Fiche De Lecture: Maître Et Serviteur, Tolstoï

Culture Générale : Fiche de lecture

Maitre et serviteur, Tolstoï

Axe sélectionné : La persistance du froid

Maître et serviteur est une nouvelle rédigée par Léon Tolstoï, publiée en 1895. Cette nouvelle met en scène un riche propriétaire terrien issu d'une campagne russe, son serviteur ainsi que leur cheval, lors d'un voyage particulièrement mouvementé qui a pour but initial l'acquisition de bois dans un village voisin par le riche maître. Leur trajet se déroule lors d'un hiver particulièrement rude qui frappe les campagnes russes et duquel nos protagonistes ne pourront échapper.

Car c'est en effet le froid, sa rudesse, sa persistance qui est le thème récurrent de cette nouvelle de Tolstoï. Le maître, son serviteur ainsi que leur cheval deviennent prisonnier d'une effroyable tempête de neige de laquelle seul un d'entre eux sortira vivant. La réaction des trois personnages face à l'approche d'une mort certaine est tout à fait différente, et c'est le froid qui va sceller leurs destins à jamais.

La tempête de neige va crescendo tout au long de la nouvelle. Le froid est tout d'abord mentionné en début d'ouvrage, puisque l'auteur nous annonce que l'histoire se déroule « le lendemain de la Saint-Nicolas d'hiver » et maître comme serviteur, avant de se mettre en route, s'équipent contre le froid qui n'a pour l'instant pas l'air de les effrayer.

Le froid va s'avérer rédempteur pour le maître Vassili Andreich. Il apparaît au premier abord cupide et vénale, prêt à tout pour pouvoir gagner un peu plus d'argent et accumuler ses richesses, même à braver de façon inconsciente une tempête de neige mortelle. La traversée de cette tempête est purement sa faute puisqu'il a insisté afin de réaliser le voyage de nuit, dans le but d'arriver le plus rapidement possible à destination et à conclure ses affaires. En tant que maître, sa décision s'est imposée au serviteur qui, pleinement dans son rôle, se doit de lui obéir. Ainsi la persistance du froid va remettre en question le maître et, le changer. Plus il avance dans la tempête, plus il se voit mourir et repense à sa vie et ses actions. Il se conforte d'abord en énumérant ses richesses et tout ce qu'il a engrangé dans sa vie, grâce à la seule force de son travail. C'est grâce à ces pensées valorisantes qu'il persiste à vouloir poursuivre seul son chemin pour arriver à destination, ou du moins trouver un endroit pour passer la nuit au chaud. Il abandonne alors son serviteur puisqu'il estime que sa vie à lui n'est pas importante, qu'il n'est rien, contrairement à la sienne qui est rempli de richesse et qui est inestimable. Il tente alors de fuir une mort inévitable, de retarder l'échéance. Il s'entête à affronter le froid une nouvelle fois, mais sa tentative est un échec puisqu'il se retrouve seul et sans cheval au milieu de l'enfer blanc. C'est enfin qu'il se rend compte qu'il a provoqué sa propre mort et qu'il commence à repenser aux aspects négatives de ses actes et décisions. Par chance, il retrouve son cheval et son serviteur Nikita, à moitié mort au milieu de la tempête. Ces retrouvailles le remplissent de joie et le laisse imaginer que rien est encore perdu. A bout

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