Hernani, Hugo

Dans quelle mesure peut-on dire qu’Hugo mélange les genres (tragédie, comédie, vaudeville, mélodrame…) avec Hernani ?

        La pièce Hernani de Victor Hugo a été écrite en 1830 et représentée pour la première fois à la Comédie-Française le 25 février 1830, ce qui déclencha la Bataille d'Hernani, une polémique qui voit le jour puisque Victor Hugo ne respecte pas les règles de la tragédie classique. C'est une des œuvres les plus célèbres de V. Hugo. L'action se situe en Espagne et la pièce nous présente les personnages principaux d’Hernani, Dona Sol, Don Ruy Gomez et Don Carlos. Hernani est un jeune noble proscrit par le roi Don Carlos et est en lutte contre celui-ci. Il est amoureux et aimé de Doña Sol, future épouse du vieux duc Don Ruy Gomez qui est également son oncle. Nous nous demanderons alors dans quelle mesure pouvons-nous dire que Victor Hugo mélange les genres avec Hernani ? Tout d’abord, nous verrons quel est le côté tragique et mélodramatique de la pièce. Ensuite, nous verrons quel est le côté comique et vaudeville d’Hernani.

        Victor Hugo a beaucoup été inspiré par le théâtre classique du XVIIème siècle et par le mélodrame du XIXème siècle. C’est pourquoi dans la pièce Hernani nous retrouvons les genres tragique et mélodramatique. Tout d’abord, le côté tragique de la pièce est montré par le destin d’Hernani dont il ne peut échapper, quoi qu’il fasse, un jour, Don Ruy Gomez soufflera dans le cor et Hernani sera tué. Son destin est scellé dans l’acte III scène 7, lorsque Don Ruy Gomez et Hernani créèrent une alliance contre Don Carlos qui a enlevé Dona Sol, et qu’Hernani jure à Don Ruy Gomez que “quel que soit le lieu ou l’heure s’il lui passe à l’esprit qu’il est temps qu’il meure, il n’aura qu’à sonner de ce cor“ et alors, Hernani devra mourir.  De plus, la pièce étant écrite en vers et composée de 5 actes montre qu’Hernani est composé des caractéristiques de la tragédie classique. Le fait que Victor Hugo parle des sentiments de ses personnages comme l’amour ou la haine nous montre une fois de plus que cette pièce est bien tragique. Ensuite, le côté mélodramatique de la pièce est aussi montré par l’exposition des sentiments très forts des personnages d’Hernani comme lorsqu’Hernani exprime sa rage envers le roi Don Carlos dans son monologue de l’acte I scène 4. Le côté mélodramatique de la pièce est aussi démontré par les nombreux coups de théâtres tout au long de la pièce d’Hernani, lorsque Don Carlos a une révélation sur le tombeau de Charlemagne et qu’il se rend compte du mal qu’il a commis ou lorsque Don Ruy Gomez sonne le cor après le mariage de Dona Sol et d’Hernani dont ce dernier avait oublié la promesse faite à Ruy Gomez et pensait enfin pouvoir vivre heureux avec son épouse. La présence d’armes telles que les poignards, les flambeaux et le poison ne font que montrer une fois de plus que cette pièce est une œuvre mélodramatique.

        Victor Hugo mélange bien les genres tragiques et mélodramatique dans la pièce d’Hernani.

        Ensuite, dans la pièce d’Hernani, Victor Hugo utilise la comédie. Par exemple, la première scène de l’acte I nous montre le côté comique du roi, Don Carlos, lorsqu’il demande à la duègne de Dona Sol “Serait-ce l’écurie où tu mets d’aventure / Le manche du balai qui te sert de monture ? “. Le fait que le “vieux duc“ Don Ruy Gomez soit amoureux de la jeune Dona Sol, et qu’il tente de la convaincre de l’aimer en retour dans l’acte III scène 1, est aussi un élément faisant parti de la comédie comme dans L’école des femmes de Molière où le vieu Arnolphe se marie avec la jeune Agnès. Dans l’acte V scène 1, lorsque Don Ruy Gomez, qui avait disparu, reviens masqué et se présente aux noces de Dona Sol et d’Hernani pour provoquer la mort de celui-ci au dénouement de la pièce, ceci est un élément de plus pour montrer que cette pièce est une comédie. Pour finir, la pièce d’Hernani est une pièce vaudeville. Le titre au départ envisagé par Victor Hugo, “tres para una“ nous montre bien que cette pièce comporte certaines caractéristiques des vaudevilles. La présence des rimes nous rappelle aussi les vaudevilles.

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