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Heureux qui comme Ulysse, Joachim du Bellay, 1558

Dissertation : Heureux qui comme Ulysse, Joachim du Bellay, 1558. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Septembre 2022  •  Dissertation  •  1 236 Mots (5 Pages)  •  411 Vues

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HEUREUX QUI COMME ULYSSE- ORAL FRANÇAIS

Intro : Heureux qui comme Ulysse est un sonnet élégiaque faisant partie du recueil des Regrets publié en 1558 au retour de Joachim de Bellay (1522/1560) en France après un séjour de quatre ans à Rome. L’auteur, célèbre humaniste, inscrit la plupart de ses œuvres dans le mouvement de la Pléiade. Ce dernier regroupe sept poètes de la Renaissance dans les années 1549/1570, et est caractérisé par un retour à l’antiquité dû à l’admiration de ces poètes pour cette période. Ceux-ci défendent la langue française à laquelle ils souhaitent redonner ses lettres de noblesse. Ce poème exprime la déception de du Bellay face à la ville de Rome, ainsi que son mal du pays, supportant mal la distance qui l’écarte de son pays natal, la France.

LECTURE EXPRESSIVE

Nous pouvons distinguer trois mouvements dans cet extrait. Dans un premier temps, nous allons analyser Eloge du voyageur qui est rentré chez lui du vers 1 à 4, puis nous étudierons la nostalgie de son pays natal et sa lamentation des vers 5 à 8, pour terminer notre analyse par l’étude de la comparaison entre Rome et sa ville natale des vers 11 à 16.

Comment ce sonnet élégiaque traduit-il la nostalgie et la souffrance de l’auteur. ?

Mouvement 1 : Eloge du voyageur qui est rentré chez lui du vers 1 à 4

Tout d’abord, le premier alexandrin est coupé en deux hémistiches égales par une césure au vers 1, permettant dès le début du sonnet de placer un rythme pour la lecture ou l’écoute de l’audience. La comparaison au même vers met en lien le lecteur et un des célèbres personnages de l’Antiquité, Ulysse, ce qui rappelle l’intérêt de l’auteur pour cette période, caractéristique de la Pléiade. L’adjectif heureux, placé en tête de vers est également mis en avant et résonne comme une apostrophe au lecteur. Une deuxième comparaison à un héros de l’Antiquité, Jason, est exprimée au vers 2, à travers une périphrase le désignant. Joachim du Bellay fait donc ici comprendre dès le début du sonnet qu’il souhaitera retrouver son pays natal malgré son dur périple tel que celui des deux héros. De plus, dans cette strophe Du Bellay emploie la troisième personne donnant ainsi une valeur universelle à ce qu’il dit. La connotation méliorative de cette strophe avec l’usage d’adjectifs tels que « heureux » v. 1, « beau » v. 1, « raison » v. 3, donne un aspect positif à ce voyage, l’image transmise au lecteur est celle d’un beau voyage au cours duquel les héros ont fait de nombreux exploits et qui retourne à présent bien satisfait chez eux auprès de leurs proches. Nous pouvons noter que la phrase exclamative au vers 4, traduit l’aspiration et le bonheur d’Ulysse qui retrouve enfin ses parents : soit sa famille, sa femme et son fils, montre un du Bellay envieux du retour d’Ulysse dans son pays natal. Enfin, la rime interne entre « usage » et « âge » montre qu’il s’agit là d’une décision sage (par opposition à la soif d’aventure de la jeunesse).

Mouvement 2 : La nostalgie de son pays natal et sa lamentation des vers 5 à 8

Le deuxième quatrain est en réalité une seule et longue phrase interrogative, qui figure être également un long enjambement durant laquelle l’auteur fait de nombreuses allusions à son petit natal, qu’il décrit de façon méliorative. Au vers 5, l’interjection tragique « hélas » fait partie du registre élégiaque qui laisse penser à une personne désespérée, soupirante. Cette interjection indique donc la nostalgie et la mélancolie du poète, sonnant comme une lamentation grâce à la forme interrogative du quatrain. L’utilisation d’adjectifs qualificatifs tels que petit et pauvre aux vers 5 et 7, utilisés pour décrire la contrée du poète, contrastent avec la grandeur de Rome, qu’il déteste. De plus, les noms communs « cheminée » et « clos » aux vers 6 et 7 sont des métonymies qui désignent la maison et le jardin afin que les lecteurs se la représentent visuellement et puissent éventuellement partager l’affection de du Bellay pour cette maison qui paraît mignonne et chaleureuse. L’attachement du poète à sa contrée natale est renforcé par l’utilisation du déterminant personnel à la première personne avec « mon » (v. 6), « ma » (v. 7) et du pronom personnel COD à la première personne « me » (v. 8). L’antithèse aux vers 7 et 8 avec « ma pauvre maison et qui m’est une province » est intéressante à analyser. En effet, cette dernière compare le petit habitat du poète avec le terme de « province » qui était alors utilisé pour désigner des royaumes. Cela montre bien que même si sa maison a une allure modeste par rapport à un royaume, elle reste ce qui lui est de plus cher à ses yeux par un fort biais affectif. Enfin, « beaucoup d’avantage » au vers 8 relève quasiment du pléonasme, marquant la démesure de l’attachement affectif du poète à sa contrée natale.

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