Julien Sorel et René

                                  TD Personnage de roman

Julien Sorel est un des héros les plus connus de la littérature française. C’est aussi un personnage complexe issu d’un roman rattaché au romantisme, mais également précurseur du réalisme. De cette manière, Julien peut être comparé à de nombreux personnages de la littérature du 19ème siècle. On peut donc se demander quels points communs rapprochent Julien Sorel et d’autres héros et personnages de romans, en l’occurence de René (René), Rastignac (Le Père Goriot) et de la « jeunesse soucieuse » présentée par Musset.

Tout d’abord, on trouve des similitudes entre Julien et le personnage de René, issu du roman du même nom de Chateaubriand, en 1802. Les deux hommes ressentent des émotions et possèdent des visions du monde qui sont en fait les mêmes.                                                                                                                                                                                                                      

René symbolise la solitude, le vide, l’envie d’évasion et de changement « j’aurais voulu être moi-même qu’un voyageur ». Son état d’esprit est celui de toute une génération : le mal du siècle. Rien ne le satisfait malgré les voyages et la vie parisienne, ce qui le pousse à fuir. Malgré tout, il ne trouve pas sa place et continue de rêver d’évasion : « ma rêverie ». Il est mélancolique et désireux de changer de vie « Levez-vous vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie ». Son personnage est une figure emblématique du romantisme : les descriptions très détaillées de la nature qui le font rêver sont des éléments essentiels à ce courant, ainsi que l’expression intense du mal du siècle qui le traverse.Dans Le Rouge et le Noir, Julien cherche sa place. Il la cherche en s’infiltrant dans la haute société. Il en aura l’occasion grâce à ses fréquentations, par exemple lorsqu’il est chargé d’aller à l’opéra tous les soirs ou qu’il assiste aux soirées mondaines. Cependant, ce n’est pas un rôle dans lequel il est à l’aise et il est parfois jugé pour ses actions déplacées. En plus de cela, un sérieux mal-être se fait ressentir plusieurs tout au long du livre, où il se sent vide et ne trouve pas de sens à sa quête. Mais Julien reste un personnage terre-à-terre, intelligent et calculateur, aussi orgueilleux et ambitieux. Il a plusieurs liaisons amoureuses et se découvre au fil du temps : le lecteur voit clairement son évolution. Toutes ces qualités font de lui un héros romantique reconnu. Ainsi, bien qu’au premier abord les deux personnages peuvent sembler différents : ils sont à des endroits totalements opposés, n’ont pas les mêmes ambitions et expériences, etc., ils portent au fond d’eux-mêmes un regard assez critique sur le monde qui les entoure et se cherchent. Ils regroupent également beaucoup d’attributs du héros romantique. Ces points communs font d’eux des héros de romans qu’on peut facilement rapprocher.

Julien peut également être comparé à Rastignac dans Le Père Goriot (Balzac, 1835). En effet, les deux personnages sont très similaires par leur ambition et besoin de parvenir. Tous les deux jeunes et étrangers à la haute société, ils essaieront cependant de s’y introduire et d’avoir une carrière, par différents moyens.

Dans Le Père Goriot, Rastignac est un jeune de milieu modeste. Il souhaite en sortir, car il envie la haute société de la capitale « L’aspect de cette constante détresse qui lui était généreusement cachée » ; « les femmes de Paris » ; « décuplèrent son désir de parvenir et lui donnèrent soif de distinctions ». Rastignac veut donc être reconnu mais ignore par où commencer. Il comprend que les femmes peuvent lui être une grande aide dans ce processus « il remarqua combien les femmes ont d’influence sur la vie sociale et avisa soudain à se lancer dans le monde ». Ainsi, il veut nouer (grâce à sa tante) des liens avec des personnes riches et importantes. Il en aura l’occasion avec la vicomtesse de Bauséant. De cette manière, Rastignac pourra se frayer un chemin et satisfaire son désir de reconnaissance.  Dans Le Rouge et le Noir, Julien se sert aussi des femmes pour grimper les échelons sociaux. Il se met en tête de conquérir Mme de Rênal, la femme du maire pour qui il travaille, (scène où il se met au défi de lui tenir la main) mais après l’avoir séduite, il doit quitter cette relation pour travailler auprès du marquis de la Mole. Là-bas, Julien va avoir une nouvelle liaison avec la fille du marquis Mathilde de la Mole. Grâce à celle-ci, il devait, à la fin du roman, devenir chevalier. Même si on ne peut nier que Julien avait de réels sentiments, principalement pour Mme de Rênal, il ne faut pas oublier que ces relations n’étaient pas choisies au hasard et lui ont permis de sortir de son milieu d’origine et de s’élever. Julien Sorel et Rastignac sont des personnages ayant de nombreux points communs : ils sont jeunes, d’origine modeste et remplissent le profil de l’arriviste. Ils s’éléveront grâce à différents rôles et relations et notamment les relations avec les femmes. Les deux romans contiennent également des éléments du réalisme, tels que l’ascension sociale, l’argent, les classes sociales ou encore la misère, Le Père Goriot étant une référence de ce courant littéraire.

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