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Jean Claude Grumberg - L'atelier Commentaire Composé Scène D'exposition

Note de Recherches : Jean Claude Grumberg - L'atelier Commentaire Composé Scène D'exposition. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Octobre 2012  •  871 Mots (4 Pages)  •  4 377 Vues

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GRUMBERG,

L’Atelier

Scène d'exposition

Situation du texte

Le théâtre de Jean-Claude Grumberg se veut à la fois historique et autobiographique : c’est que la grande Histoire, en l’occurrence la Seconde Guerre mondiale et la Shoah, a marqué son histoire personnelle, en lui enlevant un père, déporté et gazé dans les camps nazis. Plusieurs de ses pièces mettent en scène le trouble rapport du collectif à l’individuel, autour des effets de l’antisémitisme européen (Dreyfus) ou de l’engagement politique (En r’venant d’l’Expo). Mais le dramaturge ne réalise pas un théâtre à thèse : il incarne des émotions, des préjugés, des conflits moraux dans des personnages complexes, changeants, en devenir – comme des personnes vivantes. Plus qu’une indirecte leçon d’histoire, son théâtre veut restituer un vécu humain, infléchi par les terribles événements du XXe siècle.

Une découverte impressionniste

Rarement la vision d’une pièce et sa lecture peuvent s’avérer aussi différentes que dans cette scène d’exposition : le spectateur comprend d’emblée, à voir le travail précis qui occupe les deux personnages – de la couture –, que le cadre est un atelier de confection, mais il ignore l’identité des femmes, comme leur rapport ; tandis que le lecteur peut se raccrocher à des prénoms et à un lien professionnel (Simone est l’employée d’Hélène), mais ignore à quels travaux elles s’appliquent jusqu’à ce qu’une plus longue didascalie l’en informe un peu plus loin. Cependant, l’un comme l’autre, guidés par une date-clé (1945), sont soumis à un jeu de devinettes sérieux : les deux femmes parlent à demi-mots de leur expérience de la guerre, de leur situation de famille, sur le mode naturel et confus d’un premier contact – hésitantes, elles se découvrent dans l’instant, plutôt qu’elles ne sont présentées au spectateur. Les silences qui entrecoupent leur dialogue, le caractère allusif de leur conversation, signalent qu’elles peinent à se raconter les épreuves qu’elles ont subies, mais qu’elles se sentent rapprochées par ces malheurs communs, s’abstenant en particulier de mentionner les Nazis (le " ils " de la première ligne) tout en se comprenant fort bien. Et le spectateur/lecteur s’efforce de recomposer leur parcours, d’autant plus difficilement que cet échange est comme pris en cours de route ; on doit deviner à partir du " Ma sœur aussi ", qui ouvre la pièce, qu’un proche de Simone a été pris dans une rafle, mais qui ? On suppose, mais sans certitude d’abord, qu’il s’agit du mari, puisqu’on apprend (l. 5) qu’il " ne pourra même pas se remettre à travailler " – mais il pourrait aussi avoir été gravement blessé au combat.

Bref, le dramaturge, en nous privant de certaines informations préliminaires, nous laisse dans le doute sur la situation exacte de ces femmes, et surtout de Simone, même si c’est d’elle qu’on apprend le plus de choses. Il procède ainsi peut-être afin de créer un certain suspens, ou plutôt un enjeu individuel, mais surtout pour suggérer une

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