Fiche de lecture sur Syngué Sabour de Atiq Rahimi

Fiche de lecture Syngué sabour, d'Atiq Rahimi :

1)

Avant  d’en commencer la lecture, le roman “Syngué sabour” n’évoquait rien pour moi. J’y voyais un mot inventé ou bien un nom propre  en raison de la majuscule, mais sans plus.

Je m’attendais à ce que ce roman nous raconte simplement le quotidien de la vie d’une femme. Je n’imaginais à aucun moment des conditions de vie aussi misérables et une telle restriction dans les actes les plus simples de celle-ci.

Je n’envisageais pas non plus que ce roman aurait pour contexte la guerre civile.

“Syngué Sabour, Pierre de patience” quatrième ouvrage d’Atiq Rahimi, mais le premier qu’il écrit en français,  ce roman reçoit le prix Goncourt en 2008.  

La première de couverture représente une femme qui pose une burqa sur sa tête .

De ce roman a été tiré un film. L’illustration en couverture en est  une image. Celle-ci n’a aucun rapport direct avec le sens du titre “Syngué sabour” qui signifie “pierre de patience” en persan.

On peut imaginer qu’il existe une relation entre la “pierre de patience”et la femme représentée, mais sans plus.

L’image de cette femme me laisse donc penser que c’est vers celle-ci que l’histoire se tournera principalement.

2)

Le choix du titre était bien réfléchi ; en effet, “Syngué sabour”  -  la “pierre de patience” - est tout au long du roman la destinataire, des réflexions et tourments de cette femme afghane.

A la lecture de ce texte, on découvre que la première de couverture représente donc cette femme afghane, pour faire référence au personnage principale du récit.

3)

Atiq Rahimi est né en 1962 à Kaboul (Afghanistan). Il a fait ses études au lycée franco-afghan de Kaboul, puis à l’université où il s’est spécialisé en littérature.

En 1984, il quitte l’Afghanistan pour le Pakistan, à cause de la guerre, puis demande et obtient l’asile politique en France. Il soutient une thèse de doctorat en communication audiovisuelle à la Sorbonne.

Il réalise des films documentaires et adapte en 2004 son roman “Terre et Cendres”, qui obtient le prix “Regard vers l’avenir” du festival de Cannes.

Il rédige ses trois premiers romans en persan. Mais écrit directement en français “Syngué Sabour”. C’est un ouvrage qui appartient donc à la littérature francophone, terme sous lequel on désigne la littérature d’auteurs qui font le choix d’utiliser la langue française sans être eux-mêmes français.

4)

• La femme

C’est sans conteste le personnage central.C’est la seule qui s’exprime de façon directe dans cette longue nouvelle, sans division de chapitres. Elle soigne son mari blessé et inconscient, et lui parle constamment. Cette situation-limite lui permet enfin de s’exprimer. Elle le fait d’abord timidement, mais ses propos deviennent moquerie et revendication. Elle raconte son oppression sociale et sexuelle. Son monologue reprend également de larges séquences de souvenirs : son mariage par procuration, sa nuit de noces après trois années d’attente, sa solitude tandis que son mari était au front, la pression exercée par la belle-famille. Elle vacille, partagée entre le désarroi et la revendication, la foi et le dégoût révolté. Dans un crescendo de révélations, elle avoue tout ce qu’elle n’a jamais pu dire à son mari : les vexations, les secrets, la souffrance. Son rôle de mère n’a guère d’impact dans ce monologue : les filles, présentes au début du livre, disparaissent de ses discours. En revanche, sa relation aux hommes prend de plus en plus d’importance. Son point culminant sera un rapport sexuel avec un jeune combattant de passage, ce qui la rend doublement coupable d’adultère et de prostitution. A cela s’ajoure le souvenir de relations avec un inconnu pour avoir des enfants, que la stérilité de son mari ne lui accordait pas.

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