L'Avare, Molière

-Dissertation: La comédie

    Quel genre, dans la dramaturgie, amuse le spectateur tout en l’amenant à réfléchir sur les vices et les mœurs de la société ? C’est la comédie. Depuis l’Antiquité, ce genre théâtral cherche à distraire son public, tout en faisant passer un message. Plaute et Aristophane ont tous les deux étés des pionniers dans la comédie. Par exemple, Plaute a écrit la pièce de théâtre  La Marmite , dont Molière s’est inspiré pour écrire  L’Avare . Cette pièce fait rire de part la grossièreté d’Harpagon, le personnage principal, et la caricature de son personnage, mais fait aussi réfléchir par rapport à la valeur que l’Homme place dans l’argent. Ceci est un exemple parfait de ce que Molière cherche à illustrer dans sa citation. En effet, le devoir de  L’Avare  est bien de « corriger les hommes en les divertissants ».

Ainsi pouvons-nous nous demander de quelles manières ce genre théâtral fait rire tout en éduquant son spectateur.

En premier lieu, nous allons étudier la façon dont la comédie divertit grâce à l’exagération des défauts d’un personnage àtravers un comique de gestes et de paroles, puis grâce au comique de situation. En deuxième lieu, nous allons étudier la manière dont la comédie corrige les vices et les mœurs de la société grâce à ses personnages aux défauts très visibles, puis en les contrastant à des personnages « bons ». Enfin, en troisième lieu, nous allons étudier les ressorts utilisés par les dramaturges afin de faire parvenir la comédie à ses fins. Nous verrons alors que ceux-ci utilisent des personnages qui ressemblent au public afin que ce dernier puisse s’y identifier ; puis nous verrons que les dramaturges utilisent la satire implicite.

    Nous allons maintenant voir comment la comédie divertit grâce à l’exagération des défauts d’un personnage. En effet, on peut observer que le personnage d’Euclion dans La Marmite  vit dans la crainte d’être volé ; il devient méfiant envers tout le monde et soupçonne tout son entourage de vouloir lui voler son trésor. Cette méfiance constante et poussée à l’extrême fait rire le public lorsque Euclion se rend compte qu’il s’est fait volé : « Je suis fini, je suis mort, je suis assassiné. » et «  Je ne sais riens, je ne vois rien, je suis aveugle ». Cette réaction est très clairement démesurée, car le personnage perd tous ses repères en l’espace de cet instant. De plus, ces deux gradations très exagérées apportent à nouveau cet aspect comique au monologue.

On retrouve également à travers le personnage d’Harpagon dans  L’Avare  de Molière une confusion après qu’il se soit également fait volé ; il semble totalement perdu et se prend pour le voleur «Arrête. Rends-moi mon argent, coquin… (il se prend lui-même le bras.) Ah ! C’est moi. » Cette confusion totale provoque aussi de l’amusement chez le spectateur car l’attitude adoptée par Harpagon est disproportionnée face a la situation. Mais la confusion n’est pas le seul moyen pour parvenir à faire rire le spectateur. Prenons par exemple « Les Précieuses Ridicules » de Molière, où Cathos et Magdelon, qui sont deux jeunes demoiselles aspirant à devenir de parfaites précieuses,

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