Explication linéaire : "Ballade des pendus" de François Villon.
Analyse sectorielle : Explication linéaire : "Ballade des pendus" de François Villon.. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar SoNamtoo • 16 Avril 2022 • Analyse sectorielle • 1 319 Mots (6 Pages) • 884 Vues
Problématique : Comment les poètes expriment-ils leur rapport à la mort et au temps qui
passe ?
Séance 1 : François Villon, « La Ballade des pendus » - Explication linéaire
Cette ballade, forme fixe du Moyen Age, est constituée de 4 strophes (3 dizains + 1 quintil) ; les 3
premières strophes sont constituées de 10 décasyllabes, tandis que la dernière, l’envoi, est constituée
de 5 décasyllabes.
Problématique : Comment le poète rend-il compte de façon saisissante, dans cette ballade, du sort
réservé aux pendus ?
Strophe 1 :
- v.1 : Le poème s’ouvre sur une apostrophe aux « frères humains », interpelés à travers le
pronom « vous » par le pronom « nous » : la 1e personne du pluriel désigne les pendus, qui
prennent la parole après leur mort pour s’adresser aux vivants en faisant appel à leur
humanité ; il s’agit d’une prosopopée, procédé par lequel on fait parler des objets ou êtres
vivants privés de la parole.
- v.2-4 : Les pendus demandent aux vivants de les prendre en pitié, comme le souligne le lexique
des sentiments : « cœurs », « pitié », « mercis » ; l’impératif « n’ayez les cœurs contre nous
endurcis » introduit une prière destinée à éviter le mépris réservé aux condamnés, par la
promesse d’une juste récompense divine pour ceux qui font preuve d’empathie envers les
misérables : « Dieu en aura plus tôt de vous mercis » ; cette crainte de devenir la cible de la
moquerie des vivants est à nouveau exprimée au vers 9, dans une formule au subjonctif qui a
valeur de souhait : « De notre mal personne ne s’en rie ».
- v.5-8 : La description des pendus est d’un grand réalisme et d’une grande crudité : elle est
introduite par la notation visuelle « vous nous voyez » qui invite au spectacle qu’offrent les
cadavres exposés après leur pendaison ; le lexique du corps, « chair », « os », et de la
décomposition, « dévorée », « pourrie », « cendre », « poudre » évoque la putréfaction des
cadavres ; la rime riche « nourrie »/ « pourrie » suggère ce cycle qui renvoie le vivant à la mort.
- v.10 : Ce vers constitue le refrain de la ballade, à la fin de chaque strophe, et demande
l’intercession des vivants pour obtenir l’absolution divine : impératif « Priez Dieu... ».
Strophe 2 :
- v.11 : L’expression « frères » reprend l’idée de fraternité entre les pendus et les vivants ; mais
la strophe souligne également à plusieurs reprises l’opposition entre le « vous » des vivants et
le « nous » des pendus, qui appartiennent désormais au monde des morts comme le souligne
le lexique « occis » (v.12), « transsis » (v.15), « morts » (v.19).
- v.15-19 : Le thème du pardon est introduit par l’impératif « Excusez-nous » ; ce pardon est
avant tout d’ordre religieux comme le montre la référence à Jésus (« le fils de la Vierge Marie »)
et à la « grâce » que celui-ci peut accorder aux défunts ; il implique aussi une fraternité entre
les vivants et les morts puisque les premiers sont chargés d’intercéder
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