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Jules Vallès Le Bachelier Chapitre 7

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Par   •  9 Novembre 2014  •  1 769 Mots (8 Pages)  •  3 344 Vues

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Commentaire de texte

Le Bachelier (1881) est le deuxième volume de la trilogie de Jacques Vingtras qui comporte également L'Enfant (1879) et L'Insurgé (1886). Ce deuxième tome débute par l’échec au baccalauréat du héros, qui décide de partir pour Paris. Là-bas, il a une impression de liberté mais doit exercer divers petits emplois souvent ingrats et humiliants afin de se nourrir. Il fréquente le milieu étudiant, grâce à Matoussaint, un ancien ami de province, qui fait ses études. Avec quelques amis, il assiste au cours de Michelet. Mais ce cours est supprimé par le pouvoir. Dans cet extrait, Vallès témoigne, à travers la fiction romanesque, d’un événement historique, puisqu’il s’agit de l’indignation qui fit suite à la suppression (le 13 mars 1851) du cours du grand historien républicain Michelet par le régime autoritaire de Louis-Napoléon Bonaparte, président de la Seconde République . Le 2 décembre 1851, c’est le coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte.

I. Une mise en récit exaltée d’un événement historique.

La tonalité générale du passage est exaltée. Vallès, reconstituant les événements de cette époque longtemps après, donne de la jeunesse estudiantine une image ardente, passionnée, enthousiaste, qui correspond au souvenir nostalgique qu’il en a.

• Le cadre : L’agitation étudiante

La première phrase situe déjà le cadre de l’action « un matin, une rumeur court le quartier ». Ici, il s’agit du quartier latin à Paris (au cœur de l’actuel 5eme arrondissement) qui était au XIXe siècle (et est encore) le quartier des facultés et des grandes écoles (voir aussi le titre du chapitre). C’était un milieu particulièrement sensible aux idées républicaines.

L’agitation des étudiants est perceptible tout d’abord à la rapidité avec laquelle ils réagissent (c’est une agitation communicative, ainsi que le signale l’auteur : « où se produit tout de suite une agitation qui se communique aux petits cafés et crémeries environnantes » l.5 (crémeries = petits restaurants –argot-), mais aussi à l’unité de leur action (visible dans l’utilisation du pronom personnel indéfini « on » mais aussi image « nos crinières » l.7 = groupe d’individus indéterminés, reconnaissable seulement à leur apparence : les Républicains portent les cheveux longs).

« L’hôtel Mouton » l.3 (du nom de son propriétaire) apparaît comme le quartier général des étudiants républicains, car ils sont nombreux à y loger : « nous avons notre popularité sur une longueur de quinze maisons et de trois petites rues ». L’auteur le présente comme un lieu qui a déjà une réputation avant cet événement : « on sait que l’hôtel est républicain » l.6 (notez la métonymie), en particulier à cause du chahut qui s’y déroule : « on nous a vus souvent discuter, crier ».

Le milieu étudiant est aussi rendu par le niveau de langue utilisé. Il s’agit d’un langage relâché et imagé : « «en bande », « parbleu ! » « casser le nez ». Il s’agit aussi d’un monde où tous se tutoient : « rédige-nous cela ».

• Au cœur de l’événement

La confusion générale se traduit, ainsi que nous l’avons déjà mentionné, dans l’emploi généralisé du on, qui n’a pas toujours le même référent ; il s’agit alternativement de l’autorité gouvernementale (d’après la rumeur, l. 1), du peuple de Paris (l. 4-5), des révoltés (l. 9), des protestataires (dans les répliques des l. 12, 13, 14, 16, 17), de quelqu’un (l. 21). Les remarques, les questions et les exhortations, (l. 2, 10-11, 12, 16, 20, 21,32, 34), visibles dans le texte grâce à la ponctuation, semblent ainsi pleuvoir de partout, ce qui, comme l’emploi mobile de on, crée un effet de foule, suggère la confusion et la multiplicité des acteurs, leur agitation fébrile.

Plusieurs répliques n’ont pas de locuteur identifiable, mis à part l’ordre de Matoussaint (l. 20), son rapide dialogue avec Vingtras (l. 30-32), et les réponses de celui-ci (l. 12-15, 17, 22-23, 31). L’effet est encore accentué par la parenthèse (l. 18) et la phrase nominale (l. 35), qui reproduisent les réactions de l’assistance, comme dans un compte rendu de séance lors d’un débat public. Cette alternance rapide de discours rapporté au mode direct et de récit contribue à l’effet de réel : elle donne l’impression qu’on vit un moment décisif de l’histoire.

De même, l’emploi du présent de narration généralisé, dans ce cadre de phrases brèves, incisives, crée un effet de grande présence des personnages, de proximité immédiate avec l’événement : l’écart semble s’effacer entre le temps de la narration et le temps de l’action, entre le récit (rétrospectif) et le discours (les paroles contemporaines des événements, rapportées au discours direct). Les étapes semblent se succéder en temps réel, ce qui traduit un sentiment d’urgence devant l’action à accomplir.

II. La montée en puissance de JV

• JV, un narrateur, fier d’être républicain

Usage de nombreux pronoms et adjectifs de la première personne du singulier : « nos », « nous », « notre » équivaut à JV plus les autres républicains, ce qui montre la fierté de JV de faire partie du groupe, d’être au cœur de l’action : « on vient nous trouver » l.9. Il y a donc, pourrait-on dire, deux cercles dans

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