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Incipit La condition humaine Malraux (commentaire composé)

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Par   •  11 Février 2019  •  Commentaire de texte  •  1 405 Mots (6 Pages)  •  1 368 Vues

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Commentaire composé : Incipit de La condition humaine, André Malraux

Présentation de l’auteur et de l’oeuvre : André Malraux publie La Condition humaine en 1933, l’oeuvre rencontre un véritable succès et lui permet de remporter le prix Goncourt. L’action située en 1927, dans un contexte contemporain à l’époque de sa publication, se déroule sur un autre continent. Le roman raconte comment un groupe de communistes prépare l’insurrection de Shangaï dans la Chine autoritaire de Tchang- Kaï-Check. Caractérisation du passage : Notre passage constitue l’incipit de l’oeuvre : un révolutionnaire prénommé Tchen s’est introduit durant la nuit dans la chambre d’un homme qu’il doit assassiner. Mais face à sa victime endormie et sans défense, il hésite à agir.
Problématique : En quoi cet incipit construit-il le portrait d’un héros en action ?

I. Un incipit saisissant

1) Des informations parcellaires (c’est à dire incomplètes)

Ce début de roman remplit une des fonctions traditionnelles de l’incipit en transmettant au lecteur des informations relatives au cadre spatio-temporel et aux personnages. En effet, l’extrait nous amène à comprendre que l’action se situe dans une chambre, la nuit (l.13), au sein d’un univers urbain. Nous apprenons aussi le nom du héros (« Tchen » l.3) confrontée à sa potentielle victime, un homme (l.15).
Toutefois, Malraux s’éloigne du modèle traditionnel de l’incipit en révélant ces informations de façon détournée et en laissant une place importante à l’implicite et au mystère. Si nous connaissons le prénom de Tchen et son adhésion à un mouvement révolutionnaire (« le combattant »l.17, « Son sacrifice à la révolution » l.18-19), nous ne disposons d’aucune description physique. Nous ne connaissons pas non plus le motif précis de son acte car nous ignorons tout du deuxième personnage excepté son genre qui n’est rendu explicite qu’à la l.7 où nous comprenons que ce « corps moins visible qu’une ombre »(l.5-6), ce « pied à demi incliné par le sommeil » (l.6) appartiennent à un homme. De même, bien que les indications temporelles soient extrêmement précises « 21 mars 1927 » (l.1) « minuit et demi » (l.2) et énoncées explicitement dans une forme de paratexte, il n’en est pas de même en ce qui concerne le lieu de l’action. C’est une série d’indices distillés au fil du texte qui permet au lecteur de déduire que la scène se déroule dans une chambre (« le lit »l.7), au sein d’un univers urbain animé (« building voisin »l.7, « klaxons »l.9, « embarras de voitures » l.11). De même « la moustiquaire » (l.3) nous invite à imaginer que la scène se déroule dans un pays chaud, peut-être en Asie au vu du
prénom du héros. André Malraux nous délivre ainsi, comme au compte-goutte, une série d’informations qui demeurent relativement parcellaires afin d’aiguiser notre curiosité de lecteur.

2) Un incipit in medias res

L’incipit, outre qu’il délivre certaines informations essentielles, a aussi une fonction incitative : il tente de capter le destinataire pour l’inciter à poursuivre sa lecture. Malraux choisit ainsi de nous plonger d’emblée dans une scène particulièrement intense puisqu’il s’agit du moment précédant un meurtre. Le texte s’ouvre par deux questions qui créent d’emblée un effet de suspens :(l.3). Nous sommes immergés dans la perception du héros, notamment à travers l’emploi du déictique l.5 «ce tas de mousseline blanche ». Une tension se communique au lecteur de par les nombreux verbes d’action ( l.1, l.9, l.10, l.21, l.25, l.26...) notamment l.10 à travers l’emploi de deux phrases au rythme heurté qui font l’économie de leur verbe principal.
L’hésitation de Tchen, pris entre l’impératif de sa mission politique et le dégoût que lui inspire le meurtre, place le lecteur dans position d’incertitude poignante : va-t-il où non assassiner cet homme endormi ?

Cet incipit a en effet pour particularité majeure de nous plonger dans les tensions intérieures du héros afin d’en dresser un portrait dynamique.

II. Un portrait dynamique du héros

1) Un épisode qui joue un rôle de révélateur pour Tchen

Le moment du meurtre confronte Tchen à sa victime, mais aussi à lui même => portrait dynamique car nous découvrons Tchen de l’intérieur, en même temps qu’il se révèle à lui même dans ses contradictions :
- Un combattant au service d’une cause sacrée qui le dépasse en tant qu’individu, ce qui explique son courage et son dévouement : «pris ou non exécuté ou non, peu importait »(l.15) répétition du verbe « devoir » (l.15 et l.16)

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