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Explication De L'incipit De L'éducation Sentimental (roman) de Flaubert

Dissertation : Explication De L'incipit De L'éducation Sentimental (roman) de Flaubert. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Septembre 2013  •  1 539 Mots (7 Pages)  •  933 Vues

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L’effervescence du départ (« Le 15 septembre » à « sans discontinuer »)

« Le 15 septembre 1840, vers six heures du matin, la Ville-de-Montereau, près de partir, fumait à gros tourbillons devant le quai Saint-Bernard »

- Point de vue adopté égal à celui d’un roman de Balzac, point de vue omniscient : indications précises de date et de lieu.

- Le temps est doublement précisé : jour et heure.

- Pour les lecteurs des années 1869, l’histoire que rapporte le roman est récente => normes du réalisme

- Paris est évoqué de façon métonymique par le quai Saint-Bernard

=> Cadre spatio-temporel fermement posé

- Symboliquement, « septembre » annonce le déclin de l’été, mais l’heure matinale, comme plus tard la jeunesse du héros (« dix-huit ans ») suggèrent l’éveil à la vie et annoncent un roman d’apprentissage.

- Fumée que crache le bateau ancre le récit dans le monde moderne des bateaux à vapeur => crée aussi un premier brouillage de la vision.

=> Cette phrase initiale plante donc le décor du livre, l’élan vers un ailleurs

« Des gens arrivaient hors d’haleine ; des barriques, des câbles, des corbeilles de linge gênaient la circulation ; les matelots ne répondaient à personne ; on se heurtait ; les colis montaient entre les deux tambours »

- Changement de point de vue, Flaubert décrit maintenant l’effervescence du quai par le regard des voyageurs (réalisme objectif)

- Le narrateur peint l’animation et le désordre du départ par une juxtaposition de propositions, qui met sur le même plan les gens, anonymes, les matelots et les objets

- Le rythme, donné par la ponctuation nombreuse, fait alterner les groupes syllabiques longs et brefs (8/3/3/14)

- Tous les verbes employés ici créent un dynamisme, que renforce l’expression « hors d’haleine » ; de plus, ces mouvements apparaissent divers et contradictoires « on se heurtait », « gênaient »

- Précédés tantôt d’un déterminant indéfini (« des gens », « des barriques »), tantôt d’un défini (« les matelots », « les colis »), individus et objets sont traités de la même façon

- Anonymat marqué par les pronoms indéfinis (« on », « personne ») et absence de communication (« les matelots ne répondaient à personne ») => amplification de l’animation régnante

« Et le tapage s’absorbait dans le bruissement de la vapeur, qui, s’échappant par des plaques de tôle, enveloppait tout d’une nuée blanchâtre, tandis que la cloche, à l’avant, tintait sans discontinuer »

- Des impressions auditives viennent s’ajouter aux impressions visuelles

- Ici, les mots « tapage » et « bruissement » désignent des bruits confus et désordonnés, bien que d’intensité différente => contribuent à l’effervescence

- Tintement de la cloche => imminence du départ

- Une série de brouillages est donc créée dans ce tableau par la superposition des sons, mais aussi par la « nuée blanchâtre » de la vapeur => rappelle les tableaux impressionnistes (La gare Saint Lazare de Monet par exemple)

- Ces brouillages constituent autant d’écrans entre le spectateur et la réalité.

La description de Frédéric (« Enfin le navire partit » à « il poussa un grand soupir. »)

« Enfin le navire partit ; et les deux berges, peuplées de magasins, de chantiers et d’usines, filèrent comme deux larges rubans que l’on déroule. »

- Ce troisième paragraphe amorce un second mouvement, avec le départ du bateau .

- Le passé simple « partit » et l’adverbe temporel à valeur conclusive « enfin » contribuent à l’effet de rupture.

- « comme deux larges rubans que l’on déroule » => la description est maintenant faite à partir du bateau ; cette comparaison, qui assimile symboliquement le cours du fleuve au cours de la vie, constitue un exemple de réalisme subjectif.

- La navette fluviale devient un « navire » => poésie du voyage.

« Un jeune homme de dix-huit ans, à longs cheveux et qui tenait un album sous son bras, restait auprès du gouvernail, immobile. »

- Le récit se focalise à présent sur un personnage particulier.

- L’indéfini « un » introduit progressivement la présentation du personnage.

- Le point de vue ici est encore différent, le jeune homme est perçu par le regard extérieur d’un narrateur omniscient qui décèle son âge et s ‘attache à son allure général.

- La coiffure et l’« album » => image d’un personnage romantique.

- A l’arrière du bateau, « près du gouvernail », Frédéric est tourné vers ce qui lui échappe, au lieu de regarder vers l’avant, l’avenir.

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