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Gargantua de Rabelais a-t-il pour fonction de nous amuser ou bien de nous instruire ? 

Commentaire de texte : Gargantua de Rabelais a-t-il pour fonction de nous amuser ou bien de nous instruire ? . Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  4 Février 2023  •  Commentaire de texte  •  1 559 Mots (7 Pages)  •  1 221 Vues

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Sujet: Gargantua de Rabelais a-t-il pour fonction de nous amuser ou bien de nous instruire? 

   L’humanisme est un mouvement intellectuel et culturel qui s’est épanoui durant la période de la Renaissance et a permis de développer une nouvelle vision du monde et de nouveaux modes de conception à travers une remise en cause des traditions, il est en effet comme son nom le souligne une réflexion sur la place de l’homme dans l’univers. Depuis cette fameuse période, le rire a été réhabilité par plusieurs auteurs soucieux du bonheur de l’homme accompagnée d’un rapport à la connaissance humaniste. Traditionnellement, le rire et la connaissance sont deux notions antithétiques : le rire relève de la plaisanterie tandis que la connaissance exige du sérieux. Pourtant, Rabelais utilise constamment ces deux notions tout au long de son œuvre. C’est pourquoi nous pouvons donc nous demander si Rabelais dans son œuvre souhaite nous faire rire, ou alors cherche à approfondir notre savoir. Pour répondre à cette question nous nous intéresserons à l’alternance entre rire et savoir, puis nous verrons l’attitude indissociable du rire et du savoir et enfin nous étudierons la formation de l’intelligence du lecteur ou de la lectrice.

   Premièrement, le livre possède une structure qui semble fondée sur l’alternance. On le voit notamment dans le passage évoquant les plaisanteries obscènes pendant l’enfance de Gargantua avec la confection du « torche-cul », puis passe à des réflexions humanistes, ou encore avec la guerre picrocholine qui est une parodie de récit épique  émaillée d’épisodes grotesques (comme notamment l’urine de la jument de Gargantua), puis le texte passe à la description de l’abbaye de Thélème qui propose une médiation sérieuse sur les valeurs morales et religieuses. En effet, l’œuvre semble alterner entre passages comique avec dimension savante et sérieux puis avec le savoir au cœur du propos. Mais Rabelais semble nous offrir un humour particulier.

   Ensuite, l’œuvre utilise un comique d’apparence gratuit. En effet Rabelais joue avec la disproportion entre géants et humains comme avec les 17900 juments nécessaires pour nourrir Gargantua, et utilise l’esthétique de la démesure comme l’activité de l’enfant dans le chapitre 11, ou encore l’innovation du « torche-cul » : « J’ai inventé un moyen de me torcher le cul, le plus seigneurial, le plus excellent, le  plus efficace qu’on ait jamais vu » : tout ces éléments n’apportent pas de savoir et joue avec les mots. Mais Rabelais fait preuvre de sérieux malgré tout.

   Enfin, le livre porte une réflexion sur le savoir d’apparence sérieuse. En effet, le savoir semble réservé aux passages sérieux : les géants semblent cesser d’être des géants et sont humanisés lorsqu’ils soutiennent des discours humanistes. Puis Gargantua grâce à l’éducation de Ponocrates, se comporte comme un prince humaniste servant de modèle aux autres hommes

   Pour conclure cette première partie, on a pu voir que l’alternance entre le rire et le savoir est très présente et très importante dans Gargantua : elle joue un rôle fondamental dans l’œuvre et Rabelais semble bien apprécier ce mode de fonctionnement

   Cependant, le rire et le savoir reste deux attitudes indissociables dans l’œuvre.

   Deuxièmement, Gargantua apparaît comme la parodie au service d’un idéal de sagesse. En effet, l’œuvre est une parodie de roman de chevalerie dans lequel on distingue l’enfance du héros puis ses faits d’armes entouré de ses compagnons. On relève également une série de batailles : celle de Frère Jean à l’abbaye de Seuilly, contre les chevaliers de Tyravan, par les hommes de Tripet par Gymnaste puis au Gué de Vède par Gargantua. Il s’agit de parodier l’idéal chevaleresque qui glorifie la force guerrière et brutal pour y opposer un idéal fondé sur l’éducation qui fait ainsi la promotion d’un nouvel idéal humaniste. Mais Rabelais en profite pour se moquer des savants.

   Ensuite, le livre relève une satire des savants et la mise à distance de leurs discours. En effet, le narrateur du livre nommé Alcofribas est un historien qui aurait chroniqué la vie de Gargantua : au lieu de nous offrir le récit généalogique attendu, il ne fait que des digressions générales ce qui fait de l’œuvre un petit livret contenant des « fanfreluches » qui sont des paroles dépourvues de sens. Puis Rabelais fait également la satire mordante des faux savants qui caricaturent la Sorbonne : les deux sophistes Janotus de Bragmardo et Thubal Holoferne qui abordent des discours creux et absurdes comme par exemples lorsque Janotus demande à Gargantua de restituer les cloches de Notre-Dame en tenant un discours incohérent et ridicule mais truffé de références savantes, ou encore la satire de l’éducation de Thubal Holoferne qui apprend l’alphabet à Gargantua : « On lui enseigna maître Thubal Holoferne, qui lui apprit son alphabet tellement bien qu’il le disait par cœur à l’envers, et cela lui prit cinq ans et trois mois.», on distingue bien ici l’échec de l’éducation scolastique à travers un comique satirique et l’utilisation du gigantisme pour dénoncer l’éducation médiévale. Puis Rabelais s’appuie sur son érudition.

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