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José Maria De HEREDIA , Midi

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Par   •  23 Novembre 2014  •  1 430 Mots (6 Pages)  •  1 488 Vues

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Vous commenterez le texte de José Maria de Heredia à partir du parcours de lecture suivant :

- En quoi le monde sensible est-il omniprésent dans le poème ?

- Comment l’écriture poétique transfigure-t-elle la vision du monde ? (Annales 2008)

Questions préparatoires

Qui parle ? Poète de langue française [12] qui utilise la première personne du singulier, il s’agit donc d’un narrateur interne.

À qui ? Mouvement du Parnasse à laquelle a participé l’auteur. Pour mémoire, le mot d’ordre, de Théophile Gautier, est « l’art pour l’art », le poème relevant de la beauté et non de l’utilité. Le mouvement s’est engagé contre les épanchements romantiques.

De quoi ? De la nature, du bien-être, de son « enveloppement » dans la nature

Comment ? Le texte est descriptif (voir les registres spatio-temporels, les temps employés), le registre laudatif. Versification et utilisation d’un sonnet en alexandrins. Deux quatrains, deux tercets avec progression jusqu’au dernier tercet.

Pourquoi ? La première question concernant le « monde sensible » pose une piste de lecture autre, celle du Monde des Idées opposé au Monde sensible (Platon). Le Monde sensible est celui des apparences : il est insaisissable, changeant, en devenir. Le monde des Idées, intelligible, est le monde du Vrai, du Bien, de l’Être en soi. De ce monde des Idées procèdent toutes choses. Le monde sensible, amené à changer, donc à mourir, ne représente qu’une copie, une imitation du Monde intelligible, celui des Idées.

Platon distingue ainsi ce qui nous apparaît et ce qui est. Tout ce qui existe sur le mode du paraître reste une imitation de l’Être en soi. Il faudra aussi utiliser le mot « sensible » dans les deux sens du terme, son sens philosophique, son sens actuel. L’appartenance de l’auteur au mouvement parnassien nous donnera également l’occasion de vérifier la mise en œuvre des théories.

Problématique : la beauté est-elle dans la nature ou dans le poème ? Voire dans la philosophie ?

Plan

I) Une beauté à découvrir

a) Une théorie en mouvement

Le poète s’attache à décrire la beauté, mais pas seulement. Il semble vouloir la débusquer dans ses moindres recoins. Nous retrouvons ici la théorie des Parnassiens, pour qui seule la beauté reste d’importance. Dans le poème, c’est une isotopie lexicale riche qui s’efforce d’accoler à chaque mot son adjectif afin d’en magnifier l’apparition (« grands bois », v. 2, ou « feuillage épais », v. 3). Cette volonté de décrire au plus juste se trouve parfois doublée au sein du même vers (« frêle essaim des riches papillons », v. 10). L’impression donnée par le poème est alors celle d’un monde riche en couleurs, sensations. Le regard posé sur chaque élément semble s’attarder, prendre le temps d’observer et d’admirer. La beauté n’est ainsi pas seulement la caractérisation de toutes choses, elle est aussi et surtout le reflet du regard poétique.

b) Une sensibilité à fleur de peau

Ce regard poétique traduit en effet une certaine sensibilité, s’inclinant même vers la sensualité. Les couleurs, « mousses d’émeraude » (v. 4), « réseau vermeil » (v. 6), s’entrecroisent ainsi dans une étoffe métaphorique ou un entrelacement d’images. Le poème représente dans un même temps la sensibilité du poète qui reçoit la beauté puis la restitue avec sa propre sensibilité, jouant de la beauté extérieure et de l’émotion intérieure, de beauté poétique et psychique. La personnification des arbres du vers 2 « Tout dort sous les grands bois accablés de soleil » qui « [ressentent] » la chaleur du soleil, tout comme l’usage du pronom personnel sujet, imprègne le poème d’une subjectivité propre à la poésie lyrique, une poésie qui tente également d’inscrire le poète au cœur de son texte et de dépasser la disparition. La métaphore est ainsi utilisée pour parfaire cette description du beau « Vers la gaze de feu que trament les rayons » (v. 9), l’esprit se représentant la fragilité du tissu solaire et la transpercée de sa lumière. Or, cette fragilité, nous la retrouvons également comme sens philosophique attaché au poème.

c) Le paraître comme synonyme de disparition

Le monde sensible, voué à la disparition, suggère en effet une attention plus soutenue à l’éphémère, que ce soient les éléments mentionnés, tel le « bruit d’insecte ou d’abeille » au vers 1, redoublés par la négation qui les efface

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