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Exorde la première catilinaire de Cicéron

Mémoire : Exorde la première catilinaire de Cicéron. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Novembre 2014  •  1 965 Mots (8 Pages)  •  4 265 Vues

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INTRODUCTION

En 63 av. J.-C., Cicéron, alors consul à Rome, prononce quatre discours contre Lucius Sergius Catilina, présumé chef d’une conjuration contre la République romaine.

Ces quatre discours correspondent aux quatre étapes de cette conjuration, depuis les préparatifs dont Cicéron a eu vent, jusqu’à sa répression.

Catilina, aventurier sans scrupules, avait gravi rapidement les premiers échelons du cursus honorum et était devenu en 67 propréteur1 en Afrique. Rayé des listes électorales consulaires en 66 pour malversation2, il monte une première conjuration visant à massacrer les consuls élus. Ayant échoué dans ce complot et deux autres fois aux élections consulaires, il prépare des incendies à Rome, de nouveaux massacres, ainsi que l’assassinat de Cicéron alors consul.

Dans la nuit du 6 au 7 novembre, Catilina a réuni ses complices chez un des conjurés pour les convaincre de lancer l’insurrection comploter contre Cicéron et plus largement contre Rome. Au point du jour, des assassins se présentent chez Cicéron, mais un informateur a prévenu le consul qui échappe à l'assassinat. Par mesure de sécurité, il convoque le sénat dans un lieu bien inhabituel, le temple de Jupiter Stator, pour le lendemain, le 8 novembre. Catilina s'y rend et quand il entre, tous s'écartent de lui. Cicéron prononce alors son discours contre Catilina afin de le démasquer et de le pousser à quitter Rome.

Le 9, Catilina parti, Cicéron lance sa deuxième catilinaire au Forum, afin d’expliquer sa stratégie : prendre Catilina et les siens en flagrant délit de conspiration. Après avoir pu rassembler des preuves irréfutables de la conjuration et fait arrêter des complices de Catilina, il en rend compte dans la troisième catilinaire. Enfin, le 5 décembre, il prononce la quatrième catilinaire devant le Sénat, cette fois au sujet des peines à appliquer aux accusés. Catilina meurt le 5 janvier 62 av. J.-C, sur le champ de bataille de Pistoia.

Le terme catilinaire, en français, est employé pour désigner un discours véhément contre quelqu'un, une satire très vive, en référence aux harangues du même nom prononcées par Cicéron contre Catilina.

L’extrait que nous allons étudier fait partie de l'exorde du discours de Cicéron, c'est à dire son commencement.

Tout discours suivait une structure (dispositio) qui comprenait cinq étapes successives :

1. exordium : introduction

2. narratio : exposition des faits

3. probatio / confirmatio : preuves, argumentation

4. refutatio : réfutation, "contre-attaque"

5. peroratio : péroraison ou conclusion

EXORDE DE LA PREMIÈRE CATILINAIRE DE CICÉRON

(paragraphe 1)

1- Resituer le contexte, imaginer la scène.

63 avant JC. Le 8 novembre. Vers 8 heures du matin. Cicéron, consul, a convoqué les sénateurs dans le temple de Jupiter Stator. Il vient d’échapper à un assassinat fomenté par Catilina. Il est décidé à dénoncer la conjuration de Catilina et à convaincre le Sénat de la nécessité de le faire quitter Rome.

Devant le sénat, il entame sa harangue. Nous allons étudier l’exorde de ce discours.

Ecoutons-le.

2- Introduire la lecture du texte en prononciation restituée.

D’après les universitaires passionnés de la Society for the oral reading of greek and latin literature (SORGLL), les recherches linguistiques et métriques permettent désormais de restituer la prononciation latine. Ces professeurs, de l’Université du Minnesota, proposent, sur leur site, d’écouter des textes latins et grecs lus en prononciation restituée. Je laisse la parole à Robert Sonkowsky pour incarner Cicéron.

3- Ecouter le texte.

http://www.rhapsodes.fll.vt.edu/cicero.htm

3- Réagir, non sur le sens, mais sur le ton.

a- la musicalité de la langue

- la longueur variable des voyelles (courte ou longue, comme dans patte et pâte; on note parfois conventionnellement ă la première et ā la seconde, cette cupule ˘ et ce macron ˉ pouvant surmonter toutes les voyelles.

Cette notation n’est pas latine, mais peut être utile pour les latinistes : elle peut aider par exemple à distinguer un nominatif ou vocatif singulier (a bref) d’un ablatif singulier (a long) pour un mot de la première déclinaison.

- l’accentuation : le latin possédait un accent tonique qui permettait de mettre en évidence une syllable particulière dans la plupart des mots.

b- les effets de style

- le retour des même sonorités

- les répétitions de mots en début de période (anaphore)

- les énumérations

- les questions rhétoriques

- le rythme (les clausules ou disposition des mots à la fin d'un membre de phrase ou d'une phrase, destinée à créer un certain rythme quantitatif, tonique ou accentuel. Elle est définie dans Institution oratoire de Quintilien comme une conclusion qui frappe l'auditeur, et est décrite comme une structure rythmique dont la nature est d’arrêter l’élan de la phrase pour laisser à l’auditeur le temps de voir.»

Conclure :

Cicéron souhaite créer une tension dramatique.

Nous venons d’apprécier le travail de style qu’a produit l’orateur. Il a atteint son premier but : placere.

c- Le ton

Nous avons aussi profité de la mise en voix du texte par Monsieur Sonkowsky et goûté à l’importance de l’actio.

Le ton du discours est donné : on en sent la force, la violence, la véhémence du réquisitoire1.

L’orateur a atteint son deuxième but : movere.

Plongeons dans le texte pour nous assurer que l’orateur atteint son troisième objectif : docere.

Distribuer le texte.

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