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Eugénie grandet

Commentaire de texte : Eugénie grandet. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  15 Décembre 2021  •  Commentaire de texte  •  1 519 Mots (7 Pages)  •  986 Vues

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La Comédie Humaine : un vaste ensemble d’ouvrages regroupant les portraits de divers personnages de classes sociales différentes, écrit par Honoré de Balzac. Celui-ci accorde une attention particulière aux traits physiques et moraux de ses héros, les ancrant ainsi, avec authenticité, dans la réalité de son époque, période où la Restauration gangrène la société et où l’argent semble avoir sa place au point de bouleverser les mœurs. Considéré comme l’un des Pères du mouvement réaliste c’est à travers des ouvrages comme Eugénie Grandet (1833) que l’on découvre la force littéraire de l’auteur dont le récit aborde, avec vraisemblance, des thèmes jusque-là négligés.

Dans ce texte, extrait du premier chapitre de l’œuvre, on y découvre de façon détaillée le personnage de Madame Grandet qui nous informe sur les intentions de Balzac.

Ainsi nous pouvons nous demander à travers quels éléments la description opère dans le but de nous interroger sur la réalité de l’époque de l’auteur ?

En premier lieu nous verrons comment les caractéristiques du descriptif permettent d’explorer la dimension réaliste du texte. Ensuite nous analyserons le personnage de Madame Grandet et verrons comment son portrait aboutit à une représentation suggestive de Grandet son époux. Pour finir nous aborderons la portée symbolique du texte et verrons à travers quels éléments l’étude des mœurs y est mis en évidence.

Ici la description est motivée en partie par la mise en portrait du personnage de madame Grandet. Après une courte narration permettant de situer le cadre temporel du récit, -à savoir le jour de l’anniversaire d’Eugénie-elle est introduite comme pour marquer une pause et ainsi présenter cette femme au lecteur qui ne peut que se l’imaginer. Si dans un premier temps on peut penser que ce portrait est gratuit et que la profusion de détails, en apparence insignifiants, impatientent le lecteur, on réalise au fur et à mesure de sa découverte que l’auteur tente de nous amener à comprendre de façon plus vaste, les éléments qui suivront dans le passage et, dans une vision plus globale, de l’œuvre entière.

En outre la description est fragmentée et englobée puisque le portrait amène à des situations anecdotiques permettant de découvrir Monsieur Grandet. Organisé, partant de l’extérieur vers l’intérieur, du plus large au plus précis, le portrait physique aboutit irrémédiablement au portrait moral de la femme. Le lecteur découvre alors en dernier lieu sa psychologie, sa personnalité et ses sentiments qui sont alors révélés. On y retrouve également la présence de connecteurs logiques montrant une chronologie « enfin » « aussi » qui permettent de se repérer dans le texte. L’utilisation répétée de l’imparfait fige dans le temps le portrait et les actions du personnage, alors que le présent utilisé dans le système énonciatif permet au lecteur de se représenter des scènes ponctuelles, comme s’il avait à se rappeler d’un souvenir.

Le portrait prend tout son sens à travers le regard omniscient du narrateur. Celui-ci ne se contente pas de regarder, il agit en tant qu’observateur curieux avide d’informations. Il pénètre la scène mais également le personnage pour susciter une émotion chez le lecteur et produire un effet de « vrai ». Il distribue les détails avec abondance. Son regard joue un rôle très important car c’est à travers son procédé d’observation, son vocabulaire minutieusement choisi, les qualificatifs employés, dénués de neutralité, qu’il joue un rôle sur la tonalité du texte reproduisant ainsi de façon plus concrète, la réalité. Une réalité résidant dans les procédés utilisés pour décrire Madame Grandet.

Ainsi, son apparence est présentée comme désavantageuse, et de nombreux adjectifs péjoratifs- introduits par des verbes d’états -sont utilisés pour le démontrer. On découvre alors une femme « sèche », « maigre » ayant pourtant un visage grossier. La répétions du terme « gros » a comme pour but d’exacerber ses traits et de lui donner un air masculin. Elle a des dents abîmées ce qui s’explique probablement par un manque de soins. Le champ lexical de la laideur revient souvent, et Balzac à maintes reprises la compare à des fruits fades, démontrant à quel point le physique de cette femme est ennuyeux et négligé. Ceci s’en ressent d’ailleurs sur sa tenue vestimentaire reflet de sa simplicité constitué d’habits de couleurs ternes et sales « verdâtre » et d’accessoires peu élégants.

Pourtant l’observateur met un point d’honneur à confronter sa physionomie a une personnalité douce et agréable.

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