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Histoire de ma vie

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Par   •  4 Août 2014  •  945 Mots (4 Pages)  •  985 Vues

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Université de Harvard

Cambridge

19 décembre 2011

L’amphithéâtre était bondé, mais silencieux.

Les aiguilles du cadran en bronze de la vieille horloge murale marquaient 14 h 55. Le cours de

philosophie délivré par Matthew Shapiro touchait à sa fin.

Assise au premier rang, Erika Stewart, vingt-deux ans, dévisageait son professeur avec intensité.

Depuis une heure, elle cherchait sans succès à capter son attention, buvant ses paroles, hochant la tête à

chacune de ses remarques. Malgré l’indifférence que rencontraient les initiatives de la jeune femme, le

prof exerçait sur elle une fascination chaque jour plus grande.

Son visage juvénile, ses cheveux courts et sa barbe naissante lui donnaient un charme indéniable qui

suscitait beaucoup d’émoi parmi les étudiantes. Avec son jean délavé, ses bottes en cuir vieilli et son pull

à col roulé, Matthew ressemblait plus à un étudiant post-graduate qu’à certains de ses collègues à l’allure

stricte et austère que l’on rencontrait sur le campus. Mais davantage que sa belle gueule, c’était surtout

son éloquence qui faisait sa séduction.

Matthew Shapiro était l’un des professeurs les plus populaires du campus. Depuis cinq ans qu’il

enseignait à Cambridge, ses cours passionnaient chaque année de nouveaux élèves. Grâce au bouche à

oreille, plus de huit cents étudiants s’étaient inscrits ce trimestre pour suivre son enseignement, et son

cours occupait à présent le plus grand amphi de Sever Hall.

LA PHILOSOPHIE EST INUTILE SI ELLE NE CHASSE PAS LA SOUFFRANCE DE

L’ESPRIT.

Calligraphiée au tableau, la phrase d’Épicure constituait la colonne vertébrale de l’enseignement de

Matthew.

Ses cours de philosophie se voulaient accessibles et ne s’encombraient pas de concepts abscons.

Tous ses raisonnements étaient en prise avec la réalité. Shapiro débutait chacune de ses interventions en

partant du quotidien des élèves, des problèmes concrets auxquels ils étaient confrontés : la peur

d’échouer à un examen, la rupture d’une liaison amoureuse, la tyrannie du regard des autres, le sens à

donner à ses études… Une fois cette problématique posée, le professeur convoquait Platon, Sénèque,

Nietzsche ou Schopenhauer. Et grâce à la vivacité de sa présentation, ces grandes figures donnaient

l’impression de quitter pour un temps les manuels universitaires pour devenir des amis familiers et

accessibles, capables de vous prodiguer des conseils utiles et réconfortants.

Avec intelligence et humour, Matthew intégrait aussi à son cours un large pan de la culture populaire.

Films, chansons, bandes dessinées : tout était prétexte à philosopher. Même les séries télé trouvaient leur

place dans cet enseignement. Le Dr House venait illustrer le raisonnement expérimental, les naufragés de

Lost offraient une réflexion sur le contrat social, tandis que les publicitaires machistes de Mad Men

ouvraient une porte pour étudier l’évolution des rapports entre les hommes et les femmes.

Si cette philosophie pragmatique avait contribué à faire de lui une « star » du campus, elle avait aussi

suscité beaucoup de jalousie et d’agacement de la part de collègues qui trouvaient le contenu de son

enseignement superficiel. Heureusement, la réussite aux examens et aux concours des élèves de Matthew

avait jusqu’à présent joué

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