LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Essai sur "le septième jour"de l’auteur chinois Yu Hua

Fiche de lecture : Essai sur "le septième jour"de l’auteur chinois Yu Hua. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Décembre 2017  •  Fiche de lecture  •  3 774 Mots (16 Pages)  •  572 Vues

Page 1 sur 16

Utopie et dystopie dans la littérature chinoise contemporaine                        Tamara Gasser

Séminaire proposé par le Prof. Zhang Yinde

SA15

Essai sur « Di qi tian » de l’auteur chinois Yu Hua paru en 2013 à Pekin, puis traduit en français en 2014 sous le titre « Le septième jour[1]».

Introduction

Le narrateur entreprend un voyage onirique, en emportant avec lui le lecteur dans le monde des morts, qui nous semble bien plus chaleureux et accueillant que la vie dans une ville anonyme du Sud de la Chine. Le nom exact est superflu, car le portrait brossé du fonctionnement de cette métropole semble refléter ce qui se passe ou pourrait se passer partout ailleurs dans le pays.

Les morts critiquent à travers leurs récits la vie sur terre, mais l’humour ne semble jamais les quitter, même les plus dépourvus.

Premier jour

Dès la première phrase, le lecteur est plongé dans une atmosphère fantastique et part à la découverte des limbes, avec le narrateur Yang Fei, mort lors d’une explosion dans un restaurant la veille. En sortant de sa maison louée, il se retrouve dans un « épais brouillard » (p. 11) et erre dans une « ville irréelle et chaotique ». Sur la porte est cloué une convocation lui ordonnant de se rendre au funérarium, appelé autrefois le crématorium, avant 9 heures du matin. Au-delà de la vie, même la crémation des morts répond à une règlementation stricte d’un pouvoir supérieur « on m’y avait convoqué ».

Yang Fei se rend alors à la station de bus dans une « ambiance fantomatique » (p. 12) sans réussir à déchiffrer le numéro du panneau. Il se frotte alors les yeux et se rend compte que son œil gauche pend sur sa joue, sans s’inquiéter outre mesure de ce changement alarmant. En effet, « [il] étai[t] conscient de l’importance de ce jour : c’était le premier jour depuis [sa] mort. » (p. 13). Honteux de son état lamentable, il décide de retourner chez lui, afin de nettoyer ses plaies, et de revêtir des habits adaptés aux circonstances. Etonné, Yang Fei reçoit bientôt un appel sur son téléphone portable, pourtant bloqué suite aux factures non payées, du funérarium, le pressant de se rendre immédiatement à son rendez-vous avec son numéro de passage également épinglé sur la porte. Yang Fei décide alors de revêtir le pyjama de soie blanche sur lequel, son ex-femme Li Qing avait brodé son nom. Le funérarium rappelle une seconde fois « dépêche-toi si tu veux te faire incinérer. » (p. 16).

Arrivé dans le hall du funérarium, « un homme maigre comme un clou (…) est venu à [sa] rencontre. [Yang Fei] a eu le sentiment que son visage était tout en os, dépourvu de chair. » (p. 17). Il lui tend alors un tiquet avec l’inscription A64. Yang Fei prend place sur le côté gauche du hall sur des chaises en plastique reliées entre elles par un fil de fer, les fauteuils à droite étant réservés pour les morts VIP. Les sujets de conversations pourtant sont les même dans les deux zones, ils parlent habits mortuaires, urnes et tombes. Seul les prix divergent fortement d’une partie à l’autre. Inégaux socialement avant la mort, rien ne semble changer dans l’au-delà. Les VIP profitent également d’un four d’importation, alors que le four de fabrication nationale est réservé au peuple. L’arrivée de la dépouille du maire, un VIP Deluxe, oblige à la patience. En effet, plus de mille fonctionnaires sont présents avec obligation de défiler lentement devant le maire défunt recouvert par le drapeau du Parti. Par les médias, Yang Fei a appris quelques semaines auparavant que le maire est mort dans un hôtel cinq étoiles en présence d’un mannequin.

Un VIP décrit sa stèle comme un modèle réduit de la « stèle des héros du peuple » (p. 24) érigée sur la place Tian’anmen avec l’inscription de Mao Zedong « Les héros du peuple sont immortels » changé par la famille du défunt en « Le camarade Li Feng est immortel ». Une personne interfère alors pour exprimer les risques liés à ce plagiat, mais l’intéressé la rassure, douze personnes de sa famille se sont assurées du silence des autorités. Yang Fei remarque alors très justement que « l’argent s’est incliné devant le pouvoir. » (p. 25). Les morts semblent « s’inquiéter pour leur avenir » (p. 26) car comme s’exprime l’un d’eux « on a même plus les moyens de mourir ! ». Lorsque se présente le tour de Yang Fei, celui-ci reste sur sa chaise en plastique blanc et laisse passer son tour. Il sent alors son corps transporté au-dehors du funérarium et se retrouve entouré de flocons de neige qui ne semblent le toucher.

Il tente alors de se souvenir de son dernier jour en tant que vivant. Il se rappelle avoir passé devant la place de la mairie, devant laquelle des gens manifestaient calmement contre les démolitions d’immeubles prévues dans la ville. Le lecteur apprend alors les inquiétudes sérieuses de Yang Fei de son vivant « Je n’avais plus ni travail, ni appartement, ni boutique, et mon moral était au plus bas » (p. 31). Il devient alors précepteur d’une petite fille de parents au revenu modeste, mais avant leur première rencontre, les parents sont ensevelis sous les décombres d’un immeuble détruit, alors qu’ils y dormaient. Le porte-parole de la mairie nie toute disparition humaine lors des démolitions et dévie sur « l’amélioration des conditions de vie de la population » (p. 36) grâce aux autorités.

Yang Fei se rend dans son restaurant habituel chez Tan Jiaxin dans lequel il lit un journal qui révèle le suicide de son ex-femme dénommée Li Qing. A cet instant, le feu se déclare dans le restaurant. Alors que le patron tente de retenir sans succès les fonctionnaires afin qu’ils payent leurs dettes, le narrateur garde les yeux rivés sur cet article accusant Li Qing de corruption. Il meurt dans l’explosion suivant l’incendie.

Deuxième jour

Dans le silence des flocons et de la pluie, Yang Fei se remémore sa rencontre avec son ex-femme. Travaillant dans la même agence, Li Qing brillait alors par son savoir-faire dans le monde masculin des affaires. Consciente de son attractivité, elle ne comptait plus les prétendants se bousculant à ses pieds, jusqu’au jour où elle rencontre le timide et humble Yang Fei qui n’ose à peine la regarder dans les yeux. Ils prennent alors le bus ensemble sous les regards ahuris des collègues ne comprenant le choix de cette femme au futur prometteur à sortir avec un simple fonctionnaire.

...

Télécharger au format  txt (22.4 Kb)   pdf (117.6 Kb)   docx (21 Kb)  
Voir 15 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com