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Corpus: En quoi l'emploi du point de vue interne contribue-t-il à l'intensité dramatique de ces scènes ?

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Par   •  17 Mars 2013  •  Commentaire de texte  •  635 Mots (3 Pages)  •  1 043 Vues

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En quoi l’emploi du point de vue interne contribue-t-il à l’intensité dramatique de ces scènes ?

Remarque préliminaire :

La question contenait un piège puisque le premier texte ne relevait pas de la focalisation interne aussi devait-il être utilisé comme argument repoussoir. Notons en outre que la formule « intensité dramatique » du récit renvoyait autant à l’action romanesque qu’à l’acception contemporaine de pathétique.

Le corpus est constitué de quatre extraits romanesques qui, tous, relatent la confrontation d’un personnage avec la mort. Dans le premier tiré de Pauline, Dumas rapporte l’affrontement du comte Horace de Beuzeval avec une mère tigresse. Dans le second issu de la Débâcle, Zola nous fait vivre la mort du soldat Rochas. Le troisième, à la fin de la Condition Humaine de Malraux, retrace le suicide du révolutionnaire communiste Kyo, tandis que le dernier, dans un Balcon en Forêt de Julien Gracq, relate l’étonnante expérience d’un officier blessé. En quoi la focalisation interne contribue-t-elle à l’intensité dramatique de ces scènes extrêmes ?

Il faut d’abord s’entendre sur ce que signifie la formule. En effet « dramatique » a plusieurs sens : celui d’un rapport avec l’action théâtrale, celui de « vivement émouvant », et enfin l’acception moderne de « pénible, très triste ». Examinons donc comment la relation des événements perçus au travers de la psychologie et de l’affectivité du personnage romanesque apporte uneintensité émotionnelle ou pathétique au récit.

Si le narrateur observe de l’extérieur seulement ce que ses personnages accomplissent, comme dans le premier extrait, le lecteur lit une bande dessinée, ou voit un simple film d’action. Il ne saura rien des sentiments intimes du jeune homme frêle dont l’ « âme est un abîme d’où rien ne sort ». Il notera uniquement que les témoins éprouvent un remords de « honte ». En revanche ce traitement laisse entière l’incertitude sur le sort du jeune téméraire, il préserve le coup de théâtre final.

À l’opposé, les trois autres textes nous livrent l’intériorité du héros agissant. Le premier intérêt d’une telle présentation est de nous permettre de bien interpréter les motivations des actes rapportés. Nous pouvons comprendre que Rochas, au péril de sa vie, cherche à emporter le drapeau ou que Grange reste allongé sur le sol. L’identification au héros commence nécessairement par un accès à son monde intérieur. Le lecteur peut entrer en sympathie avec le soldat qui meurt pour ne pas laisser le drapeau et son honneur à l’ennemi, éprouver pitié et compréhension pour l’officier à bout de force qui vomit sa peur. Grâce à cette présence au cœur de l’individu, les actes, fruit de décisions spontanées ou délibérées, prennent sens, affirment des valeurs. Le personnage romanesque devient un héros. Dans sa simplicité, le patriote Rochas qui donne sa vie pour un drapeau en charpie n’a pas conscience de sa grandeur, mais Zola termine sur une note épique : « Avec lui, finissait une légende. » Le prisonnier Kyo va mourir pour « donn[er] un sens à sa vie ». Son suicide n’est pas une fuite devant le supplice, c’est une ultime tentative de garder sa dignité, de ne pas offrir aux bourreaux le plaisir

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