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Extrait du roma, De Lege Cel de René Swartenbroekx

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Par   •  21 Avril 2013  •  11 130 Mots (45 Pages)  •  2 221 Vues

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De lege cel, René Swartenbroekx

Chapitre 1

Il y a sept ans, Johan Depoorter était dans ma classe. Il était ni exceptionnellement beau, ni un coquin, et pourtant il fut l'un de ceux dont je me souvenais encore après autant de temps. Peut-être parce qu'il était si serviable, amicale et spontané.

Cette année, Johan aurait 17 ans... Aurait ...

Mais le prêtre dans l'église dit : ‘C'est difficile, chers parents, membres de la famille et amis, de trouver des mots de réconfort quand une vie, si jeune encore, est brisée brutalement...'

Il faisait froid dans l'église. Encore trop tôt pour allumer le chauffage central. D'où le froid, l'air humide avec une odeur de mouillé et de feuilles mortes. Les gens toussaient et éternuaient.

'Un garçon avec toute sa vie devant lui...' dit le prêtre. Pour celui qui le connaissait, il était un ami chaleureux, un garçon proche de son entourage...'

Je me souvenais encore du temps ou la chanson pop française était en vinyle. Dix fois par jour, on pouvait l'entendre via la radio : '.... et je chante la ballade. La ballade des gens heureux !

Un jour, Johan leva son doigt pendant la leçon d'histoire et dit ce qu'il lui passait par la tête: 'Maître, je connais une chanson française.’

Ses yeux brillants étaient désarmants. Je quittais Ambiorix pour ce qu'il proposait et pour nous infliger son bilinguisme. Il se plaçait sur la marche et chantais avec pure conviction : '…et je chante chocolat, chocolat des gens heureux...' Ce Johan... 'La mort peut sembler injuste' dit le prêtre. 'Mais nous devons croire que dieu est amour et que notre jeune ami Johan pouvait vivre dans cette immense amour du Seigneur. Il se tourna, se dirigea vers l'autel et se moucha.

C'était le signal dans l'église pour une centaine de personne qui en fit de même. Les gens déplacèrent leur chaise : les sons étaient si douloureux et pénétrant que j'ai eu la chair de poule. La cérémonie funèbre était un acte routinier, comme si Johan Depoorter n'avait pas eu ses propres idées, pas ses propres joies et peines, pas ses propres rêves. Après l’offrande, je me plongeais dans la carte de décès.

Contre un ciel rouge sang et au dessus un trop petit globe, une statue bleue du christ convulsif pendait mourant sur la croix, pendant que, les rapports pris huit fois, des gouttes de sang immenses coulaient le long de son flan. Vraisemblablement, les images provenaient d’un fichier restant et l’imprimante avait donné la possibilité de les vendre à la famille Depoorter. Le texte a été rempli de platitudes: Johan Depoorter, apprenti mécanicien, si jeune est décédé ... Son sourire joyeux va nous manquer ... Réconfortez vous, cher maman, papa, ma sœur Hilde, nos retrouvailles ... Ce jargon gonflant ne correspondait pas pour ce jeune garçon enthousiaste que j’avais eu dans ma classe il y a 7 ans. C’était impersonnel, ça ne disait rien, c’était banal. Pourtant je pliais soigneusement la carte de prière et la plaçais dans la poche intérieure de mon anorak.

J’avais perdu de vue Johan depuis un certain temps et pourtant sa mort était dure pour moi. Quand vous êtes dans une classe, vous ne pouvez pas imaginer que certains de ces petits coquins sont plus susceptibles que vous de mourir. Cela semble une parodie de la logique. Si cela arrive, on ne pense qu'à ...

Par conséquent, et parce que j'ai eu une journée libre, je suis allé à l'enterrement. C’est comme si c’était hier que Jean m’a dit: ‘Puis-je porter votre vélo à la porte, Maître ? Et porter votre cartable ? Est-ce que la mort est douloureuse, Maître ? J’ai été chez le docteur, Maître. Il a mis une chose vraiment froide sur ma poitrine, un…euh…Quelque chose avec ‘cope’ dedans : horoscope, je pense. Cela chatouille…’ Les absolutions furent chantées douloureusement fausses. Les hommes de service des pompes funèbres Billen étaient des professionnels. Ils sont venus juste à temps du café d’en face de l'église et ont porté le cercueil avec dignité.

Derrière eux se trouvait la famille : le père et la mère en noir, un manteau bleu foncé pour la sœur Hilde, un certain nombre d’oncles et tantes dans les tons gris et une dame dans un imperméable de plastique jaune canari. Il y avait quatre couronnes de fleurs : unes des parents et de sa sœur endeuillés, une venant des élèves et du personnel du secrétariat de l’apprentissage, une venant des voisins et venant du club de football. Je suis allé près de la famille dans le froid, l'air d'automne était pluvieux. Les transporteurs venaient de mettre le cercueil dans le corbillard. Je voulais aller par le sentier de gravier vers ma voiture quand j'ai senti une main sur mon bras. C’était la mère de Johan. "Je suis tellement heureuse que vous soyez venu, maître. " Elle pleurait. "N'est-ce pas terrible? Un si bon garçon. Vous savez, vous l'avez connu. Venez manger un pain après l’enterrement. Vous êtes le bienvenu. Et c’est un plaisir pour nous. " Mon cœur m’empêchait d’inventer une excuse pour retourner chez moi. La tristesse a besoin d’être entendue. La tristesse a besoin d’être entendue. Et donc...

Je pressais doucement la main de la mère Depoorter et hocha la tête. Ma femme allait être nerveuse parce que je ‘arriverais pas, elle chauffera le repas de midi pour moi et finalement, elle m’accusera d’être sorti avec un collègue ou un copain. Eh bien, je lui dirai plus tard. Donc, je marchais derrière le corbillard. Le cortège était petit, a part la famille il y avait encore six personnes : des voisins et quelques amis d’école.

La plupart avait disparu après l’offrande, après qu’ils aient défilé près de la famille pour montrer acte de présence…

Le temps était merdique. Le vent hurlait et la pluie fine glacée fouettait mon visage. Le chemin était glissant avec les feuilles de chênes mouillées qui étaient collée sur le tarmac et les trous remplis d’eau, qu’il faut déjà

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