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En quoi La Métamorphose de Kafka est-il le récit d’un « rêveur insoumis ? »

Dissertation : En quoi La Métamorphose de Kafka est-il le récit d’un « rêveur insoumis ? ». Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  18 Novembre 2021  •  Dissertation  •  1 742 Mots (7 Pages)  •  983 Vues

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En quoi La Métamorphose de Kafka est-il le récit d’un « rêveur insoumis ? »

La Métamorphose est une nouvelle de Franz Kafka, publiée en 1915. Kafka est un écrivain tchèque de langue allemande et de religion juive, né en 1883 et mort en 1924 de malnutrition et de la tuberculose. La nouvelle raconte la métamorphose et les mésaventures de Gregor Samsa, transformé en horrible insecte dès la première page du livre. Au réveil, tous l’attendaient derrière la porte de sa chambre, son père, sa mère, sa sœur, ainsi que le fondé de pouvoir voulant savoir pourquoi Gregor ne s’était pas rendu au travail le matin, et menaça de le renvoyer. Gregor est le seul qui travaille, subvenant aux besoins de sa famille. Il ouvrit finalement la porte et tout le monde cria et prit peur. Le fondé de pouvoir partit en courant. Un jour, sa sœur, Grete vit que les meubles de sa chambre le gênaient, alors elle décida avec sa mère des les retirer, or, le tableau qu’elle enleva était cher à ses yeux alors Gregor lui sauta dessus et elle s’évanouit. Gregor le prit mal, c’est le début de sa déshumanisation. Son père croyant qu’elle avait été agressée par Gregor, le poursuivit dans la maison et lui lança des pommes, dont une qui le blessa grièvement. Sa blessure s’infecta et son organisme s’affaiblit. Leur fils ne leur rapportant plus rien, la famille se mit donc à travailler, elle sous-loua son appartement. Gregor est abandonné et ne se nourrit plus. Un jour, il entendit sa sœur jouer de la musique. Ému, il s’approcha et se fit apercevoir par les locataires qui quittèrent l’appartement sans payer. La famille décida alors de se débarrasser de Gregor. Ce dernier se laissa mourir et ce fut une délivrance pour la famille.

Franz Kafka est considéré comme l’un des écrivains européens majeurs du XXe siècle. Il a été une inspiration pour beaucoup d’auteurs, en particulier Michaël Lowy qui est l’auteur d’un essai analysant l’œuvre et la vie de Kafka : « Franz Kafka, rêveur insoumis ». Cet essai a été publié à l’occasion du 80e anniversaire de la mort de Kafka en 2004.

Mais, en quoi La Métamorphose de Kafka est-il le récit d’un « rêveur insoumis » ? Nous allons d’abord voir la position de soumis dans la vie et l’œuvre de Kafka puis la place du rêve.

Kafka a longtemps étudié les rapports de force et de dominations dans les sociétés, notamment les rapports de l’antisémitisme et d’influence dans une Europe nazie qu’il va tenter de dénoncer. Il parvient à se rebeller grâce à la littérature. Aussi, le capitalisme va attirer Kafka vers l’anonyme car ce courant économique met en avant l’utilité et la rentabilité. Or, le métier d’écrivain et la littérature n’ont aucun impact direct dans la productivité, et ne sont pas vu comme rentables. On a donc une opposition entre le monde du travail et le monde de la littérature. Mais Kafka va résister à la bureaucratie. Chez Kafka, il faut se faire petit, se minimiser, se rendre insignifiant pour résister au pouvoir. Claude Vivien dit « le personnage Kafkaïen se retire de la logique de domination qui marque la société occidentale et veut se libérer de ses effets mortifères : être petit, non puissant, c’est délivrer son activité de l‘activisme qui bloque le devenir ». Ainsi, la lutte de Kafka n’est pas active, mais c’est un combat social par l’écriture.

La lutte sociale qu’entretient Kafka est inséparable de l’autorité du père. Kafka se révolte dans la sphère intime (famille) contre le pater familias, Hermann, figure de la tyrannie politique. En effet son père lui fait peur, il l’empêche de se marier, l’empêche de vivre, c’est donc une vie de peur et d’angoisse, que Kafka a vécu. Il n’avait pratiquement pas de vie sociale, amoureuse, ni même littéraire. Il va même jusqu’à écrire la nuit, en secret, pour ne pas que ses parents le voient. En 1919, il écrit même une lettre de 90 pages à son géniteur intitulée Lettre au père critiquant sa personnalité, sa manière de parler, de manger, et va dénoncer son hypocrisie et son éducation stricte. Kafka voit son père comme un pervers narcissique, un destructeur sûr de lui et qui pensait qu’il était de loin, supérieur aux autres.La domination absolue du père n’est jamais relayée par l’amour et l’affection paternelle. En effet il lui a écrit « J’ai encore peur de toi, tu étais trop fort pour moi et moi trop faible pour toi », « Nous étions si différents que […] l’on aurait pu supposer que tu allais me réduire en poussière et qu’il ne resterait rien de moi ». Par ailleurs, c’est l’ombre même du corps paternel qui semble s’abattre sur Kafka : « J’étais déjà écrasé par la simple présence de ton corps. ». Malheureusement cette lettre ne lui ait jamais parvenue. En conséquence, toute affirmation de soi se décharge d’un vécu de culpabilité, en rapport avec l’impression d’avoir transgressé l’ordre paternel en s’extirpant d’une position de soumission : « Je pouvais jouir de ce que tu me donnais, mais seulement dans l’humiliation, dans la fatigue et la faiblesse, dans la conscience de ma culpabilité ». Dans son œuvre La Métamorphose, Kafka nous illustre donc les dominations des deux couches sociétales : la famille et le travail.

Nous pouvons voir dans la nouvelle que

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