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Jean-Jacques Rousseau, L'Émile

Commentaire de texte : Jean-Jacques Rousseau, L'Émile. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  14 Septembre 2022  •  Commentaire de texte  •  3 905 Mots (16 Pages)  •  246 Vues

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« On façonne les plantes par la culture, et les hommes par l’éducation. Si

l’homme naissait grand et fort, sa taille et sa force lui seraient inutiles jusqu’à ce

qu’il eût appris à s’en servir ; elles lui seraient préjudiciables, en empêchant les

autres de songer à l’assister ; et, abandonné à lui-même, il mourrait de misère

avant d’avoir connu ses besoins. On se plaint de l’état de l’enfance ; on ne voit

pas que la race humaine eût péri, si l’homme n’eût commencé par être enfant.

Nous naissons faibles, nous avons besoin de force ; nous naissons dépourvus de

tout, nous avons besoin d’assistance ; nous naissons stupides, nous avons besoin

de jugement. Tout ce que nous n’avons pas à notre naissance et dont nous avons

besoin étant grands, nous est donné par l’éducation.

Cette éducation nous vient de la nature, ou des hommes ou des choses. Le

développement interne de nos facultés et de nos organes est l’éducation de la

nature ; l’usage qu’on nous apprend à faire de ce développement est l’éducation

des hommes ; et l’acquis de notre propre expérience sur les objets qui nous

affectent est l’éducation des choses.

Chacun de nous est donc formé par trois sortes de maîtres. Le disciple dans

lequel leurs diverses leçons se contrarient est mal élevé, et ne sera jamais

d’accord avec lui-même ; celui dans lequel elles tombent toutes sur les mêmes

points, et tendent aux mêmes fins, va seul à son but et vit conséquemment.

Celui-là seul est bien élevé. »

Jean-Jacques Rousseau, Émile,

Ce texte parle d’éducation.

Et il constitue manifestement une thèse sur l’éducation « idéale » ou bonne ou

vraie ( adéquate à ce qu’elle doit être , à son essence ). C’est la dernière phrase

qui conclut le texte « Donc...celui dans lequel....celui là seul est BIEN élevé ».

Ce texte pourrait donc répondre à la question : En quoi consiste la meilleure

éducation ?

Dans le premier paragraphe et la fin du deuxième Rousseau insiste sur

l’importance de l’éducation et polémique avec ceux qui « se plaignent de l’état

de l’enfance ». L’enfant peut sans doute être légitimement méprisé car en tout il

est inférieur à l’homme accompli. En force , en intelligence , en moralité ( « cet

âge est sans pitié » la fontaine) , en liberté puisqu’il est dépendant et même en

beauté puisqu’il est inachevé , ni encore vraiment homme , ni encore vraiment

femme. Pour les hommes du 17ème siècle l’enfance est un mauvais moment à

passer et seul le monde des adultes est digne d’être habité !! ( certains

adolescents d’aujourd’hui le pensent encore bien sûr . Ah quand je serai

indépendant(e)!! Mon travail ! Ma voiture ! Mes amis !! Mon corps achevé !!

Mon appartement !! Mes expériences !! Enfin MA vie !! Big up à certains qui se

reconnaîtront 😂😂) .Mais Rousseau fait partie de ceux qui découvrent

l’importance de l’enfance. Sa toute première place même. Souvenez vous de « la

page blanche » de Locke. L’homme, au départ, n’est rien et tout ce qu’il est il

doit le recevoir de l’extérieur. Donc l’enfance devient le moment essentiel de la

vie, celui où tout se décide. Où tout est possible. Rien de plus précieux dès lors

que l’enfance et donc rien de plus sérieux que de penser l’éducation.

Il va même plus loin. Il insiste sur le fait que la très longue durée de l’enfance

est un bien. « La race humaine eut péri » sans cette longue enfance. Elle rend

possible en effet ces deux choses essentielles : l’apprentissage et l’éducation.

C’est à dire ce qui est le plus nécessaire à cette « page blanche » qu’est

l’homme. Rousseau remarque par là « l’accord » providentiel entre la lenteur de

notre développement physique ( 12/13 ans jusqu’à la maturité sexuelle et donc la

vigueur physique du corps presque achevé) et les exigences de l’apprentissage

intellectuel de l’homme. L’homme est lent de partout. Comparez avec les bovins

et les chevaux ( maturité sexuelle au bout de trois ans pour des mammifères

pourtant bien plus gros que nous ). Pourquoi la nature ne nous a t elle pas fait sur

le modèle des chevaux ? La raison est que les animaux qui disposent d’un

instinct naturel performant et ne sont pas des pages blanches n’ont pas du tout

besoin d’attendre pour être achevés physiquement. Au lieu que si l’homme

parvenait en trois ans à maturité sexuelle et physique la chose lui serait «

préjudiciable » dit Rousseau. En effet son intelligence non développée ne lui

permettrait pas de savoir quoi faire de son corps et de sa force. Il y a donc dans

l’homme

...

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