par un narrateur extérieur au récit. Parfois aussi, la fabuliste utilise un seul récit pour illustrer deux morales ou à l'inverse, deux récits pour illustrés une seule morale. Il arrive aussi, que la morale soit implicite ; c'est le cas de la fable Le Chêne et le Roseau. L'opposition entre les deux personnages incarne la morale, le fabuliste n'a pas besoin de l'énoncé clairement car : « il est aisé au lecteur de la suppléer». En effet, nous comprenons facilement que le chêne symbolise l'orgueil démesuré, faisant face au roseau symbole de sagesse et de prudence. Et c'est peut être le personnage du vent qui incarne le mieux la morale puisqu'il arbitre le conflit entre les deux végétaux, c'est lui qui punit le chêne en le déracinant. Dans sa définition de l'apologue, Jean de La Fontaine évoque ce changement de format qui caractérise ses fables par rapport aux fables antiques. La morale trouve sa place selon le rythme du récit, c'est elle qui s'adapte au récit. Ainsi, les différentes formes alliances que l'on retrouve à travers les fables montrent que le récit et la morale ne sont plus liés par la structure traditionnelle de la fable mais par un choix argumentatif du fabuliste. Ce choix montre que le récit peut réellement incarner la morale, que le rapport entre les deux parties de l'apologue a changé.

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